Que pourrait-il arriver de pire pendant un voyage de noces en croisière ? Sophie et Ray, meilleures amies depuis toujours, n'en avaient aucune idée.
Mais lorsque les deux femmes se retrouvent impliquées dans la mort du fiancé de Sophie, la veille de...
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L'adresse de Mary ne ressemble en rien à ce qu'on pourrait imaginer. Le bâtiment devant lequel nous dépose le taxi est en réalité un vieux dîner aux briques rouges et n'a rien d'un bâtiment dont on pourrait suspecter qu'il se trame quelque chose d'illégal à l'intérieur. Je défroisse le papier plié entre mes doigts peinturluré de deux grandes coupures que le verre a laissé tout à l'heure. L'adresse correspond bien.
Je paie la course et on descend du taxi. Je retrouve enfin l'utilité de mes jambes, engourdies jusque-là à cause d'être restée assise autant de temps.
Le trajet en avion était un véritable enfer. J'ai prétexté être endormie tout le long pour éviter d'avoir à affronter Sophie. Pour ne pas l'affronter elle et sa bêtise d'un peu plus tôt. Une part de moi lui en veut de m'avoir embrassé.
Et je m'en veux surtout à moi aussi, je dois bien l'avouer. Je m'en veux d'y avoir pris autant goût, de m'être laissée berner ne serait-ce qu'une seconde par l'infime possibilité que peut être, elle et moi ne serait pas impossible.
Mais je suis bien vite redescendue sur terre quand j'ai vu son expression une fois qu'elle a quitté mes bras.
Elle l'a fait pour ne pas qu'on se fasse chopper avec l'argent sale. Je l'ai fait parce que j'en avais envie.
Je m'en veux d'avoir été envahie par la réminiscence des sentiments que j'éprouvais pour elle autrefois, que j'avais réussi à enfouir au fond de moi et qui ont éclaté dans mon ventre à partir du moment où elle a posé ses mains sur moi.
Ce ne sera jamais réciproque. Elle et moi, ça n'arrivera jamais.
Sa main se faufile sur mon bras lorsqu'on avance vers la porte d'entrée du diner, mais je la repousse à contre cœur. Il faut vraiment qu'elle arrête de me toucher tout le temps, sinon je vais pas y arriver.
Ce baiser m'a vraiment foutu en vrac.
La porte s'ouvre sous sa main, et on pénètre dans une pièce un peu sombre et glauque. Un comptoir en bois est dressé en face de nous et nous sépare d'une pièce cachée par des franges transparentes qui font office de porte.
Des tables sont disposées à gauche, mais personne n'y figure. On dirait bien que c'est complètement vide, au point que je me demande si on n'a pas pénétré dans un resto fermé. Seule une vieille odeur de friture embaume l'endroit, me replongeant des années en arrière dans la maison de Sophie quand sa mère préparait de la vaca frita pendant qu'on jouait dans sa chambre.