Chapitre 12

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Je me levai d'un coup suite à un cauchemar horrible, enfin, un cauchemar qui se rapprochait sûrement de la réalité.

Je tournai la tête vers mon amie la plante qui grandissait petit à petit et commençai mon récit:
- J'ai rêvé de mon père cette nuit... De ma famille... Mon père était dans le canapé et n'en sortait plus, toujours accompagné de son plus fidèle ami; l'alcool.
Mon frère lui en voulait, très fort, il avait gueulé " Papa tu devrais t'occuper de moi, moi aussi elle me manque, moi aussi j'ai perdu quelqu'un, occupe toi de celui qu'il te reste! "
Et puis ma mère, qui ne mangeait plus, ne parlait plus, couchait à gauche et à droite - même si ça ne change pas de d'habitude.

Je regardai Hope - C'était le nom que j'avais donné à ma plante - en souriant puis m'assis brusquement pour faire face à Kevin qui se tenait dans l'encadrement de la porte.
- Qu'est ce que tu fais là?
- Je t'ai entendue parler toute seule alors je suis venu voir.
- D'accord... Tu dois encore plus me prendre pour une folle maintenant.
- Effectivement.
Je laissai échapper un léger rire gêné, ce qui le fit sourire.
- T'as tout entendu?
- A partir du moment où tu parlais de ton père.
- Donc tout...
Il se mordit la lèvre inférieure.
- Et toi tes parents réagissent comment tu crois?
Il resta silencieux un long moment, serrant les dents et les poings. Ensuite, il me tourna le dos et murmura avant de descendre les escaliers:
- Ils s'en foutent.

Je soupirai, Kevin avait définitivement un problème avec ses parents...

Je m'habillai d'un jeans moulant et d'un top puis decendis en courant les escaliers, je fonçai à la cuisine et, comme je l'avais prédit, il avait une bouteille de vodka dans les mains.
- Kevin...
Il ne me répondit pas et continua à boire sans me lancer le moindre regard, je soupirai et m'assis par terre.
- Qu'est ce qu'ils ont tes parents? Ils sont mort?
Il grogna:
- J'aurais préféré.
- Pourquoi?
Il haussa les épaules et je parvins même à apercevoir une petite larmes qui perlait le long de sa joue.

J'inspirai profondément puis me levai pour lui faire un câlin. Je lui pris ensuite sa bouteille et la déposai plus loin.

Un instant plus tard, j'entendis des pas dans la cuisine; Alyzée était descendue.

Je me décollai de Kevin et laissai la place à sa... petite-amie en soupirant.
Je me laissai tomber dans le canapé et fermai les yeux. Plus le temps passait, moins Rayane me manquait, enfin, j'avais bien compris que je ne le reverrais jamais...
D'un autre côté, j'aimerais tellement pouvoir me blottir dans ses bras comme avant, continuer à rire avec lui en cours ou ailleurs, pouvoir juste... le regarder, m'assurer qu'il va bien...

《 On était en cours de français, assis au fond de la classe avec Rayane. Le professeur nous avait donné une demi heure pour composer un poème de quatre vers sur l'amour. Il nous restait cinq petites minutes et Rayane n'avait pas fini.
- Tu ne vas pas mettre ça! chuchotai-je.
- Pourquoi pas? De toute façon j'aurai zéro.
- Et t'as pensé à moi?
- Madame à honte de sortir avec quelqu'un comme moi?
Je ris.
- Nan.
- Marina et Rayane, la prochaine fois que je vous surprends à parler je vous fout dehors, fit le prof d'une voix grinçante.
Nous rîmes en silence.
- Bien, Rayane, puisque ça te fait tant rire, tu peux nous présenter ton poème.
Il se leva en souriant et se mit devant la classe il inspira profondément avant de commencer sous les sourire moqueur de certains, tout le monde savait que Rayane et l'école ça faisait 3254, mais ça l'amusait.

Il prit un air romantique très exagéré et commença son mini récit:
- Quand on fait l'amour,
Et qu'on oublie la capote,
On sait ce qu'est l'amour,
Si elle part pas avec ton pote.

Toute la classe explosa de rire, moi y compris.
- Je ne ferai pas de commentaire sur cette chose désastreuse que vous osé appeler "poème" Rayane. Aller vous asseoir.
Il revint s'asseoir à côté de moi puis m'embrassa doucement.
- Pas en cours...
- Pfff, au point où j'en suis.
Je lui souris puis l'embrassai sur la joue puis écoutai la personne suivante. 》

Je me repassai ce moment en boucle dans ma tête jusqu'à ce que je me rende compte que je n'étais pas la seule fille à aimer Rayane, j'avais toujours eu pas mal de lèche-cul autour de moi mais je le savais fidèle et je ne m'étais jamais inquiétée...

Seulement je n'étais plus là, il a du me remplacer déjà une vingtaine de fois... Je soupirai longuement, il n'y avait pas que lui qui me manquait...

Qu'est-ce que Roxane devient? C'est ma meilleure amie, elle doit être dévastée... En plus on s'était engueulée juste avant... Elle aussi j'ai envie de la voir, de la serrer dans mes bras, de pouvoir tout lui raconté, lui dire que je suis désolée...

- A quoi tu penses?
Je sursautai, Kevin venait de s'asseoir à côté de moi.
- Où est Alyzée?
- Dans la cuisine mais t'as pas répondu à ma question.
- À Roxane.
- C'est ta meilleure amie c'est ça?
- Heu... Ouais...
- Pourquoi t'as hésité?
- Pour rien.
- C'était plus que ta meilleure amie?
Je souris, amusée.
- Nan c'était vraiment ma meilleure amie mais, c'était une amitié bizarre.
Il rit.
- Alors t'es bi?
- Je préfère les mecs...
- D'accord...
Je me mordis la lèvre inférieure puis posai ma tête sur son épaule, que je retirai quelques secondes plus tard puisque Alyzée arrivait dans le salon. Je me levai pour lui laisser la place et m'assis sur le meuble qui contenait le miroir que j'avais balancé au sol, en m'appuyant contre le mur, je sentis une légère bosse, je me retournais rapidement pour voir une mini poignée. J'ouvris la petite porte incrustée dans le mur et y trouvais une allumette.

Pourquoi une allumette?

Certes, il y avait de quoi faire un feu mais il ne faisait jamais froid, je n'en voyais donc pas l'utilité.

- Qu'est-ce qu'il se passe Marina? m'interrogea Alyzée.
- J'ai trouvé une allumette...
- Et alors?
- Et alors vous ne vous rendez compte de rien puisque vous êtes à deux tranquilles sans personne pour vous empêcher de faire quoi que ce soit mais moi je sais que si on ne fait rien on ne sortira jamais d'ici, si il y avait une allumette cachée c'est que c'est important merde!
- D'accord...
Elle paru étonnée par mon énervement et je soupirai avant de m'isoler dans ma chambre.

Courage Marina, six jours avant ta mort...

Alone.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant