La douleur est vive tandis que la matière rouge s'écoule de mes plaies, maculant le bas de ma robe de rouge. Mon père s'apprête à se coucher, mettant le fouet devant mes yeux pour me prévenir. Je suis à genou au sol les yeux rivés dessus, alors qu'il est dégoulinant de mon sang. Demain, mon père sera vénéré comme un dieu devant la foule, avec les autres membres du conseil, qui représentent la production, la gentillesse, le savoir, l'intelligence, la culture, l'énergie, la chasse, l'entre-aide, la technologie et le travail ... les dix divisions qui constituent notre société. Je monte dans ma chambre et change ma robe longue, flottante, sale et rougit par le sang contre la même robe grise mais à peu près propre. En faite, toute mon armoire est constituée de ces robes grises qui recouvrent tout le corps et ne laissent pas dépasser un pan de peau nue, à part les mains et la tête. Mes cheveux sont longs et retombent en cascade sur mes épaules. Nous sommes tous habillés et coiffés de cette sorte. Nous sommes la division du travail, et je suis dans la section du travail manuel. Pour nous, le fait d'être beau n'est pas important. Nous sommes tous plutôt pauvres et nous ne vivons pas à la ville, la grande Franchesqua, où les hommes sont différents. Ils sont riches sans travailler, se font de la chirurgie esthétique pour se faire grossir maintes parties du corps, se font des mutanisitions - se font ajouter des parties de corps supplémentaires-, se font tatouer et choisissent leurs vêtements qui sont souvent hyper décolletés, moulant ou faites de matières farfelues. Comment serais-je si j'étais une franchesque ? Surement avec des oreilles de chat, plus de tatouages que de peau nue, une queue et des vêtements faits en cheveux. Ce n'est pas que je voudrais ressembler à cela, c'est qu'en ville, tout est différent.
Je regarde mon reflet dans un miroir. Je ressemble à tous dans ma division. Les cheveux décoiffées, la peau crasseuse, les mains pleines de cicatrices... Je ferme ma robe derrière et le tissu frotte contre mes blessures encore à vives. Je pousse un son qui ressemble plutôt à un grognement qu'à une plainte et je sors de ma chambre.
L'air frais me fait du bien. Je marche à travers mon secteur sans me soucier de quoi que ce soit. Les premiers rebelles apparaissent et je les observe faire. Pour eux, se mettre en danger c'est s'amuser. Certains se bousculent en s'esclaffant, font des courses ou sautent de toit en toit. Beaucoup les pensent fous, et nous sommes en guerre froide contre eux. Mais d'après ce que j'ai vu, ce malentendu peut se transformer en vrai guerre. Avant, c'était la 11ème division, celle de la protection, mais ils ont étés bannis et ce sont maintenant les rebelles. Je ne comprends pas pourquoi... Pourquoi faire une guerre à ses êtres libres ? C'est une question de pouvoir, rien d'autre. Je me retourne et me retrouve en face de mon père. Ces doigts s'impriment sur ma peau. Je ne vais pas le suivre. Je vais être forte et m'enfuir. Je veux devenir une rejetée. Je me retourne et je cours. Le plus vite possible, le plus loin possible. Je sens une balle siffler au dessus de ma tête. Il a sortie une arme. Je ne vais surement pas survivre. Si je m'échappe, se serai une humiliation pour lui. Il se retrouvera seul, et perdrais une partie de sa réputation. Cette pensée me donne du courage. Une seconde balle vient se fracasser sur le mur à coté de moi. La troisième vient se loger dans mon épaule droite. Je retiens un cri de douleur et je continue à courir. Je me dirige droit vers la voie ferrée. Un train, rouillé et non utilisé depuis longtemps, arrive, phares éteint, en ralentissant. Je ne me concentre que sur le train. Le reste ne compte pas, la douleur dans l'épaule droite, le frottement de ma robe sur mon dos, les balles qui fusent ça et là. Lorsque la porte arrachée du train est devant moi, je saute. Je ne sais pas où je vais... Mais je suis libre. Une rejetée libre, sans division, sans rien. Je m'endors sur cette pensée. Je suis libre!
Le train arrive à quai et les voies fusent :
- Et regardez ! Y a quelqu'un à l'intérieur !
- Il est blessé, y a du sang partout !
- Merde ! On va devoir tout nettoyer !
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Neko [EN PAUSE]
Science FictionL'Homme à toujours eu un rêve : créer l'androïde parfait... Neko. L'humanoïde parfait, fait en chair et en sang, capable de se reproduire et de mener une vie humaine. Une bonne chose ? Non. Ils serons même la cause d'une guerre sans pitié.