@Ephemere14 - concours n°2

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Voici mon rendu pour le concours d'écriture de @Ephemere14 ; le but était de lui faire aimer les chameaux dans un texte de 500 à 1500 mots (le mien en fait 813).

J'avais d'abord prévu d'en faire un humoristique sur des chameaux qui dirigeraient le monde dans 1000 ans 😂, mais ça m'inspirait pas assez.

Du coup j'ai fait un texte triste et nostalgique, qui vous fera peut-être pleurer, qui sait ?

Bonne lecture ^^

Le sol doré prend des teintes cuivrées alors que l'astre stellaire finit paisiblement sa course éternelle, disparaissant peu à peu derrière l'horizon des dunes qui s'étendent à perte de vue. Certains cessent leur activités à ce signal là, mais, dans la steppe, chacun sait que le meilleur moment pour pointer le bout de son nez est celui-ci. Ça et là, de frêles créatures nocturnes sortent de leur transe pour arpenter craintivement cet environnement aride qu'elles connaissent pourtant si bien.

Un seul habitant du désert ne semble pas se soucier de ce changement journalier ; allongé au sol, immobile, il ne réagit pas au doux sifflement du serpent qui se dirige vers un festin tant attendu, ni aux piaillements étouffés des petites chevêchettes bien à l'abri dans leur cactus centenaire, et encore moins au jeune fennec qui chahute devant son terrier, trop heureux de pouvoir enfin en sortir pour se dégourdir les pattes.

En plein cœur de toute cette agitation, c'est comme s'il était isolé, seul, perdu. L'unique être pour qui il avait de l'attachement ne se relèvera pas, c'était leur dernier voyage ensembles.

Son cœur est malmené par un ouragan destructeur et les innombrables débris transportés par celui-ci se fichent douloureusement dans sa poitrine, émiettant son organe vital comme les rochers de la toundra maintenant devenus sable.

L'âme peut-elle vraiment se dissocier en morceaux fragmentés et écorchés au possible, ou est-ce sont esprit qui cherche une explication à l'avalanche de tristesse qui le submerge, le recouvre et l'englouti jusqu'à ce que chaque parcelle de son cœur meurtri disparaisse sans laisser la moindre trace de bonheur ?

Le bonheur...

Sept lettres bien insignifiantes pour celui qui à tout perdu et doit maintenant se relever seul face au monde. Un monde qui vit inexorablement, avec ou sans la présence de celui qui souffre.

Chaque jour, certains voient des êtres qui leur sont chers disparaître et personne ne comprends leurs tourments.

Chaque jour, ces mêmes gens se relèvent, essuient leur pertes et balaient le passé d'un revers de la main pour se tourner enfin vers le futur.

Bon ou mauvais ? Nul ne peut le prédire, mais il arrivera malgré tous les efforts que l'on peut fournir pour le repousser.

Chaque minute qui passe rapproche chacun de la fin de son histoire, sans qu'il s'en doute ; parce qu'il vaut mieux oublier qu'un jour tout sera fini.

"Quatre pattes, deux bosses et un cœur plus grand que la plupart des Hommes."

Telles était la devise de celui qui, ce soir, a rendu son dernier souffle. Un souffle rempli de regrets. Et le chameaux n'est pas encore prêt à tourner la page.

Combien de temps lui faudra-t-il ? Il ne le sait pas lui-même, mais une chose est sûre : les animaux oublient bien plus vite que les humains. Pas parce qu'ils n'en ont rien à faire non. Simplement parce qu'ils ont compris une chose que le cerveau des Hommes, aussi développé soit-il, ne parvient pas à saisir :

"L'avenir nous tourmente, le passé nous retiens ; c'est la raison pour laquelle le présent nous échappe."

La faune se contente de vivre dans le moment présent sans ressassé des évènements passés sur lesquels elle n'a aucun pouvoir et sans se soucier du lendemain.

Dans un râle, le chameaux soulève sa tête avec difficulté pour venir la posé sur la main encore chaude de son défunt maître. Ses doigts enrubannés de bleu s'enfoncent légèrement dans le sable sous le corps lourd de peine de la bête essoufflée.

Ce sont les propres frères du Sahraoui qui ont mi fin à ses jours. Un problème d'argent...

Son fidèle compagnon n'en a que faire ; il ne comprends en rien toutes ces histoires d'Hommes et de cupidité. Il sait simplement que personne ne pleurera sa mort. Lui seul est là pour accomplir cet hommage silencieux, pour se souvenir que cet être là, parmi tant d'autres, aura un jour vécu, rit, aimé...

Le vent du Nord devient de plus en plus froid à mesure que la nuit recouvre le Sahara, ébouriffant les poils bruns de l'animal. Si chaud la journée et pourtant si glacial quand l'Afrique tourne le dos au Soleil, cet intense changement d'atmosphère est la preuve incontestable que tout est fragile, éphémère ; rien n'est fait pour durer.

Quand on a chaud, on a du mal a se remémoré la sensation du froid, mais quand les températures chutent brutalement, regagner le sentiment de chaleur parait impossible.

La joie agis de la même manière ; un jour vous êtes entouré des gens que vous aimez, le lendemain, ils ont tous disparus subitement, sans laisser d'autre trace que leur amour passé, ancré à jamais dans votre cœur. Et c'est ce souvenir que vous devez garder d'eux.

Croyez-vous que ceux qui vous ont aimé souhaiteraient que vous gâchiez votre vie parce qu'il ne sont plus là pour al partager avec vous ?

Au petit matin, le jeune chameaux repartira d'où il est venu à la recherche d'autre âmes à qui donné une part de son cœur.


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