Chapitre 3

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Alors que je m'apprête à démarrer, l'apparition soudaine de ma mère à la fenêtre me fait sursauter. J'ouvre la vitre avant de grogner :

-Maman, ça va pas ou quoi ! Tu m'as fait flipper.

-Désolée, chérie, mais tu as oublié ton sac. Tiens.

-Merci.

Je récupère mon sac, le pose à côté de moi, puis démarre la voiture. J'attrape mon téléphone qui était resté dans mon sac puis j'appelle Aaron.

-Salut chérie, comment tu vas ?

-Salut mon cœur, je suis toujours à la clinique... mes supérieurs ne me laissent pas partir.

-Je comprends, c'est pas grave. Je voulais juste te dire que je prends la route pour rentrer à la maison.

-D'accord. Sinon, ça s'est bien passé ?

-Ça a été... la seule bêtise que j'ai faite, c'est de leur avoir cassé une assiette. Mais bon, vu l'état de l'assiette, c'est pas plus mal qu'elle ait fini à la poubelle, dis-je en rigolant.

-T'es grave. Bon, je te laisse, je dois y aller. À tout à l'heure, je t'aime.

-Je t'aime aussi.

Je raccroche, fais défiler ma playlist jusqu'à cette chanson qui me fait vibrer : Dynasty de Mia.

Made it through the maze to find my one in a million
And now you're just a page torn from the story I'm living
And all I gave you is gone
Tumbled like it was stone
Thought we built a dynasty that heaven couldn't shake
Though we built a dynasty like nothing ever made
...

Cette chanson parle d'une rupture amoureuse, un sujet que je ne connais pas vraiment. Aaron a été mon premier copain à l'âge de 19 ans, et je suis heureuse de ne pas en avoir eu d'autre. Avec lui, tout est simple, tout est parfait. Je n'ai absolument rien à lui reprocher. En plus, il est incroyablement patient. Cela fait bientôt deux ans que nous sommes ensemble, et il ne m'a jamais encore touchée. Il sait que je préfère attendre, que je ne me sens pas encore prête. C'est d'ailleurs assez récent que nous avons emménagé ensemble – seulement deux semaines – et j'avoue que ça me fait encore drôle de dire que je rentre "chez moi"... enfin, "chez nous".

Notre petit appartement nous ressemble. J'ai réussi à le décorer à ma façon, bien que, naturellement, Aaron ait insisté pour y ajouter sa touche personnelle. Le résultat ? Un style très parisien. Et franchement, est-ce qu'il existe un style plus chic que le French style ? À mes yeux, désolée mais impossible.

Je gare ma voiture à notre place de parking et attrape mes clés. Arrivée à l'appartement, je dépose mes affaires et monte directement à l'étage pour me coucher. Alors que je scrolle machinalement sur mon téléphone, une notification Snapchat apparaît. Surprise par le nom de l'utilisateur, je comprends aussitôt de qui il s'agit : Mackenzie.

Est-ce que c'est une blague ? Je lui ai vraiment donné l'impression que je voulais être amie avec lui ou même avoir un quelconque contact avec lui ? Quel abruti arrogant. Sans hésiter, j'ignore sa demande et éteins mon téléphone.

MACKENZIE

-Je suis vraiment content pour toi, tu sais. Elle a l'air vraiment adorable, dis-je à mon frère en étant assis au bord de son lit.

-Merci, oui, elle l'est. J'ai hâte que nos familles se rapprochent pour qu'on puisse se voir plus souvent. J'espère que toi aussi, tu connaîtras cet amour, frérot, parce que c'est vraiment incroyable.

The heart and the ConspiracyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant