Neige a grandi dans un petit village isolé, niché au cœur d'une vallée enneigée, où l'hiver semblait ne jamais finir. Dès son plus jeune âge, il a ressenti un lien profond avec la saison froide, un lien presque mystique qui le distinguait des autres enfants. Pourtant, cette connexion unique à l'hiver, aussi belle soit-elle, a toujours été source de douleur et de tristesse pour lui.
Sa mère, une femme douce mais fragile, était fascinée par l'hiver. Elle passait des heures à broder des motifs de flocons de neige et de fleurs d'hiver sur les vêtements de Neige, inspirée par son apparence surnaturelle. Malheureusement, sa mère était gravement malade, souffrant d'une maladie que personne ne semblait pouvoir guérir. Chaque hiver, son état se détériorait, comme si le froid qu'elle aimait tant s'en prenait à elle. Neige passait des heures à son chevet, la regardant s'affaiblir chaque jour, impuissant.
Le jour de ses douze ans, au cœur d'une tempête de neige particulièrement violente, sa mère s'éteignit, tenant la main de Neige. Avant de partir, elle lui murmura que son apparence était un don, une bénédiction de l'hiver, et qu'il devait embrasser sa différence, même si cela lui apportait de la douleur. Neige fut dévasté par sa perte, et depuis ce jour, il ressentit un vide glacial dans son cœur, un hiver éternel qui ne semblait jamais finir.
Son père, brisé par la mort de sa femme, s'éloigna émotionnellement de Neige, incapable de faire face à la ressemblance troublante entre son fils et son épouse défunte. Neige, déjà introverti, se referma encore plus sur lui-même, se réfugiant dans le silence et la solitude. Il passait ses journées à dessiner des flocons de neige et des paysages hivernaux, cherchant un moyen de se connecter avec sa mère à travers l'art. Pourtant, malgré ses efforts, il ne trouvait aucun réconfort.
À l'école, les autres enfants l'évitaient, le considérant comme étrange à cause de son apparence et de sa personnalité réservée. Ils le surnommaient "le garçon de neige" et se moquaient de ses cheveux blancs et de ses taches de rousseur. Neige supportait ces moqueries en silence, mais chaque mot cruel lui laissait une marque indélébile, renforçant sa timidité et son hypersensibilité.
Avec le temps, Neige apprit à vivre avec sa tristesse, mais elle ne quitta jamais vraiment son cœur. Il gardait toujours en lui le souvenir de sa mère, et chaque hiver, il ressentait sa présence dans le vent glacial et les flocons qui tombaient doucement du ciel. Ce lien profond avec l'hiver était à la fois sa plus grande source de douleur et la seule chose qui lui apportait un semblant de réconfort.
