Chapitre 2

3 0 0
                                    


21 novembre 2023

Le lendemain matin, alors que nous nous réveillons avec un soleil lumineux et vent froid, une nouvelle disparition frappe notre groupe. Mathilde a disparu pendant la nuit. Alors que nous sommes encore abasourdis celle de Manon la vieille, voilà que ça recommence. Cela devient de plus en plus étrange, inexplicable, incompréhensible et énigmatique. Mais pourquoi les élèves se mettent à disparaître ? Les personnes ne peuvent pas se volatiliser de la sorte ! Que se passe-t-il ? Pourquoi cela frappe-t-il notre groupe ? Pourquoi maintenant ? Notre quatuor n'est pas particulièrement proche de Mathilde, mais nous la connaissons suffisamment pour affirmer qu'elle n'a absolument aucune raison de partir et encore moins de disparaître.

Kevin, Violette, Vanya et moi prenons notre petit déjeuner en deux temps trois mouvements et décidons de nous retrouver dans notre chambre. Elle nous sert désormais de salle de réunion, de QG. Ici, à 8h, tous ensemble, nous décidons de mener une enquête. Cela n'était plus possible que d'autres élèves disparaissent encore ! Nous sommes certains d'une seule et unique chose : cela ne pouvait pas être des fugues. Deux élèves qui disparaissent en l'espace de seulement quelques heures était forcément une coïncidence, une sorte de kidnapping...

Cependant, les professeurs veulent que le groupe continue les visites malgré les disparitions des élèves. On doit se concentrer sur le voyage, ces absences ne doivent pas nous perturber. Les professeurs tentent de nous rassurer en nous expliquant qu'ils ont prévenu la police : les deux jeunes filles vont très vite les rejoindre. Alors, la nouvelle visite commence. Au programme : la maison de Schiller. L'enfant unique qu'il était, s'intéressait uniquement à la littérature. Il est très vite devenu un écrivain renommé dans toute l'Allemagne ... Mais Arthur, notre guide, remarque que nous ne sommes pas aussi attentifs que la veille. Il nous demande ce qu'il se passe et nous lui expliquons les deux mystérieuses disparitions. Il est compréhensif et partage notre inquiétude, mais le sujet se clôt aussi rapidement qu'il a commencé.

A la fin de la visite, notre petit quatuor décide de l'interroger. Nous lui demandons s'il n'y aurait pas une personne en liberté actuellement à Weimar qui serait capable de faire une telle chose. Cependant, il nous répond par la négative. Nous ne sommes pas plus avancés mais nous pouvons éliminer la piste d'un kidnappeur déjà connu et récidiviste.

Tout le monde repart chercher leurs affaires qu'ils ont laissé dans un vestiaire le temps de la visite. Mme Debrebis nous emmène ensuite à la maison de Goethe. Chacun va la visiter grâce à des audio-guides pour aller à son propre rythme. Je suis étonnée d'apprendre que sa collection graphique contenait plus de 1 200 feuilles. La bibliothèque de l'écrivain comporte plus de 5 000 livres : comment faisait-il pour en avoir autant ? Cela m'époustoufle. Revenus dans la réalité, Kevin, Violette et Vanya m'ont rejointe pour qu'on puisse aller déjeuner. Nous nous asseyions sur un banc et mangeons dans un silence des plus profonds et des plus sinistres. Bien que nos professeurs veuillent qu'on s'occupe de nos visites sans nous soucier des disparitions, nous savons tous les quatre par un simple regard qu'on va continuer notre enquête.

Nos sandwichs engloutis, nous réfléchissons et partageons nos idées sur ces disparitions. Manon a disparu en l'espace de quelques secondes sur une place avec beaucoup de monde en pleine journée. Cela pouvait laisser au ravisseur la place nécessaire de se faufiler à travers la foule pour que personne ne le remarque. Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi personne n'a rien fait pour empêcher cela ? Ou au moins, pourquoi personne autour n'a rien dit ? Et du côté de Mathilde, tout ce que savons, c'est qu'elle a disparu pendant la nuit. Le ravisseur connaissait ainsi l'endroit où notre groupe dormait. Nous aurait-il suivi ? Et comment cela se fait que personne n'a rien entendu pendant la nuit ? Vanya vient d'avoir une idée : deux filles étaient à côté de Manon quand elle a disparue, quant à Mathilde, il y avait d'autres personnes dans sa chambre. Eux aussi, n'ont rien entendu ; et Mathilde et Manon n'ont rien dit pendant qu'elles se sont faites kidnappées. Une de leurs premières réactions aurait été de crier ou quelque chose comme cela ! Elles ont dû être soumises par l'absorption d'un médicament utilisé pour l'anesthésie. Mais ce qui nous embêtent, nous les détectives, c'est qu'à part ça nous n'avons aucun indice pour trouver qui aurait pu faire ça, pourquoi et comment le ravisseur a pu s'y prendre ou même. Plus angoissant encore : est-ce que la série de kidnapping est terminée ? Cette idée nous fait froid dans le dos ... Et si le ravisseur demandait quelque chose en échange de leurs vies ? Tant de questions, tant interrogations et tant de mystères...

