11| Emery

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Les "au revoir" sont toujours extrêmement douloureux.

Pendant ces quelques jours, je me suis habitué à la présence de Lara, nous avons agi comme si elle n'allait jamais repartir, mais nous vivions simplement dans une illusion qui n'a pas duré assez longtemps. Aujourd'hui, Lara repart, emportant une nouvelle mon cœur avec elle. je sais, c'est dramatique, mais elle est tout pour moi, c'est comme la sœur que je n'ai jamais eu, quand elle n'est pas avec moi, je ne suis pas vraiment moi.

Au volant de ma voiture, je garde mes lèvres celées, Lara fait de même, j'ai l'impression que si je parle maintenant, je vais m'effondrer, je ne serais plus capable de retenir les larmes comme je le fais depuis ce matin.

Hier, au moment de nous coucher, tout allait bien, puis ce matin, quand on s'est réveillé, tout avait changé. Nous sommes si dramatique, mais nous séparer est réellement difficile.

La route jusqu'à l'aéroport est bien trop courte à mon goût, parce que quand on arrive devant, la douleur se fait plus vive à l'intérieur de ma poitrine.

Je me gare sur le dépose minute, et je l'accompagne à l'intérieur, elle traîne sa valise, la tête baissée. Il n'est que 11 heures, mais je sais que lorsque j'arriverai à la Red U, je retournerai m'enfermer dans ma chambre et je dormirai. Dormir est le meilleur moyen pour échapper à une réalité qui ne nous convient pas.

  - Je reviens bientôt.

  - Évidemment.

Le mot sort difficilement de ma gorge noué, Lara esquisse un sourire mais je sais à ses yeux brillant qu'elle a envie de pleurer elle aussi. Ceux qui nous voient doivent penser que Lara et moi n'allons pas nous revoir avant plusieurs mois, alors qu'en réalité, ce n'est qu'une question de semaine, mais lorsqu'on est habitué à côtoyer quelqu'un chaque jour depuis des années, passer du temps loin d'elle est douloureux.

Franchement, je préférais que ce soit mon frère qui parte plutôt que Lara, je l'aime, mais je suis moins proche de lui que de ma meilleure amie. Normalement, il n'y a pas de Lara sans Emery, et pas de Emery sans Lara, toute notre scolarité, tout le monde le savait, pourtant, dans son université, les gens ne connaissent pas de cette manière quand ils voient Lara, et dans mon université, c'est la même chose.

Lara s'approche de moi et elle me prend dans ses bras, je la serre contre moi, enfouissant mon visage dans son épaule, et empêchant toutes larmes de sortir. Je suis la plus forte de nous deux, je n'ai pas le droit de pleurer.
  - Je dois y aller, on s'appelle quand j'arrive, dit-elle et la douleur que je ressens en voyant quelques larmes couler le long de ses joues est incommensurable.

Je rabat la capuche de mon sweat sur ma tête, et je regarde Lara s'éloigner de moi jusqu'à ce qu'elle disparaisse totalement de ma vue. Je regrette de ne pas être aussi intelligente que ma meilleure amie, si ça avait été le cas, j'aurais pu aller dans la même université qu'elle et ce ne serait pas aussi difficile. Après de très longues secondes à passer debout dans le hall de l'aéroport, je tourne les talons et je pars.

Le chemin pour rejoindre ma voiture est trop rapide, et celui pour arriver chez moi l'est encore plus. Mes yeux sont remplis de larmes quand je me gare devant la Red U, je patiente quelque instant dans la voiture, la gorge serré par les émotions. Les voitures de mes colocataires sont toutes présentes, avec Lara, nous n'avons croisé personne en partant ce matin, je ne suis même pas sûre qu'ils soient au courant qu'aujourd'hui elle partait.

En trainant des pieds et en gardant le regard rivé sur le sol, j'entre dans la maison, immédiatement je suis assailli par le bruit produit par une bande d'homme agissant comme des adolescents.

Je ne relève pas la tête pour les regarder, et silencieusement, je me dirige vers les escaliers, évidemment, il fallait que mon frère m'interpelle en ricanant,

Bad romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant