chapitre 19

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Assise dans le salon, je venais à peine de savourer ma victoire lorsque Fatou, pleine d'entrain comme à son habitude, sort une surprise inattendue de son sac. Elle brandit cinq billets d'avion et cinq tickets de match sous nos yeux émerveillés.

— "Regardez ce que j'ai ! Des billets pour un grand événement en Côte d'Ivoire ! Un match opposant la Côte d'Ivoire et le Sénégal ! Et devinez quoi, j’ai cinq billets d'avion et cinq tickets pour le match !"

Elle agite les billets en souriant, et je ne peux m'empêcher de rire devant son enthousiasme débordant. Mais rapidement, elle me jette un regard malicieux.

— "Puisque ton père est ivoirien, tu pourrais le soutenir en soutenant la Côte d'Ivoire, pendant que moi, je soutiens le Sénégal !" dit-elle en riant.

Je regarde mon père, pensant qu’il allait réagir en plaisantant, mais à ma surprise, il hoche la tête, visiblement ravi de l’idée.

— "C'est une excellente idée," dit-il. "Ça te permettra de découvrir la Côte d'Ivoire et de revoir tes tantes et oncles de là-bas. Tu ne passes pas assez de temps dans ton pays d'origine, ce serait une bonne occasion pour toi."

Je reste silencieuse un moment, hésitant. Après tout ce qui vient de se passer, une petite pause à l’étranger ne serait peut-être pas une mauvaise idée, mais est-ce vraiment le bon moment ? Je sens les regards de ma famille se poser sur moi. Ma mère, mon père et même Oumar ont cette expression complice sur le visage, comme s’ils avaient déjà pris la décision à ma place.

— "Rokhya, tu ne peux pas dire non," ajoute Oumar avec un clin d'œil. "Mariama est déjà en vacances là-bas, et puis tu sais que Fatou a tout prévu. Ce serait un voyage parfait pour décompresser."

Fatou saute presque de joie en voyant que je me laisse convaincre, et elle me serre le bras.

— "Allez, ne t’inquiète pas ! Tout est pris en charge, et en plus, on va passer un moment inoubliable. Une semaine à Abidjan, ça te fera du bien, je te promets."

Je lève les yeux vers elle, amusée. Fatou a toujours ce don de rendre les choses simples, de trouver une manière de transformer n’importe quelle situation en une aventure exaltante. Finalement, je soupire en souriant.

— "D'accord, je suppose que je n'ai pas vraiment le choix. Avec tout le monde qui me pousse dans cette direction…"

— "Bien sûr que tu n’as pas le choix !" me coupe Fatou en riant. "Je savais que tu dirais oui !"

Mon père, heureux de ma décision, ajoute :

— "C’est aussi l'occasion pour toi de redécouvrir la Côte d'Ivoire, ton pays d’origine, un pays de joie, de sérieux et de développement. Même dans les moments difficiles, on sait là-bas qu’après les pleurs vient la joie. En tant qu’Ivoirienne du côté de ton père, tu comprendras encore mieux ces valeurs."

Je souris, touchée par les mots de mon père. La Côte d'Ivoire, je la connais par ses récits et quelques voyages, mais je n’ai jamais vraiment eu le temps de m’y attarder, de m’imprégner de la culture, de rencontrer ma famille étendue.

— "Tu as raison, papa," dis-je. "C’est l'occasion parfaite."

Fatou, toujours aussi organisée, me montre les détails du voyage. Elle a tout prévu : les billets d’avion, l’hébergement, et même quelques visites incontournables à Abidjan. Hind, Émilie, Hadim, Fatou et moi, tous prêts pour cette aventure dans quelques jours.

— "Et le meilleur dans tout ça," continue Fatou, "c'est qu’on va passer une semaine entière là-bas, et en plus, j’ai réussi à te faire prendre une semaine de congé ! Tes collègues et ton supérieur étaient tellement heureux pour toi qu’ils se sont débrouillés pour t'accorder une semaine de vacances, avec deux jours en bonus !"

L'Ombre du Mensonge(TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant