Ibiza, Espagne
01h27Le yacht, un monstre d'acier et de bois poli, est un écrin scintillant au cœur de la nuit. Les lumières tamisées des lanternes coloré, suspendues comme des lucioles géantes, dansent sur les eaux ondoyantes, créant une atmosphère festive.
Les notes jazzy d'un saxophone envoûtent la foule, invitant à la danse. Les invités, vêtus de robes de soirée aux couleurs chatoyantes et de smoking impeccables, se déhanchent sur la piste de danse improvisée. Les coupes de champagne, remplies d'une liqueur pétillante, sont portées à leurs lèvres, rafraîchissant les palais échauffés. Les diamants, sertis dans des bijoux délicats, scintillent à la lumière, tandis que le parfum des roses et des lys embaume l'air.
Le plateau, chargé de makis délicats et de mini-burgers, me sert d'écusson. Je le tiens d'une main ferme, le bout des doigts effleurant les crevettes panées. Ma mini-jupe en cuir noir colle à mes jambes, contrastant avec le blanc immaculé de mon tablier. Je me faufile entre les convives, leurs regards glissant sur ma tenue
Le patron avait mis au point un plan simple mais efficace : utiliser le corps des femmes comme appât. Il était convaincu que la nudité, même suggérée, suffirait à attirer une clientèle masculine plus importante.
Et il avait raison.
Ce sont les hommes, ivres de pouvoir et d'argent, qui affluent sur nos yachts. Leur véritable motivation ? Bien plus que les canapés raffinés servis à l'apéritif. Ils sont ici pour une seule raison : nous acheter du regard. Nos corps, mis à nu, sont leur monnaie d'échange.
Les hommes sont de vraies plaies.
Mais aujourd'hui, c'est grâce à eux que j'ai un toit et de quoi manger. Alors on plie l'échine, on enfile ce fichu tablier, et on leur sert un sourire.- monsieur, un toast ?
Les paupières ridées du vieil homme se lèvent lentement. Son regard se pose sur mes jambes nues puis remonte lentement vers mon visage
Accrochée à son cou comme une vigne à un treillis, une jeune femme d'une vingtaine d'années le regarde avec des yeux brillants. Un éclat de rouge à lèvres, presque provocateur, barbouille le coin de sa bouche, contrastant avec la pâleur de son teint.
- avec plaisir.
Ça fait douze mois que je trime au sunkissed. Les regards insistants et les remarques déplacées ont fini par devenir le bruit de fond de mon quotidien. Je les ignore, je les traverse, concentrée sur mon objectif : empocher mon salaire à la fin du mois.
cet endroit c'est le terrain de jeu des plus fortunés.
Et moi je suis la au milieu d'eux, comme un poisson hors de l'eau, qui essaie de survivre.- esmé, le patron veut te voir.
Marcus, un de mes collègues de travail, se poste devant moi, une cigarette à peine entamée pendouillant mollement entre ses lèvres. Son air nonchalant contraste avec la tension qui se lit dans ses yeux.
- Moi ? je balbutie, surprise
Le patron est une figure quasi mythique, dont on entend souvent parler mais que l'on ne voit que rarement.
- Et 'de toute urgence', il a précisé.
J'hoche la tête, un sourire nerveux aux lèvres, et lui tends mon plateau. En franchissant le seuil, je sens la chaleur humide m'envelopper, collante et oppressante, un contraste saisissant avec la fraîcheur de la soirée.
Je longe les murs immaculés du couloir, les yeux rivés sur la porte du bureau, un endroit hautement sécurisé, où l'accès est strictement réglementé. Je respire un grand coup pour me donner du courage.
VOUS LISEZ
mafia doll
Romance~Épouse moi et meurs~ Leur première rencontre avait été électrique, une étincelle dans une poudrière. Esmeralda, fière et indépendante, avait détesté Kael du premier regard. Mais le destin les a réunis une nouvelle fois, dans des circonstances bien...