Nous remarquons que les professeurs passent à côté de nous sans pour autant nous remarquer. Eux aussi discutent au sujet de ces disparitions énigmatiques qui frappent notre groupe. Kevin, Vanya, Violette et moi décidons de les suivre avec discrétion pour voir ce qu'ils pensent. Mme Debrebis parait absente. Elle ne parle pas tellement. Mais cela est absurde de penser que notre professeure d'allemand est à l'origine de ça ! Elle est incapable de faire une chose pareille. Pourtant cela répondrait à une de nos nombreuses questions. Elle aurait pu suivre les trois filles, ce qui pourrait expliquer que Manon ne dise rien vu qu'elle connaît notre professeure. De plus, Madame Debrebis sait dans quelle chambre Mathilde a dormi. Elle aurait pu rentrer pour voir si tout le monde dormait et demander simplement à Mathilde de la suivre, naïvement. Mais cette hypothèse ne tient pas la route ; jamais notre professeure ne ferait cela et de toutes façons les indices sont insuffisants.

Il est maintenant l'heure de continuer la visite de Weimar dans la bibliothèque de la duchesse Anna Amélia. Cette bibliothèque a une particularité étonnante : sa construction s'étendre sous la route. Jamais le quatuor n'aurait imaginé que cette bibliothèque puisse passer sous la route ! Ce qui les émerveillent tout autant c'est la salle qui contient les plus vieux livres : le plus ancien date du 9ème siècle !

A la fin de la visite, Mme Debrebis regroupe les élèvent et les compte : un élève de plus manque à l'appel. Cette fois-ci ce fût au tour de Till de se volatiliser. Il a disparu littéralement sous leurs yeux. Comme avec Manon, ils tombent directement sur la messagerie de son téléphone et ils ont aucun moyen de le localiser. C'est perturbant de voir que les élèves disparaissent les uns après les autres sans aucune raison valable. La panique s'empare de tout le monde, élèves comme professeurs. En plus, ce ne sont pas les indices qui frappent à la porte. L'enquête reste au point mort et en même pas deux jours de voyages, déjà trois élèves ont disparu.

Une fois de retour à l'auberge, Kevin, Vanya, Violette et Auriane jugent bon de faire une petite excursion dans la chambre de Madame Debrebis. Kevin reste dehors afin de monter le gai pendant qu'Vanya, Violette et moi fouillons de fond en comble la chambre de notre professeure. Nous ne sommes pas très fières mais nous n'avions pas le choix si nous voulions connaître la vérité. Tout à coup, Violette tombe sur un papier qui pourrait leur être utile. C'est une lettre signée d'un certain Arthur. Nous n'avions pas le temps d'en voir plus car Kevin nous lance le signal : Madame Debrebis arrive et nous sortons de sa chambre en quatrième vitesse sans que personne ne nous voit. Nous avons enfin réussi à trouver quelque chose.

Nous sommes tout excités et rejoignons notre chambre pour lire la lettre. Celle-ci retrace comment Till a été enlevé. Le dénommé Arthur a profité d'un moment où les élèves étaient tous occupés à regarder des livres pour injecter à Till une dose de protoxyde d'azote afin de le mettre hors d'état de nuire. Il l'a ensuite emmené dans un « endroit difficile d'accès » qu'il est le seul à connaître.

Qu'est-ce qu'est cette lettre ? Le « Arthur » de la lettre serait-il le même que notre guide touristique ? Au moins, nous avons désormais une théorie confirmée : le ravisseur utilise un anesthésiant : le protoxyde d'azote. Il a pu l'utiliser sur Manon et Mathilde. Une nouvelle théorie voit le jour : notre guide serait à l'origine de tout ça. Et notre professeure d'allemand serait liée d'une façon ou d'une autre à ces mystérieuses disparitions. Reste à prouver tout ça. Parce que ce n'est pas avec un pauvre indice qu'on avance. Et puis des Arthur, il y en a plein !

C'est avec une partie de réponse que nous nous couchons. Enfin notre enquête avance un peu. 

"Espérez le meilleur. Préparez-vous au pire !"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant