𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟮𝟰.

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Je prends un moment, réfléchissant à ma réponse. Je sens son regard peser sur moi, attentif à chaque mouvement.

— Tu veux vraiment savoir ? dis-je, un sourire sarcastique sur les lèvres.

Il hoche la tête, impatient.

— Oui, je suis curieux.

Je me redresse, feignant l'assurance malgré l'angoisse qui monte.

— Très bien. Mon souvenir le plus douloureux ? C'est quand j'ai perdu quelqu'un qui comptait pour moi. Mais je ne vais pas te donner plus de détails.

Il plisse les yeux, déçu par ma réponse évasive.

— Pas assez convaincant. Tu sais ce que cela signifie, n'est-ce pas ?

Je fronce les sourcils, réalisant que je viens de lui donner une excuse pour intensifier le jeu.

— Vas-y, fais ce que tu as à faire.

Il sourit, satisfait de mon défi.

— Prépare-toi alors.

Il s'éloigne, s'emparant d'un objet sur la table, un instrument aux contours acérés. Mon cœur s'emballe, mais je garde mon calme, déterminée à ne pas flancher.

— Une seconde chance, peut-être ? Je te repose la question : quel est ce souvenir qui te hante tant ?

Je serre les poings, la douleur de mes souvenirs se mêlant à celle qui m'attend.

— Ce n'est pas aussi simple que tu le penses.

Il s'avance, l'instrument à la main, son regard scintillant d'excitation.

— Mais c'est justement ce que j'adore. Allez, parle, ou fais face aux conséquences.

Je sais que je suis sur le fil du rasoir. Je le fixe, la tension palpable entre nous. Il s'approche lentement, un sourire intrigant sur les lèvres.

— Tu compte pas parler ? dit-il, sa voix douce comme du velours.

Sans prévenir, il appuie sur mes brûlures au dos, causées par le fouet. Une douleur aiguë me traverse, me faisant grimacer.

— Dis-moi ce qui te hante, murmure-t-il, les yeux fixés sur moi, comme s'il pouvait lire dans mon âme.

Je serre les dents, déterminée à ne pas flancher. Juste au moment où je sens que je vais céder, la porte s'ouvre brusquement. Un homme entre, l'air préoccupé.

— Patron, il y a un problème. Vous devez venir, vite.

Mon interlocuteur se fige, dévisageant l'homme, puis se tourne lentement vers moi, une lueur de frustration dans ses yeux.

— Nous reprendrons cette conversation plus tard, dit-il, un ton glacé dans la voix.

Je reste immobile, le cœur battant. La situation vient de changer, mais je sais que cette confrontation n'est pas terminée. Il l'a appelé "patron". Patron ?

Mon esprit s'emballe. Qui est cet homme, et quel pouvoir a-t-il sur cette pièce ?

L'homme au regard intense se détourne légèrement, une ombre de mécontentement sur son visage.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il, visiblement agacé.

— Je ne peux pas en parler ici, il faut que vous veniez. C'est urgent, murmure l'autre en baissant la voix.

Je les observe, cherchant à comprendre la dynamique entre eux. La tension dans l'air est palpable, et je me rends compte que mon sort est entre leurs mains.

— Très bien, j'arrive, dit-il, un dernier regard vers moi avant de s'éloigner.

Je me retrouve seule, le silence de la pièce pesant sur mes épaules. Cette pause m'offre une chance de réfléchir. Je sais que je dois me préparer pour ce qui viendra ensuite.

(...)


point de vu du patron :

Je me dirige vers la salle, une colère sourde montant en moi. Thony a été séquestré et a finalement réussi à s'échapper grâce à mes hommes. Ils vont le regretter ; s'attaquer à l'un de mes hommes, c'est s'attaquer à moi. Cela ne se passera pas sans conséquences. En entrant dans la pièce, mes hommes se redressent immédiatement, le respect et la crainte gravés sur leurs visages.

Je scrute la pièce, m'assurant que chacun d'eux comprend l'ampleur de la situation.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demande l'un d'eux, l'air tendu.

Je laisse un silence pesant s'installer avant de répondre, ma voix froide et tranchante.

— Thony a été récupéré, mais il n'aurait jamais dû quitter notre contrôle. Cela montre une faiblesse que nous ne pouvons pas nous permettre.

Leurs visages se figent, chacun conscient de la gravité de ma déclaration.

— Vous savez ce que cela signifie, poursuivis-je. Nous devons le retrouver avant qu'il ne divulgue quoi que ce soit à l'organisation de l'autre fdp.

L'atmosphère devient électrique. Je peux sentir leur respect se transformer en détermination.

— Préparez-vous. Je veux une équipe sur le terrain immédiatement. Si vous le laissez s'échapper à nouveau, les conséquences seront sévères.

Ils acquiescent, le sérieux de mes paroles résonnant dans l'air. Je me tourne légèrement, mes yeux se posant sur le bureau, réfléchissant à la manière dont je vais gérer ma captive et Thony.

La tension est palpable. Je ne laisserai rien au hasard.
Je scrute mes hommes, observant chacun de leurs visages pour m'assurer qu'ils comprennent l'urgence de la situation. Leurs yeux brillent d'une détermination renouvelée, et je sais qu'ils sont prêts à agir.

— Allez, mouvement ! dis-je d'un ton ferme.

Je les observe s'exécuter, chaque mouvement précis, sans hésitation. Le respect qu'ils me portent, cette loyauté inébranlable, c'est ce qui me permet de garder le contrôle. Ils savent que l'échec n'est pas une option, pas avec moi.

Je reste immobile un moment, mes yeux fixés sur la porte fermée derrière eux. La pièce est redevenue silencieuse, mais dans mon esprit, tout se bouscule. Thony... Son évasion ne fait qu'aggraver une situation déjà délicate. S'il parle, s'il dévoile ce qu'il sait sur notre organisation, cela mettrait en péril tout ce que j'ai construit.

Mon regard dérive vers la fenêtre, et malgré moi, mes pensées retournent à Aela. Je serre les dents. Ses informations sont vitales. Elle sait sûrement plus qu'elle ne le laisse entendre. Son silence n'est qu'une façade, une résistance temporaire. Mais il ne sera pas éternel. Je m'en assurerai personnellement.

Je me dirige vers une petite table dans la pièce et y pose une main, la tension dans mes muscles toujours présente. Un autre jeu. C'est ce qu'elle m'a demandé. Je vais lui offrir ce qu'elle veut, mais cette fois, je vais pousser plus loin.

Mais pour l'instant, je dois régler ce problème avec Thony. J'ouvre la porte d'un geste sec et appelle un de mes hommes qui se tient au bout du couloir.

— Informe-moi dès que l'équipe aura des nouvelles, dis-je d'une voix glaciale.
- Thony ne doit pas se faire enlever à nouveau . Et pour l'autre groupe... qu'ils se préparent à extraire ce qu'on veut de la captive. Je reviendrai quand j'aurai fini.

L'homme hoche la tête avant de disparaître dans l'ombre du couloir.

Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement. Ce soir, les choses vont changer. Pour Thony. Pour Aela. Pour tous ceux qui pensent pouvoir défier ce que j'ai mis en place.

Je prends une inspiration profonde, mes doigts se crispant sur la poignée de la porte. Rien, ni personne, ne s'oppose à moi sans en payer le prix.

Jeux de pouvoir- tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant