Chapitre 5

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Regina avait perfectionné l'art de l'esquive. Après son échec l'autre jour, sa tentative d'arrêter se comportement des plus ridicule, elle s'était remise dedans, cherchant de nouvelles stratégies pour esquiver la blonde. Chaque matin, elle anticipait les mouvements d'Emma, chaque détour qu'elle devait prendre pour l'éviter dans l'immeuble. Elle savait que ce comportement était irrationnel, mais elle n'avait pas réussi à s'arrêter. Les moments où elle pourrait croiser Emma devenaient de plus en plus insupportables, et elle redoublait d'efforts pour les éviter.

Cependant, elle commençait à se rendre compte que cette stratégie n'était pas infaillible. Emma semblait toujours apparaître, comme par enchantement, là où elle ne s'y attendait pas. Cela en devenait presque frustrant, comme si elle était condamnée à croiser son chemin malgré tous ses efforts pour s'y soustraire.

Un après-midi, alors qu'elle descendait rapidement les escaliers pour se rendre à un cours de dernière minute, elle entendit des voix venant du hall d'entrée. Le cœur battant, Regina reconnut immédiatement le rire d'Emma, reconnaissable entre mille, cette sonorité bruyante qui la mettait instantanément sur la défensive.

Elle s'arrêta net, les yeux écarquillés. Emma était là, juste en bas, en train de discuter avec une amie. Regina hésita, son regard cherchant une échappatoire. Elle n'avait aucune envie de croiser Emma, surtout en présence d'autres personnes. Elle recula doucement, espérant pouvoir grimper rapidement les escaliers et repartir dans l'autre sens avant qu'on ne la remarque.

Mais dans son empressement à fuir, elle buta contre la rampe, un bruit sourd résonnant dans le hall. Emma se tourna immédiatement vers elle, et leurs regards se croisèrent. Le visage de Regina se figea, ses joues prenant une teinte rouge vif, trahissant son embarras.

Emma, quant à elle, afficha un sourire en coin, visiblement amusée par la situation. Elle n'avait pas l'air surprise de voir Regina se comporter de manière si maladroite. Au contraire, elle semblait savourer l'instant.

« Oh, tiens donc, » dit Emma d'une voix malicieuse en faisant un pas en avant. « Regina, tu es encore en train de t'entraîner à l'art de la discrétion, ou c'était simplement une tentative d'esquive ratée ? »

Regina se redressa, tentant tant bien que mal de retrouver un peu de contenance, mais son cœur battait à tout rompre, et elle pouvait sentir le regard curieux de l'amie d'Emma peser sur elle. Elle serra les poings, essayant de rester calme.

« Je ne t'esquive pas, » rétorqua-t-elle d'une voix tremblante, ses yeux évitant ceux d'Emma. « J'ai juste... des choses à faire. »

Emma ne put s'empêcher de rire doucement, croisant les bras sur sa poitrine. « Bien sûr, Regina. Parce que c'est tout à fait normal de reculer précipitamment quand on me croise par hasard, n'est-ce pas ? »

Regina sentait la colère monter en elle, mais aussi quelque chose de plus, un malaise qu'elle n'arrivait pas à maîtriser. Elle n'aimait pas cette sensation d'être prise au dépourvu, encore moins que ce soit Emma qui la pousse dans ses retranchements, là, devant un témoin.

« Je n'ai pas le temps pour tes jeux, Emma, » finit-elle par dire, tentant de garder une voix ferme. Elle jeta un regard furtif à l'amie d'Emma, qui semblait amusée par la scène mais restait silencieuse, les observant comme si elle assistait à un spectacle inattendu.

Emma pencha légèrement la tête sur le côté, son sourire malicieux toujours présent. « Des jeux ? » répéta-t-elle en haussant les sourcils. « Je ne fais que constater ce qui est évident. C'est toi qui joues à cache-cache, Regina. »

« Je te dis que je n'ai pas le temps pour ça, » insista Regina, la mâchoire serrée, sentant la chaleur lui monter aux joues à nouveau.

Mais Emma ne la lâchait pas du regard. Au contraire, elle semblait prendre un malin plaisir à pousser Regina dans ses retranchements, à la provoquer juste assez pour voir jusqu'où elle irait. Il y avait quelque chose de terriblement agaçant dans cette attitude, cette assurance tranquille qu'Emma affichait constamment, comme si rien ne pouvait la déstabiliser.

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