Chapitre 16 - Déjà Vu

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« Enfin fini. » je marmonne, m'essuyant le front avec ma manche.

Scrutant mes affaires bien rangées dans l'armoire, je pousse un soupire. Du plat de la main, je m'évente le visage avec une grimace. Dieu qu'il fait chaud en ce moment à Séoul et pour moi qui supporte très mal la chaleur, c'est plus qu'un calvaire. Dire que je me plaignais des petits 25 degrés qu'on pouvait avoir dans ma ville natale... Rien à voir avec ici.

Trottinant une fois de plus dans la salle de bain pour me passer le visage à l'eau, je secoue le bas de mon t-shirt pour éventer mon dos et mon ventre qui sue des rivières. J'ai pris une douche il y a quelques minutes, mais je suis forcée de constater que ma situation ne s'arrange pas.

Et j'ai soif...

Je jette un petit coup d'œil vers le salon qui est désert. Tout est bien calme maintenant que Diana et les autres sont partis. De ce que j'ai compris, ils sont censés faire leur première réunion avec la direction artistique et les costumiers pour exposer le projet et prendre les mesures. De ce que m'a dit mon amie, il semble que le concept de la sensualité soit le fil conducteur du nouvel album.

Je ne suis même pas sûre de savoir ce que ça signifie.

Quoiqu'il en soit, les garçons sont venus la chercher tôt ce matin, pour son plus grand déplaisir. Comme je m'y attendais, Diana a eu extrêmement de mal à sortir du lit et à se redonner une apparence acceptable. Camoufler les ravages de l'alcool et de la fatigue n'a pas été chose facile. Elle a grommelé de son réveil jusqu'à son départ, mais tout s'est finalement bien passé.

La soirée de la veille a été haute en couleur et pour cause, j'ai été étonnée de me retrouver dans mon lit ce matin, sans vraiment savoir comment j'y étais arrivée. Sans trop de problème, j'ai déduis que Caïn avait été assez gentil pour me ramener et, bien que j'ai été gênée à l'idée de l'imaginer me porter jusqu'ici, je n'ai pas manqué de le remercier en l'apercevant ce matin. Au final je me retrouve seule dans le dortoir, avec pour seule occupation celle de continuer à nettoyer le studio et de ranger le reste des affaires qui traînent encore ici et là.

Pas que la solitude me déplaise, loin de là, mais il est un peu étrange de se trouver à nouveau dans le silence après avoir passé une soirée avec des gens aussi joyeux et bruyants.

« Plus rien... » je souffle en ouvrant le frigo, plissant les yeux lorsque je réalise qu'il ne reste plus grand-chose après nos petites festivités.

On dirait bien que je suis bonne pour faire des courses.

Je soupire d'avance, me traînant tant bien que mal jusqu'à mon sac à main pour jeter un coup d'œil à mon porte-monnaie qui est dedans et essayer de voir ce qu'il me reste comme liquide pour remplir un peu les placards. Quand je vois que ce que je possède est assez, je hoche la tête et glisse la bandoulière sur mon épaule, avant d'attraper une casquette à mettre sur ma tête et de sortir.

Je ne croise personne dans le couloir, si bien que je viens à me demander si nous ne sommes pas totalement seuls ici. Après tout, peut-être l'étage nous est-il réservé ? Manager Choi et les autres ne l'ont jamais affirmés, mais je ne crois pas avoir vu ou entendu quelqu'un d'autre à part nous.

Sans plus y penser, je m'engouffre dans l'ascenseur et presse le bouton menant au rez-de-chaussée et à la réception, tapotant sur mon téléphone pour chercher la supérette la plus proche d'ici.

Si je peux éviter un maximum la chaleur, ça m'ira très bien.

Les coréens semblent très habitués à ce genre de climat, mais ce n'est pas du tout mon cas, alors autant ne pas tenter de folie, au risque de tomber dans les pommes dans un coin de Séoul, sans pouvoir prévenir personne. Pas que je resterais disparue longtemps, connaissant Diana et Alec, mais quand même.

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