Chapitre 2 : Luna

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D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu ce besoin d'écrire mais maintenant encore plus que jamais. Cela fait maintenant une semaine que je suis dans cette hôpital. J'ai maintenant une chambre pour moi seul. J'ai pu appeler mes amis et leur expliquer vaguement ce qu'il sait passer. Cela dit dans ce malheur je suis bien tombé car j'ai la meilleure docteure possible. Je n'ai pas encore le droit de bouger de mon lit seul, mais elle m'a autorisé à avoir un carnet et m'as dit qu'écrire pourrai beaucoup m'aider. Je l'aime bien, elle est très gentille et prend le temps de m'expliquer tout ce qui se passe. Elle comprend mon envie de bouger et que rester coincé comme cela est très embêtant. Parfois en douce elle m'emmène un peu dehors grâce au fauteuil roulant. Ça me fait le plus grand bien de pouvoir respirer cet air même si c'est quelque peu polluer, c'est toujours mieux que l'odeur de l'hôpital. Je n'ai jamais apprécié cela et savoir que j'en ai pour un moment sans savoir réellement combien de temps il me reste à être ici me déprime un peu.

Du coup je pense qu'il est temps de commencé à écrire ce carnet un peu spécial.

Jour 8 à l'hôpital

Le silence dans la chambre est devenu mon compagnon le plus fidèle. Le bruit des machines, le cliquetis des chariots que les infirmières poussent dans le couloir, et les murmures étouffés des conversations qui filtrent parfois sous la porte sont désormais des bruits de fond auxquels je m'habitue. Depuis que je suis seul dans cette chambre, je ressens une étrange sensation de calme, presque trop calme. À tel point que je me surprends à avoir envie d'entendre le brouhaha que j'aurais détesté quelques jours auparavant.

Je pense à cette sensation, à cette solitude que l'on apprend à apprivoiser, comme une bête sauvage qui au départ nous effraie mais qu'on finit par comprendre. D'une certaine manière, ce besoin d'écrire que j'ai toujours eu s'est amplifié ici, dans ces murs froids et impersonnels. Peut-être parce que l'écriture est désormais mon seul véritable exutoire, une échappatoire à cet endroit où le temps semble suspendu.

Ma docteure, celle qui veille sur moi avec tant de bienveillance, m'a encore rendu visite ce matin. Elle a un sourire qui apaise. Vous savez, ce genre de sourire qui vous fait croire, ne serait-ce qu'un instant, que tout ira bien. Ce matin, elle m'a dit que mes analyses étaient encourageantes, que mon corps réagissait bien aux traitements, mais qu'il fallait encore être patiente. Je crois que ce mot, "patiente", commence à me peser autant que les médicaments qu'ils me donnent. Cela fait maintenant huit jours, huit jours d'attente, d'immobilité, d'incertitude. Huit jours où chaque minute semble s'étirer comme un élastique prêt à céder.

Et pourtant, même si mon corps est cloué à ce lit, je sens que mon esprit, lui, a pris une certaine liberté. Je voyage à travers mes pensées, mes souvenirs, mes espoirs, mes craintes. Écrire me permet de mettre un peu d'ordre dans ce chaos intérieur. Je relis parfois ce que j'ai écrit la veille, je me rends compte à quel point mes pensées changent d'un jour à l'autre. Un jour plein d'espoir, le lendemain accablé de doutes. Mais c'est aussi ça, la vie ici, une alternance de lumière et d'ombre, d'espoir et de peur.

Le besoin de sortir

L'un des moments que j'attends avec le plus d'impatience, c'est quand elle me pousse dehors dans ce fauteuil roulant. Je ne pensais pas qu'on pouvait autant désirer un simple souffle d'air frais. L'hôpital est grand, il y a un jardin, petit certes, mais suffisant pour me rappeler qu'il existe encore un monde au-delà de ces murs. Le premier jour où elle m'y a emmené, je n'arrivais pas à y croire. L'air était légèrement humide, typique de l'automne qui s'installe, et l'odeur des feuilles mortes se mêlait à celle de la terre mouillée. C'était si simple, mais tellement précieux. Ces quelques minutes dehors me donnaient l'impression de renaître un peu.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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