Que pourrait-il arriver de pire pendant un voyage de noces en croisière ? Sophie et Ray, meilleures amies depuis toujours, n'en avaient aucune idée.
Mais lorsque les deux femmes se retrouvent impliquées dans la mort du fiancé de Sophie, la veille de...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je regarde Ray sans comprendre. J'ai besoin d'être sûre que je n'ai pas halluciné ses paroles. J'ai du mal entendre.
- Quoi ?, dis-je pleine d'incompréhension.
- On se casse. On se tire. On y va. On...
Ok. C'est officiel, je nage en plein délire.
- Merci, la coupé-je, je crois que j'ai saisi. Mais on irait où ?
- Où tu veux. On fait nos bagages et on ne revient pas.
Il me faut une bonne minute pour assimiler ce qu'elle vient de dire. Prendre la fuite. S'enfuir. Partir sans se retourner. Je sens un frisson remonter le long de mon épiderme, dans mon dos.
- Donc on serait... en cavale, dis-je pensive. On serait des fugitives.
- Je préfère quand tu dis "en cavale", c'est plus stylé.
- Arrête, je suis sérieuse.
- Mais moi aussi.
- Non. Non, tu ne peux pas être sérieuse, Ray ! C'est... ce serait de la folie ...
Je me remets à faire les cent pas dans la chambre, depassée par tout ça. C'est de la folie. C'est complètement tiré par les cheveux. Autrement dit, c'est du Ray tout craché.
- Bon, laisse tomber, c'etait juste une idée comme ça. Je voulais... enfin, je sais pas. L'idée me paraissait juste moins tarée dans ma tête.
Songeuse, je me rassois sur le matelas, les draps émettant un crissement sous mon poids. Le reste de la soirée, je ne fais rien d'autre que regarder le plafond en ayant mes pensées qui tournent à plein regime.
Et si elle avait raison ? Et si c'était la seule solution ? En me démaquillant dans la salle de bain, je me regarde un long moment dans le miroir. Et je ne reconnais plus la femme dans le carré de verre en face de moi. Je ne reconnais plus la femme éclatante et solaire que j'étais.
Je repense une seconde à ma vie. Aux prières que mes parents m'ont toujours cantonné de réciter, auxquelles je n'ai jamais trouvé grand intérêt. Aux règles sans queue ni tête auxquelles j'obéissais sans trop réfléchir.
Aux jours passés avec Dean. A nos valeurs diamétralement opposées que je me suis efforcée de mettre de côté dans l'espoir d'être appréciée de sa famille. À sa demande en mariage à laquelle j'ai répondu positivement pour que mes parents me regardent enfin avec fierté.