Chapitre 8

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Sept jours étaient passés depuis que j'avais pété un câble sur le miroir. C'était donc le quinzième que je passai ici...

J'avais planté mes petites graines et elles commençaient à sortir de terre...

Je continuais chaque jour à me faire une nouvelle entaille, sur les deux bras maintenant, et à boire ma bouteille de vodka. J'avais d'ailleurs de moins en moins d'effet, enfin, je m'évanouissais plus quoi...

Ma chambre était presque saturée de tous mes dessins maintenant.

Il était sept heures du matin, j'avais pris l'habitude de me lever tôt, en même temps que les lumières en fait. Je me fis un petit déjeuner sain, comme tous les matins, me coupai l'avant bras droit pour équilibrer, puis partis dans le salon faire mes abdos.
J'entendis un bruit sourd et je bondis sur mes pieds: Il n'y a jamais de bruit ici...
Je crus entendre une phrase, dans le genre " C'est quoi se bordel ", et je montai les escaliers en courant. J'ouvris la porte d'où provenait le bruit et vis un mec en boxer, assis à côté de son lit qui semblait perdu. Il était beau en plus... Je ne pus m'empêcher de sauter sur place:
- C'est pas vrai?! Je suis en train de rêver! Je ne suis plus toute seule!
- On est où? demanda-t-il en me regardant bizarrement et en se levant.
- Aucune idée. Dans une maison sans porte ni fenêtre aux allures d'hôpital psychiatrique.
Je m'approchai de lui et posa ma main sur son bras comme pour m'assurer qu'il était bien réel. La chaleur de sa peau me fit frissoner, j'avais une vraie personne en face de moi...
Il recula légèrement et un chien sauta du lit pour venir se mettre entre ses jambes.
- Ça fait deux semaines putain! Deux semaines que je suis toute seule ici! Je devanais folle...
- Heu... Ouais...
Le chien s'approcha de moi, je me penchai pour le caresser puis me dirigeai vers le mur et dessinais une grande fenêtre.
- Je te fais quoi comme paysage?
- Heu... Un banc avec une blonde dessus et June, mon chien.
J'acquiesçai et commençai à dessiner puis m'écartai une fois fini:
- J'ai fait ça vite hein...
- Oh putain on dirait trop Alyzée! Tu dessines trop bien!
- Merci... C'est qui Alyzée? Ta meuf? C'est quoi ton nom au fait?
- Ouais... C'est Kevin et toi?
- Marina.
Je vis qu'il stressait, je lui souris légèrement:
- Je vais pas te bouffer t'inquiète.
- Y'a quoi à faire?
- Bouffer, faire du sport, dessiner...
- Y'a de l'alcool ici?
J'acquiesçai.
- Oui.
Il ferma les yeux et murmura:
- Des meufs trop bonnes... De la vodka qui coule à flot... Une rousse shootée... Rentrer à pied et puis se réveiller ici...
Il rouvrit les yeux et me regarda:
- Merde... J'ai dit ça à voix haute?
Je ris doucement, pour la première fois depuis deux semaines:
- Oui...
- Et donc y'a quoi à faire à part ce que t'as dit? Boire... baiser... Non j'ai rien dit... Bouffer... J'aime bien bouffer...
Je souris, amusée.
- Tu veux aller chercher à boire? Par contre c'est un peu glauque en bas.
- Non, gueule de bois... Y'a des vêtements au moins? Je vais pas rester en boxer...
- Oui, en bas dans le salon.
- Flemme, j'irai plus tard... T'as quel âge?
- Tu stresses là? Dix sept ans.
- Bah ouais! Dix-sept aussi. Et tu viens d'où?
- Bruxelles.
Je soupire puis continue:
- Au début tu stresses puis tu te rends compte que ça sert plus à rien mais comme c'est un endroit glauque et fermé tu finis par devenir fou... Mais on est deux maintenant donc ça va être bien. J'veux dire, je m'emmerdrai moins et j'ai quelqu'un avec qui parler quoi...
- J'suis pas la meilleure personne pour parler, j'ai rien à raconter.
- On trouvera des sujets de discussion, dis-je en haussant les épaules.
- C'est mort... Je parle pas de ma vie... J'aurai ma musique et June et ça ira...
- Non tu me laisses pas! On parlera c'est tout! Tu sais pas ce que c'est de rester deux heures dans un endroit qui donne la chair de poule!
- Mais je m'en fous! J'ai dit que je ne raconte pas ma vie! Je ne le ferai pas! T'avais qu'à avoir un chien!
- Tu te fous de moi là?!
Je m'approche de lui et lui montre mes bras remplis de coupures de toutes tailles.
- Tu vois? C'est le résultat que ça donne toute seule dans cette maison de fou! Je me suis dit que j'allais attendre un mois, pour voir si les choses évoluraient! Alors s'il te plaît, fais un minimum d'effort où je vais me suicider tout de suite!
J'avais les larmes aux yeux.
- T'as pas besoin d'être enfermé dans une maison pour te sentir seul et faire ça... Fais pas ta victime, j'aime pas ça... C'est ça la vie, si tu tiens même pas deux semaines alors suicide-toi.
- C'est pas la vie ça... Limite, on est déjà mort...

Je le laissai là et descendis dans le salon en laissant quelques larmes couler le long de mes joues. Je remis un tableau droit et lui chuchotai:
- J'arrive déjà à m'engueuler avec le nouveau... Je suis trop con...

Je l'entendis descendre les escaliers et aller dans la cuisine. Je me crispai en reconnaissant le bruit d'une bouteille qu'on brise en la jetant sur le sol. Il y en avait quatre en tout...
Je soupirai et me laissai tomber sur le canapé quand il revint pour mettre un jeans et une chemise. Je le regardai en me mordant la lèvre inférieure.
- T'as jamais vu un beau mec? lâcha-t-il.
- Si, le mien est plus beau que toi même.
- Bah on dirait pas.
Je levai les yeux au ciel, je n'étais pas devin mais une chose était sûre: Ça n'allait pas être facile avec lui...

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En multimédia: Kevin

Alone.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant