J'ai l'impression que le temps s'est figé autour de nous. Je n'ai plus le courage de le regarder droit dans les yeux, mais pourtant il le faut. Le revoir une dernière fois. Revoir une dernière fois les traits de son visage, de ses lèvres et la couleur de ses yeux qui ont pris une teinte beaucoup plus sombre que d'habitude.J'ai le coeur qui bat tellement vite face à lui et je brûle de l'intérieur. Ouais, il y a un putain d'incendie qui crame mes poumons, mon coeur, qui crame vraiment tout.
— Pourquoi tu as pris cette décision ? demandé-je d'une voix neutre.
J'ose le regarder dans les yeux mais je fais face à un étranger. Je ne le reconnais pas. Je ne sais pas à qui je m'adresse.
Il hausse les épaules d'un geste je-m'en-foutisme et ça me brise encore plus.
— Ça fait depuis un mois que je n'ai plus de sentiment pour toi. Je ne peux plus continuer à te mentir.
— Si je ne t'avais pas posée la question hier, tu m'aurais encore menti droit dans les yeux Thomas. Est-ce que tu te rends compte que tu vas foutre en l'air une relation de trois ans ?
— C'est comme ça. C'est la vie.
À qui je fais face bordel ? Il n'a jamais été si condescendant avec moi. Il n'a jamais été si froid. Je ne comprends toujours pas le mal que j'ai commis. Je ne veux pas mettre un terme à notre relation. Ça ne peut pas arriver.
Pourtant, je ne peux pas le forcer de m'aimer même si c'est si dur à croire. Comment peut-on arrêter d'aimer une personne ? Pourquoi il ne m'avait rien dit depuis le début ?
— Si tu m'aurais dit depuis le début, on ne serait pas dans cette situation.
— Je n'ai pas osé te le dire. On avait chacun ses propres problèmes et je ne voulais pas nous encombrer avec ça, répond-t-il.
Ça. Notre amour qui était au plus mal depuis un mois et je n'ai rien vu.
Il y a quelques jours, j'ai senti que c'était étrange entre nous et j'ai voulu fermer les yeux et continuer de vivre dans ce brouillard. Je savais que ça allait me faire mal mais pas à ce point.
Puis, je l'ai posé la question par texto et ce connard a voulu me quitter par message. On est des adultes ou des ados pré-pubères ?
Je souris jaune et je croise les bras et fixant le trottoir.
— Tu m'as prise une conne, Thomas. Pendant ce dernier mois, tout était faux. Tous ces rires partagés ensemble, ces baisers, ces câlins et ces promesses. Tout était faux mais tu as continué à me mentir en ayant plus de sentiments pour moi.
Il s'est joué de moi. Il m'a abusé. Il a profité de moi.
Thomas garde le silence mais j'ai bien remarqué ses yeux devenir brillant à cause des larmes qui menacent de pleurer. Ça aussi c'est un leurre. Après tout, je viens d'apprendre que ce connard a un talent exceptionnel en comédie.
— Le mieux c'est qu'on se sépare en bon terme. Je ne veux pas non plus qu'on se déteste. Je veux qu'on reste ami, déclare-t-il sérieusement. Je préfère qu'on se quitte parce que si on reste ensemble je ne pourrai plus t'apporter ce que tu veux. Ça me fera mal comme pour toi aussi.
Sans blague.
Je voulais me battre pour notre amour car oui, j'ai toujours cet espoir qu'il reste une petite étincelle dans ce tas de cendre encore fumante. Je l'aime encore, à la folie. Je l'aime encore inconditionnellement. Mais je ne veux pas me battre pour sauver notre amour à sens unique. S'il ne veut rien sauver, alors je dois accepter son choix et éteindre cette étincelle.
— D'accord, je souffle amèrement.
Moi non plus je ne veux pas être son ennemi et ni son ami. Comment peut-on être pote avec une personne qui a brisé notre coeur ?
— Tu as encore une question ?
Je relève les yeux vers lui avec la gorge sèche.
— Je peux avoir un dernier câlin ?
Peut-être que ma question est osée mais j'ai besoin d'un dernier câlin. Lorsqu'il ouvre ses bras, je me réfugie et hume une dernière fois son odeur. J'apprécie une dernière fois son toucher, son odeur qui me faisait frémir. C'est la dernière fois que nos corps sera collé ainsi, c'est la dernière fois qu'on fera un câlin et à se caresser le dos.
— Bonne continuation, me chuchote-t-il.
Aïe.
— Toi aussi. Fais attention à toi, soufflé-je avec le cœur lourd.
Lorsqu'on se sépare, la terre s'effondre sous mes pieds. Je lui tourne le dos et pars en direction de mon immeuble. J'ai les oreilles qui bourdonnent, le cœur qui continue de se briser douloureusement et lentement. Cette boule dans la gorge ne cesse de grossir et fait monter mes larmes aux yeux mais je m'y refuse de pleurer. Surtout pas dans la rue. Il ne manquait plus que ça.
Je suis tentée de me retourner et de le voir à nouveau mais non, je dois continuer à nager tout droit et sans me retourner. C'est dur.
Lorsque j'arrive chez moi, je m'enferme dans ma chambre. Les larmes que j'ai réprimé depuis ce matin à 6 heures se déferlent sur mes joues. Tout mon être se brise. Tous mes souvenirs repassent dans ma tête et la douleur de mon âme ne fait que s'intensifier. J'ai mal. Terriblement mal.
Pourquoi il m'a fait ça ? Pourquoi il ne m'a pas dit plus tôt ?
Pourquoi il a tout arrêté et sans nous donner une chance ?
Est-ce qu'il m'aimait depuis le début ?
Ou bien est-ce qu'il a profité de moi pendant ces trois dernières années ?
Je ne peux pas me voir vivre sans lui. Je l'ai déjà imaginé dans mon futur. Je nous voyais vieillir ensemble et réaliser mon plus grand rêve, partir au pôle nord.
Thomas était mon soleil. Il a orienté mes jours et je ne voyais que lui.
Pourquoi je n'ai rien vu depuis le début ? Pourquoi j'ai pas vu qu'il n'allait pas bien ?
J'étouffe un sanglot avec ma main en regardant mon fond d'écran. Lui et moi. On a fait cette photo quelques jours avant Noël pendant une sortie entre amis.
Comment je vais vivre sans lui ? Est-ce que je vais pouvoir vivre sans lui et aller mieux ?
Mon cœur refuse mais ma tête me force d'essuyer mes larmes et de voir la vérité en face.
Il m'a largué et peut-être c'était une bonne chose. Peut-être c'est un signe des cieux. Finalement il n'a pas été le bon pour moi et je mérite largement mieux. Je brûle de l'intérieur et garde espoir qu'un jour, je me sentirai mieux.
J'irai mieux.
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ÇA VA ALLER
RandomCe n'est pas vraiment une histoire. Ici, je raconte ma première peine de coeur et de mon ressenti. Écrire a toujours été mon remède pour aller mieux mais je voudrais publier mes peines ici. Ici, vous serez dans ma tête et dans mon coeur.