𝗌𝗆𝗂𝗅ꫀ 𝖿𝗅ꪮ𝗐ꫀ𝗋

✧ kids

Allongé sur le ventre, le souffle au bout des lèvres, Choi Seungkwan passait en revue son smartphone avec un regard plutôt désintéressé. Pourtant, lorsqu'une petite main enclencha la poignée de porte de sa chambre, un souffle plus bruyant sortit de ses lèvres. Chan n'eut besoin de parler que le plus âgé répondit déjà avec agacement.

— Non, Chan, je veux pas jouer avec toi. Sors.

Le cadet sortit alors comme demandé, un teint triste au visage. Il alla trouver rapidement les jambes de son père, lui expliquant d'un ton neurasthénique la situation. Le parent Choi semblait connaître le sujet, et fronça les sourcils en entendant ainsi que son fils le plus âgé était encore désagréable avec son jeune frère.

— Seungkwan ? fit l'homme à la porte, toquant deux coups avant de la pousser.

— Quoi ? répondit-il sans grand intérêt, se doutant déjà du pourquoi son père se tenait dans l'encadrement de sa porte les bras croisés.

— On a déjà eu cette discussion. Pourquoi tu veux pas passer du temps avec ton frère ? Ça te demande même pas une heure dans ta journée. Fais un effort, s'il te plaît.

Le jeune Choi souffla, éteignant son téléphone qu'il posa devant lui, se redressant.

— Papa ! J'ai plus cinq ans ! Je veux pas jouer, je suis pas un enfant. souffla l'adolescent, s'asseyant au bord de son lit.

— Seungkwan.

— C'est mort, je veux pas jouer avec lui. Laisse-moi.

Il se leva, presque pour indiquer à son père de partir sans lui dire par de véritables mots.

— S'il faut que je te prive de sortie pour que tu passes du temps avec ton frère, je n'hésiterai pas à le faire.

— Sors, s'il te plait... souffla de nouveau Seungkwan, détournant le regard, partagé entre la frustration, la colère et la culpabilité.

Seungcheol retourna alors sur ses pas, laissant son fils fermer la porte de sa chambre pour se plonger de nouveau dans son lit. Tout l'agaçait. De son frère à son père, de ses cours à ses ennuis ; c'était l'adolescence. Seungkwan rouvrit son téléphone pour le laisser quelques secondes plus tard, s'avançant vers son bureau pour la cinquième fois de la journée. Les seuls trajets qu'il effectuait de ses jours de vacances, mis à part les fois où il voyait ses amis. Lorsqu'il sortait de sa tanière, c'était soit son frère, soit l'un de ses pères qui l'accostait pour lui demander quelque chose, alors se réfugier fut le plus judicieux pour lui.

De son côté, le plus jeune de la famille Choi avait trouvé sa place sur les genoux de son second père, sans un mot, calé contre son corps.

— Il est irritant. fit Seungcheol en revenant dans la pièce à vivre, un souffle aux lèvres alors qu'il prit place dans la canapé.

— Pourquoi il veut pas jouer avec moi ? demanda le plus jeune avec une petite voix.

— Je sais pas.. tu veux réessayer d'aller le voir ?

Chan hocha la tête et descendit avec précautions des genoux de celui qui venait de parler, se dirigeant à petits pas vers la chambre de son grand frère, encore et toujours fermée. Il toqua d'un coup faible et poussa la porte à bras tendus, faisant soupirer le garçon derrière une fois de plus.

— Sors, Chan. Arrête de forcer. fit Seungkwan en roulant des yeux.

— Pourquoi ? demanda-t-il avec une mine de chien battu.

— Parce que ! Laisse-moi tranquille.

Et ainsi le plus jeune repartit dans sa chambre, se posant au sol au milieu de ses jouets qu'il aurait tant aimer partager avec son aîné. Pourtant celui-ci s'entêtait à refuser, sous prétexte qu'il avait grandit et qu'il n'avait plus l'âge de jouer avec lui. Dix ans d'écart avaient toujours été durs, surtout pour le plus âgé des Choi qui subissait les choix de son frère et les attentions que portaient ses pères à celui-ci, n'en laissant plus pour lui. Seungkwan était jaloux de Chan, voilà tout. Il haïssait la façon dont il était oubliable alors même qu'il contribuait à son effacement. L'adolescent se trouvait perdu entre la culpabilité et la revanche ; il voulait que son frère comprenne la dent qu'il avait contre lui mais malgré tout, il était une source de bonheur pour lui. Jusqu'au soir Seungkwan ne sortit pas de sa chambre, seulement pour le repas et les quelques tâches ménagères que ses parents lui demandèrent pour une énième fois ; puis il finit de nouveau sur sa chaise de bureau, à mélanger ses devoirs à ses conversations avec ses amis, ne se préoccupant que peu de ce qu'il se passait autour, casque audio greffé sur les oreilles.