Le Couteau d'Athéna

Prologue

Enfermé dans la cuisine, je cherche quelque chose capable de déverrouiller cette fichue porte pour m'enfuir de mon royaume. Mon royaume. La terre où j'ai grandi et qui maintenant veut m'offrir en sacrifice aux dieux. Me tuer sous les yeux de tous pour les recherches que j'ai entreprises. Pour pointer du doigt cette société.

Et en attendant, c'est ici que le prince m'a enfermé. Dans cette vulgaire pièce où les servantes et les femmes de cuisine passent leur temps à préparer les repas de la famille royale.

Ouvrant un des nombreux tiroirs, je fouille parmi les ustensiles et les couverts et tombe sur un couteau à la lame tranchante et gelé, refroidissant aussitôt ma main. Celui-ci est parsemé d'azurite, d'iolite et de lapis-lazuli. Je l'ai déjà vu quelque part. J'ai entendu de nombreuses histoire sur sa propriétaire. Porté par une guerrière de sang des dieux, du nom d'Athéna, elle a sauvé notre peuple de nombreux guerriers et créatures malveillantes. Cherché de tous, la personne qui trouvera le couteau se verra devenir le ou la sauveuse du royaume et pourra demander n'importe quel vœu à la famille royale et aux dieux.

Jouant avec l'arme dans la main, en la faisant voltiger bien plus haut qu'au-dessus de ma tête, des larmes se créent dans mes yeux. Je suis sauvée. Je pourrais demander l'exil, ou mieux ! Devenir membre à part entière de la famille royale. Mais ce serait bien trop égoïste de laisser dehors tant d'âmes que j'essaie depuis toujours de sauver. À moins qu'être au pouvoir me facilite la tâche !

Me sortant de ma rêverie, quelqu'un ouvre la porte, ne me laissant que quelques secondes pour cacher l'arme dans mon corset, tandis que le Prince Hael Regalis entre, muni de sa couronne, richement ornée, qu'il porte tout le temps depuis l'adolescence comme signe de sa puissance royale et de ses droits plus nombreux que ceux des habitants d'en bas. Celui-ci s'approche de moi, m'obligeant à respirer son odeur de lavande et de jasmin, me prend sans ménagement par le bras et me fait sortir de la pièce, suivi de près par ses gardes personnels.