De : Ennemi public numéro 1
tu savais que t'avais une zone magnétique sur ton front ?De : Moi
ah ouais ? et tu sais ce que je sais moi ?De : Ennemi public numéro 1
non, disDe : Moi
que je vais bientôt bloquer ton numéro si tu continues de m'envoyer de la merde.— À qui t'envoies des messages comme ça depuis tout à l'heure ? Chercha à savoir Colin en regardant par dessus mon épaule.
— Personne.Je fis un bond en arrière et fermai vivement le clapet de mon téléphone. Il fronça les sourcils.
— Ok, c'est super suspect.
— Pourquoi ?
— Si tu veux pas me montrer, c'est que c'est ni Polly, ni Zoé.Je rangeai mon portable dans ma poche arrière, évitant son regard.
— Et alors ?
— Et alors, t'as pas d'amis, Maxence ! Donc c'est forcément une meuf ou un agent de la CIA.
— Qui te dit que je m'en suis pas fait de nouveaux ?
— Monsieur Je-fais-la-gueule-dès-qu'on-m'adresse-la-parole ? Pitié.Colin m'avait supplié de sécher le cours de maths parce que Pasquier comptait ramasser nos DM et que ni lui, ni moi ne les avions fait. Mais je commençais sérieusement à le regretter.
— Pourquoi on va à la bibliothèque, déjà ? Demandai-je pour changer de sujet.
— Pour la soirée d'Halloween.
— Je vois pas le rapport.
— Eh bah moi ? Une soirée ? Tu te souviens de la dernière où je suis allée ?Il écarta grand les bras, manquant de se cogner contre un casier
— Heu..
— Celle de JF où j'étais même pas invité. T'sais, quand Polly a dit « Est ce que mon frère peut venir aussi ? », en mode gros blaireau sans amis.
— Celle où tu m'as fait entrer par la fenêtre des toilettes parce que tu te sentais seul ?
— Ouais.
— Et où t'as vomi dans le salon, en plein milieu de tout le monde ?
— On n'est pas obligés de s'en rappeler, non plus.Le rire montait malgré moi. Je ne ratais pas une occasion de lui rappeler cet événement gênant.
— Et.. Et JF était tellement arraché qu'il s'en est même pas rendu compte, alors t'as juste continué comme si de rien n'était ?
— Ouais, mais c'est bon là, t'as l'idée.
— Et le lendemain il a fait le tour du lycée pour trouver à qui appartenait la tâche de vomi sur son tapis ?
— Il m'a toujours pas cramé, je te ferais dire !Le fou rire était tellement incontrôlable que je dus me tenir à lui pour ne pas tomber. Colin me repoussa négligemment et je m'effondrai à moitié contre la porte de la bibliothèque. Il commençait à s'impatienter. Je me relevai tant bien que mal.
— Et donc, qu'est-ce qu'on fait là ?
— On va demander conseil à JF. Il bosse là avec Polly. Il range les livres ou j'sais pas trop quoi.
— JF bosse dans une bibliothèque ? Je croyais que ce mec avait jamais ouvert un bouquin de sa vie.
— Ouais, mais c'est bien connu, les bibliothécaires sont tous des gros fumeurs de joint.
— Ah bon ?
— Bah ouais. C'est le milieu de la feuille, tu vois.Je fronçai les sourcils, surpris de l'information. Colin poussa les doubles portes et balaya la salle du regard. À cette heure ci, beaucoup d'élèves étaient en cours et les allées étaient vides. JF était assis derrière le comptoir, caché par une pile de livres. Ses cheveux trop longs tombaient devant ses yeux. Un badge plastifié avec écrit Jean-François en lettres capitales était épinglé sur son t-shirt. Colin toussota pour signaler notre présence. Il plaqua vivement ses mains sur le bureau, comme si il cherchait à cacher quelque chose.
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le blues de saturne
Teen FictionEn 2005 y a eu l'invention de Youtube, la sortie de la Xbox 360, le dépucelage de Colin et surtout, la collision de deux atomes qui bouscule tout l'univers, au point de causer un nouveau Bing Bang. Autrement dit : ma rencontre avec Camille. Mais Zo...