[EN RÉÉCRITURE]
"Soit c'est toi, soit le vide, rien entre les deux."
Cataleya et Ismael se connaissent depuis leur enfance. Ils ont grandi ensemble au Mexique, où ils ont partagé des moments conviviaux et des moments forts. Cependant, leur relation...
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C͎͎A͎͎T͎͎A͎͎L͎͎E͎͎Y͎͎A͎
La musique envahit la pièce. Maïa, sur le canapé, danse face à moi. Ses rires cristallins flottent dans l'air tandis que je prends ses mains pour danser avec elle. Il n'y a rien de mieux. Rien qui puisse me faire autant de bien que ces moments. Quand le monde devient trop lourd, ces instants de légèreté avec Maïa sont mon seul remède.
— Pourquoi tu pleures, maman ?
— C'est juste... La musique est magnifique.
Je m'approche de l'enceinte et j'appuie sur pause.
— Va chercher les micros, on va chanter, dis-je, avec un sourire complice.
— Ouiii ! Les micros ! s'écrie-t-elle en sautant du canapé.
Je la regarde disparaître, et juste à cet instant, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Un bruit sourd, sans préavis, sans que personne n'ait frappé. Mon cœur rate un battement. Quoi ! J'ai pourtant fermé la porte après le départ de Carlos et Délia.
Un froid glacial s'installe dans ma poitrine. Instinctivement, je me dirige vers le meuble où se trouve mon arme. Mes doigts se resserrent autour de la crosse, prêts à réagir. Finalement, la silhouette de Délia apparaît dans le couloir. Ses yeux sont remplis de panique. Elle porte quelque chose de plus lourd que d'habitude dans son regard. Quelque chose qui me met immédiatement sur la défensive.
— Je suis désolée, Cataleya... commence-t-elle, la voix tremblante. J'espère que tu me pardonneras un jour, mais saches que je n'ai pas eu le choix.
Je la fixe, figée sur place. Mon instinct me hurle que quelque chose de grave va arriver. Derrière moi, j'entends les petits pas pressés de Maïa qui revient avec les micros dans les mains. Je pose ma main sur son torse pour la tenir en retrait.
— Ma chérie, reste derrière maman, je murmure, sans quitter Délia des yeux.
Délia fait un pas vers moi, hésitante, et mon pouls s'accélère.
— Délia, reste où tu es.
Le silence qui suit est électrique. Je recule, plaçant Maïa derrière moi. Je veux faire un pas de plus, mais quelque chose m'arrête net, comme si mes pieds étaient enracinés au sol. Une vague de froid me traverse, gelant chaque muscle de mon corps. Mes mains se crispent et mes doigts s'engourdissent, incapables de sentir la matière sous mes paumes. Une chaleur suffocante envahit mon torse, et un bourdonnement assourdissant envahit mes oreilles. Tous mes sens sont en alerte, surchargés d'informations, mais aucune ne fait sens. C'est comme si mon esprit avait quitté mon corps, laissant ce dernier en état de stase.
— PAPAAAAAAA !
— Nan... nan... murmuré-je.
Je recule encore, jusqu'à heurter la bibliothèque derrière moi. Le bois craque sous le choc, mais je ne le remarque qu'à peine. Mon regard est fixé sur Maïa, qui court si naturellement vers lui. Vers lui. Elle se réfugie dans les bras de son père, et il l'enlace avec une douceur paternelle. Je les regarde, comme si la scène se déroulait à des kilomètres. Ma vision devient floue. Les larmes piquent mes yeux. Mes membres commencent à trembler violemment, et je réalise soudain que je ne respire plus. J'ai l'impression d'étouffer.