Lucas

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Je m'appelais Lucas et je venais d'avoir 13 ans.

J'aimais lire, écouter de la musique... faire des trucs de mon âge.
Ma chanteuse préférée, était Adèle. Elle a une voix incroyable, qui avait le don de m'apaiser.

Mon prénom, d'origine grecque signifie "brillant". Ma famille me qualifiait de cette manière.

J'ai toujours été moi même, enfin j'essayais. Je ne voulais pas m'effacer pour qui que se soit. J'étais entier comme me répétait ma mère. Malgré tout, je savais qu'elle disait ça pour me réconforter.

Et bien oui, parce que tout le monde ne m'acceptait pas comme j'étais. Il ne m'a pas fallu longtemps pour le remarquer.

Dès mon plus jeune âge, j'ai constaté qu'il y avait quelque chose de différent chez moi. Pourtant différent, ne signifie pas anormalité. Encore une fois, les autres en avaient décidés autrement. Mais je m'en fichais. 

Je m'habillais comme je le voulais, me coiffais comme je le désirais ; marchais comme je le souhaitais. Ceux qui n'ont aucune assurance, écrasent les autres pour se sentir mieux dans leur peau. En tout cas, j'espère que désormais ils sont heureux, qu'ils se sentent satisfaits. Oui ces gens, qui me qualifiaient de garçon rayonnant et épanoui, ont seulement regardés ce qui leur arrangeaient.

Je ne dérangeais strictement personne. J'avais été choisi comme bouc émissaire de la colère de ces individus. Tout ce que je pouvais faire c'était subir ou résister. Mais un jour, j'ai fini par craquer.

De la maternelle à la sixième, j'ai eu une scolarité tout ce qu'il y a de plus normale. Je ne pensais pas que faire mon coming out, juste avant les vacances d'été me ferais vivre l'enfer que j'ai vécu.

C'est pendant ma rentrée de quatrième que mon harcèlement scolaire débuta. Je ne m'étais pas encore fait d'amis, mais je m'entendais plutôt bien avec les élèves de ma classe. 

Sauf 4. Ceux qui ont détruis ma vie et me l'ont prise.

Au départ ce n'était que des regards mauvais qu'ils posaient sur moi. Puis des messes basses à mon sujet. Petit à petit ça s'empirait, jusqu'à qu'ils commencent à se moquer de moi en public.

Je le supportais car j'obtenais du soutient de mes amis qui restaient à mes cotés. Mais au fur et à mesure du temps je subissais de plus en plus de violence, ce qui les faisaient s'éloignés de moi par peur des représailles à leur encontre. Je ne leur en voulais pas et j'aurai fait de même à leur place. 

C'est ainsi que, j'ai commencé à me retrouver isolé. Un jour submergé par la douleur, je suis parti en parler à ma mère. Elle a toute suite réagi et a tout fait pour m'aider. Elle en a parlé à ma professeure principale, au CPE de mon collège, au proviseur, au rectorat.
Tous ses efforts furent en vain. Rien ni faisait, je continuais de vivre dans la terreur de nouvelles insultes, moqueries, humiliations.

Quand j'avais le malheur de croiser le regards de mes harceleurs, je recevais des "Quesqui veut le LGBT." 

Et même si je faisais tous pour les éviter, ils me poursuivaient en m'insultant de tous les noms. Ce n'était qu'un simple jeu pour eux. Je n'étais qu'une bête de foire à leurs yeux. 

Le jour où tout a basculé, fut quand ils m'insultèrent sur le groupe de classe. Je voulais seulement demander les devoirs pour le lendemain, et c'est là qu'ils se sont acharnés. Je recevais énormément de notifications et mon téléphone ne faisait que sonner. Le pire, c'était qu' une fois de plus personne ne m'avait défendu. 

Le lendemain en venant au collège je me suis senti humilié. Je ne le montrais pas, pourtant j'en avais juste assez.

Assez d'eux...

Assez de moi...

Assez de la vie...

Assez de tout...

J'avais donc pris une décision.                                                                                                                                        Je possédais un journal intime. J'y inscrivait tous ce qui me passaient par la tête. C'est donc par son biais, que j'ai décidé de laisser une dernière note manuscrite pour mes proches.

Je savais qu'ils m'aimaient et me soutenaient, cependant la situation était devenue ingérable pour mes faibles épaules endolories, qui s'affaissaient de plus en plus. Ce poids était plus lourd que celui que portait Atlas.

" Je ne veux pas mourir, mais je veux disparaître. Cela fait longtemps que j'y pense. J'ai lutté pour vous, mais je suis à bout de souffle. Merci encore de m'avoir aimé et je sais que vous continuerez même après mon départ. Moi aussi je vous aime ne l'oubliez jamais..."

Il m'a fallut un immense courage, pourtant je l'ai fait. J'étais monté sur cette chaise ... Et je me suis ôté la vie.

Si je vous parle de tout cela, ce n'est pas pour rien. Je ne veux pas que vous finissiez comme moi. 

Vivez et n'abandonnez jamais vos valeurs, pour qui que ce soit. Je suis parti trop tôt et j'ai laissé ma famille en pleure.

Merci encore à toi Maman, sèche tes larmes. Un jour, nous nous retrouverons et cette fois-ci nous vivrons heureux.

Life killerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant