chapitre 1 journée sans fin

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Le chagrin d'un jour dans le vide des nuits noires de toute une vie.

La musique dans mes oreilles m'emmène là où elle veut, sans but précis. Le froid de la nuit me glace les poumons et gèle mon cœur. J'augmente la musique pour faire taire mes pensées parasites, comme si elle n'existait pas, pour me faire croire que rien n'est réel. Mes pieds s'arrêtent devant la petite grille verte de jeux pour enfants alors que la pluie fine commence à tomber. Je me réfugie dans le haut du toboggan.

 Je me réfugie dans le haut du toboggan

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Kyle... Kyle, son prénom ne veut pas sortir de ma tête... Comment peut-il être mon frère ? Pourquoi un frère ferait ça à sa petite sœur ? Où suis-je vraiment le problème ? Est-ce un mirage ?

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Deux heures avant :

- Tu es vraiment une merde, Jennie ! Tu me dégoûtes, tu ne vaux rien, tu n'es rien, tu ne vaux même pas la corde pour te pendre. Comment je peux avoir une sœur aussi débile que ça ? Même pas capable de ramener de bonnes notes.

- Mais Kyle, je-

- TA GEULE, INSOLENTE ! Tu ne comprends pas ? Les personnes qui ne sont pas dociles, on les punit.

Kyle, s'il te plaît, arrête, s'il te plaît, je t'en supplie.

Je le sens empoigner mes cheveux et me tirer jusqu'à la salle de bain alors que je me débats comme je peux. Il met sa tête près de la mienne.

- Tu aurais dû être une meilleure gentille fille.

Je sens qu'il enfonce ma tête dans les toilettes avec force alors que je me débats. Il enclenche la chasse d'eau et l'eau entre dans mes poumons. Mon cœur se serre à l'eau qui s'immisce en moi, mes forces diminuent et je sens mon corps s'alourdir, ma vue s'assombrit.

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J'augmente le son de ma musique pour oublier cela, pour ne pas sentir mes larmes se mêler à la pluie qui dégouline sur mon visage. Je sens le poids d'un regard peser sur moi, mais je l'ignore complètement.

- Mademoiselle, que faites-vous là ? Il se fait tard, venez, je vous ramène chez vous.

Un hoquet sort de ma bouche, dû à la surprise de sa voix.

- Depuis quand tu parles comme Ray ? Laisse-moi tranquille, s'il te plaît.

- T'inquiète pas, Jennie, je ne te ferai absolument rien du tout.

Je le regarde longuement, puis il vient s'asseoir à côté de moi alors que la pluie continue de s'abattre.

Je suis clean maintenant, ça fait deux semaines que je n'ai rien touché et, bordel, ça fait du bien de ne plus toucher à la drogue.

- Je suis fière de toi, Ray.

- Tu me racontes ce qu'il est arrivé cette fois-ci ? Tu n'es jamais ici pour rien. De plus, tu es tellement blanche, j'ai l'impression que même les poupées de porcelaine ont plus de couleurs que toi. Tu as mangé au moins depuis la dernière fois ?

- J'ose pas rentrer chez moi. Et s'il est encore là ? Et s'il recommence ? Je n'ai jamais pu faire le poids face à lui.

- J... je...

Sa voix se bloque, car rien ne peut être dit face à cela.

- Les seules couleurs que tu as, ce sont celles de ses mains sur toi, de ces bleus quand il fait ses crises. Pourtant, lever la main sur une femme ou sur quiconque est inadmissible.

- Mais quel gentleman avec tes phrases remplies de tendresse et de sagesse. Un faible sourire se forme quand même sur mon visage.

- Moqueuse, va ! Tu sais que j'ai raison pourtant.

- Ça oui, je ne peux pas te jeter la pierre sur ça, vu que c'est si vrai. Sinon, ta sœur, comment elle va ?

- Toujours à l'hôpital. Elle a dit qu'elle voulait que j'arrête les substances, car j'oubliais toujours ce qui se passe. Donc j'arrête pour elle, même si c'est dur.

- Je suis quand même très fier de toi. Continue comme ça et tu réussiras à ne plus en être dépendant.

- Tu essaies d'esquiver ma question. Si tu ne veux pas en parler, ce n'est pas grave. Mais il va falloir que tu rentres chez toi. Il va commencer à se faire tard et des gens malhonnêtes et dangereux vont commencer à arriver. Je veux être sûr qu'il ne t'arrivera rien.

- Je ne suis pas en sucre, quand même.

- Pourtant, tu l'es, Jennie.

- Bon d'accord, tu as raison, allons-y.

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- Tu lances le live, Margaux ?

- Oui, oui, rooooh ! Et tu m'expliques pourquoi tu n'étais pas là tout à l'heure et que Kyle était en furie ?

- On s'est juste disputés, car on n'est pas d'accord sur quelque chose.

- Ah, je comprends mieux. Si ce n'est que ça, tout va bien alors.

- Tu es prête à jouer jusqu'à pas d'heure ?

- Toujours ! Tu dis ça à une insomniaque, quand même, Mag. Bon, c'est parti, je suis prête, tu peux lancer le live.

- Prête ? 3, 2, 1... Bonsoir la compagnie ! Aujourd'hui, nous avons eu un nouveau jeu d'horreur en avance de cinq mois. Bien sûr, c'est une bêta, mais nous avons tellement hâte de le tester.

- Vous êtes prêts ? Car ce soir, nous allons frissonner entre enquête sur un meurtre et certaines choses paranormales dans un petit village. Nous sommes prêts, c'est parti !

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- Enfin le cours d'histoire, Margaux. Le seul cours que j'aime dans cette école.

- Je suis bien d'accord, mais tu as vu, nous avons un nouveau professeur : Monsieur James. En espérant qu'il ait de l'éloquence.

Bonsoir et a une prochaine pour un nouveau chapitre.

La poupée chanteuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant