Fallen Love [...]

† - Errer.

Le vent glacé faisait danser sa longue chevelure dans la pénombre. De nombreuses gouttes de pluie, toute aussi glacés les unes que les autres, venaient s'écraser sur ses joues.

Elle courrait, ne sachant que faire à part courir encore et encore pour lui échapper, priant intérieurement pour pouvoir s'enfuir. Sans aucun repere, elle s'enfonçait de plus en plus dans les bois. Cette forêt froide et austère dans laquelle elle s'était égarée paraissait sans fond.

Ses pieds, écorchés à vif, saignaient par endroit. Son dos était recouvert de sueurs froides et sa robe à présent en lambeaux, lui collait obscènement à la peau.

Les branches d'arbre pendait dans le vide sinistrement, griffant partiellement sa peau, déchirant davantage son vêtement.

Dans sa main droite, elle tenait un cellulaire, essayant de composer un numéro tout en gardant la cadence. Elle arriva finalement à joindre son correspondant, mais tomba directement sur le répondeur.

La jeune femme perdit espoir. Elle finit par abandonner, se concentrant uniquement sur sa respiration saccadé. Son cœur battait fort. À chaque respiration, l'air entrait difficilement dans ses poumons griffant ainsi sa poitrine, lui comprimant la cage-thoracique. L'oxygène semblait avoir disparu, ne laissant qu'un vent aride frapper son visage.

Un courant d'air suffocant, qui ne parvenait que partiellement à la faire respirer.

Sa vue était trouble, mouchetée d'une multitude de point noir. Tout autour d'elle semblait tourner. Et, au lieu d'entendre le bruit d'une forêt par temps d'averse, ses oreilles ne distinguaient qu'un long bourdonnement.

Essoufflée, elle finit par trébucher sur une racine qui sortait de terre. Quand elle frappa de plein fouet le sol, ses pieds nus la firent souffrir d'avantage. Cependant, même sous l'emprise de la douleur, elle se releva et continua de courir.

Elle sentait son sang battre contre ses tempes, son rythme cardiaque s'élever davantage. La jeune femme aurait juré pouvoir craché ses poumons. La gorge sèche, elle peinait à avaler sa salive qui comportait un arrière goût de bile.

Le poid de son corps sur ses jambes lui donnait le ressenti qu'elle allait se dérober sur le sol à tout moment.

D'un seul coup, elle s'arrêta, n'en pouvant tout simplement plus. Pourtant, elle était certaine qu'il en valait de sa vie. Au fond d'elle même, un instinct de survie lui dictait de continuer de courir. Ce même instinct qui, plus d'une fois lui avait dit de se méfier de son entourage.

Une sinistre pensé s'immisça dans son esprit. Celui qui la suivait ne voulait qu'une chose et qu'elle venait de le faire, s'arrêter. Elle en était consciente, mais accepter l'idée d'une mort soudaine demeurait tout de même une tâche difficile.

Malgré tout, elle n'en fit rien, se recroquevillant au pied d'un arbre. Attendant calmement, et essayant de contrôler sa respiration erratique.

Elle le sentait, on l'observait.

Peut-être attendait-il une occasion pour la surprendre, se délecter du visage apeuré de sa cible. Oui, elle en était sûr à présent : il voulait profiter de ce petit jeu pervers. Plus que quelques secondes, et elle saurait si il souhaitait vraiment la faire souffrir.

Peu importe ce qui suivrait, elle regarderai la mort dans les yeux.

Ses migraines reprirent. Ayant l'impression que son crâne allait exploser, elle s'accroupit au sol et prit sa tête dans ses mains, mais rien n'y fit.

Tout autour d'elle était silencieux, hormis le crépitement des gouttes de pluies qui fouettait violemment le sol.

La jeune fille poussa un cri horrifié qui déchira le silence et perça l'air tel une flèche.

Ce dernier résonna tel un écho infini.

Commençant par tousser, sa toux devint rapidement accompagné par des crachas de sang. Son corps était parcouru de violents spasmes.

Soudainement, le paysage alentour devint confondu et flou. Un second cri, digne d'un film d'horreur retentit puis... plus rien.

La jeune fille et sa conscience furent engloutis dans les ténèbres.

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" On a beau se dire que les choses reviendrons comme elles étaient, si les elles changent, c'est qu'il y a une bonne raison. "

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