PROLOGUE

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Je n'ai jamais compris comment la peur pouvait être à la fois une ombre et une lumière. Elle vous enveloppe dans son étreinte froide, vous enchaîne avec ses griffes invisibles. Et pourtant, elle vous pousse à courir, à hurler, à combattre, mais surtout à survivre.

C'est un paradoxe cruel, que je n'avais jamais pris le temps de comprendre avant ce jour , cet instant où la peur est devenue ma compagne, celle qui m'a conduite à découvrir l'impensable.


La douleur est la première chose qui me frappe, une sensation aiguë, presque insupportable, irradiant dans chaque fibres de mon corps.
Je suis allongée sur le seul froid, les vêtements trempés d'un liquide  poisseux, qui s'infiltre jusqu'à ma peau.
L'odeur métallique et acre du sang flotte dans l'air, suffocante, pénétrante.

Le goût du cuivre me remplit la bouche, tandis que je reprends lentement conscience.
Je cligne des yeux, cherchant désespérément à m'orienter dans l'obscurité qui m'entoure, mais tout est flou, confus. La pièce est plongé dans les ténèbres, seulement éclairée par la lumière de la lune, filtrant à travers les volets entrouverts.
Mon esprit vacille, un mélange chaotique de pensées brouillées et de souvenirs épars.
La première chose qui me traverse l'esprit est la confusion.

Un flot d'angoisse m'envahit alors que je tente de comprendre où je me trouve et ce qui a pu se produire. L'incertitude me ronge, et chaque question qui émerge alourdit ma panique naissante.

Mon esprit est comme engourdie, incapable de comprendre la situation. Une chaleur m'envahit la main, et avec horreur, je réélise que je suis allongée dans une marre de sang. Mon cœur se serre et la panique commence à s'emparer de moi. Des brides de mémoire s'entremêlent, me ramenant à des images fugaces de la soirée précédente : une soirée ordinaire, un dîner avec mes parents, les rire raisonnant dans la maison. Et puis...

Le vide, une obscurité totale, semblable à un gouffre béant dans mon esprit.


Mon cœur s'accélère, chaque battement résonnant dans mes tempes comme un tambour de guerre. Je lutte pour me redresser ; mes muscles tremblent sous l'effort, mais une douleur sourde irradie tout mon être, me maintenant immobilisée.

Un frisson glacé me parcourt l'échine lorsque mes yeux s'habituent lentement à l'obscurité et révèlent la scène qui s'étend devant moi.

L'horreur me frappe de plein fouet, comme un coup de poignard en plein cœur.



Les corps de mes parents gisent à mes côtés, tordus et mutilés, adoptant une pause grotesque qui déforme leur humanité.

Leurs yeux, autrefois plein de Vie, sont désormais ouverts et fixe, vidés de tout étincelle.
Leur traits sont figés dans une expression de terreur indescriptible, la bouche entrouverte dans un cri silencieux.
Leurs vêtements sont déchirés et lacérés, témoignent d'une lutte désespérée.
Leurs poitrines sont transpercées par des entailles profondes, des blessures qui laissent entrevoir une noirceur abominable.


Le sol est couvert de sang, un rouge vif éclaboussant le parquet et maculant les murs de traînées sombres, comme des griffures de bêtes sauvages. Une bile amère remonte dans ma gorge, et je détourne le regard, luttant contre la nausée qui m'envahit.
Mon esprit refuse d'accepter ce que mes yeux voient, comme si cela était trop horrible pour être vrai, comme si ce ne pouvait n'être qu'un cauchemar insensé dont je devais me réveiller.

La douleur dans ma tête est lancinante, une pulsation incessante qui refuse de s'apaiser. Je lève une main tremblante vers ma tempe, et mes doigts rencontrent une plaie ouverte, une lacération d'où s'écoule un fluide tiède et poisseux qui s'infiltre sous mes ongles.



Mes souvenirs sont fous, brisés, comme un puzzle dont on aurait égaré les pièces cruciales.

Un gémissement, faible et brisé, résonne dans la pièce. Il me faut quelques secondes pour réaliser qu'il émane de moi.
La panique s'installe alors que je prends pleinement conscience de l'ampleur du massacre. Mon corps est en état de choc, mes membres engourdis, refusant de m'obéir. Je suis prisonnière de cette scène macabre, incapable de m'échapper de cette réalité atroce.

La peur rampe sous ma peau, s'insinue dans chaque pore, me glaçant jusqu'aux os. C'est une sensation paralysante, une terreur si intense qu'elle semple presque palpable.

Chaque ombre de la pièce parait m'observer, chaque recoin devient un mur de secrets que je ne suis pas prête à affronter. Je me sens seule, perdue dans ce théâtre cauchemardesque, sans échappatoire.

Il me faut faire quelque chose.


L'instinct de survie prend le dessus, une pulsion primitive qui me pousse à bouger, à fuir ce lieu maudit. Je rassemble le peu de force qu'il me reste et, lentement, douloureusement, je parviens à me redresser. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, chaque battement amplifiant le vacarme de ma terreur.

Je trébuche en arrière, mes pieds glissant dans la flaque de sang qui macule le sol. Mon regard erre, cherchant désespérément une explication, une lueur d'espoir espoir, mais je ne trouve que le silence oppressant de la mort.


La maison entière semble retenir son souffle, comme si elle attendait le prochain acte de cette tragédie insoutenable.


C'était alors que je remarque quelque chose d'étrange, un détail qui m'avait échappé jusque-là. Sur le mur, juste au-dessus des corps de mes parents, une inscription est tracée, macabre et menaçante, gravé à même la chair de la maison. Les lettres sont grossières, tracées avec ceux qui semble être de l'hémoglobine, et forme un message que je ne parviens pas à comprendre. Écrit en une langue ancienne peut-être ? Une malédiction ?

La panique cède soudainement la place à la détermination. il doit y avoir une explication à tout cela, et je suis résolu à la trouver. Malgré la douleur, malgré la peur, malgré le chagrin, je sais que je ne peux pas rester ici. Je fais un pain en avant et puis un autre, mes mouvements raides et maladroits.

Je sens le poids des regards invisibles, qui paie sur Moi, mais je refuse de céder. Mes parents mérite justice, et je trouverai un moyen de les venger. Je quitterai cet endroit maudit, je chercherai des réponses, même si cela signifie signifie défier les étoiles elle-même.

Alors, je titube vers la porte, laissant derrière moi cette scène d'horreur. Je sens se créer un feu ardent, brûlant sous la surface, une promesse silencieuse faite à ceux que j'ai perdu.

La nuit est sombre et impénétrables, mais je m'y engouffre, prête à affronter l'inconnu.



Je m'appelle Anémia, et ceci est le début de ma vengeance.

Les Héritiers du ciel ( DARK- ROMANTASY ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant