Le restaurant scintillait de l’élégance d’un autre temps, avec ses lustres en cristal et ses nappes d’un blanc éclatant. Chaque détail, de l'argenterie polie aux serveurs discrets, transpirait le luxe raffiné auquel Stanys Brakell avait pris goût. Jade, perchée sur ses escarpins, franchit les grandes portes vitrées avec une grâce naturelle, l'air confiante et sûre d'elle. Son entrée ne passa pas inaperçue. Les conversations autour d'elle se suspendirent un instant, les regards s'accrochèrent à sa silhouette audacieusement élégante.

Elle scanna rapidement la salle, cherchant l’homme qui occupait toutes ses pensées ce soir. Il était là, assis à une table isolée près des grandes fenêtres qui donnaient sur la ville éclairée. Stanys Brakell, le tyran en chair et en os. Même de loin, il dégageait une aura écrasante. Beau, sans aucun doute, avec ses traits ciselés et sa mâchoire forte, mais il y avait quelque chose de plus sombre en lui. Un danger latent. Ses cheveux sombres encadraient un visage sévère, et ses yeux semblaient percer tout ce qui croisait leur chemin.

C'est l'heure.

Jade se redressa, renforçant mentalement son masque de séductrice infaillible. Elle s’approcha de sa table, chaque pas calculé avec précision. Stanys n'avait pas encore levé les yeux, totalement absorbé par son verre de vin rouge, comme si le monde autour de lui n'avait aucune importance.

Arrivée à sa hauteur, Jade adopta son sourire le plus charmeur et murmura avec assurance.

- Excusez-moi, monsieur Brakell ?

Il leva les yeux, son regard sombre s'accrochant brièvement à elle avant de glisser sur son visage sans réel intérêt. Jade sentit un frisson, mais elle le dissimula derrière son sourire parfait. Un défi, rien de plus.

- Vous êtes seul ce soir, et je me disais... que vous accepteriez peut-être un peu de compagnie.

Stanys resta silencieux pendant un moment, son regard glacé la sondant sans la moindre étincelle de curiosité ou de désir. Puis, il posa lentement son verre sur la table, un sourire fin mais sans chaleur apparaissant sur ses lèvres.

- Vous pensiez mal.

Le ton était brutal, direct, comme une claque invisible. Jade ressentit la gifle émotionnelle, mais elle resta impassible, habituée à ce genre de joutes. D’autres hommes avaient été réticents avant lui, et tous avaient fini par céder à son charme. Elle sourit doucement, refusant de se laisser déstabiliser si facilement.

- Oh, je pensais simplement que vous apprécieriez une conversation agréable, un peu de compagnie... après tout, tout le monde a besoin de quelqu’un à un moment donné. Sa voix était douce, presque enjôleuse, mais elle n’était pas préparée à ce qui allait suivre.

Stanys l’observa un instant de plus, puis éclata de rire. Mais ce n’était pas un rire joyeux ou amusé ; c’était un rire cruel, glacial, qui résonnait avec mépris.

- Vous pensez vraiment que je suis de ceux qui ont besoin de compagnie ? Il se pencha légèrement en avant, ses yeux devenant deux puits noirs de sarcasme.

- Laissez-moi vous éclairer. Les femmes comme vous, vous ne m’intéressez pas. Vous êtes toutes les mêmes, avec vos petites manigances, vos sourires feints et vos regards de biche en détresse. Vous n’êtes que des distractions futiles.

Le cœur de Jade rata un battement, mais elle ne montra rien. C’est juste un jeu, se rappela-t-elle. Il essaie de te déstabiliser.

Elle prit place malgré lui, décidée à le charmer coûte que coûte.

- Peut-être que vous ne me connaissez pas encore assez bien pour juger, monsieur Brakell. Je ne suis pas n'importe quelle femme.

Il eut un sourire moqueur, révélant une rangée de dents blanches, et s'appuya nonchalamment contre le dossier de sa chaise.

- Vous êtes tous les mêmes. Toujours à essayer d’entrer dans ma vie, à penser que vous allez m’apprivoiser ou m'adoucir. Je n’ai besoin de personne, et encore moins de quelqu’un comme vous.

Chaque mot était une lame, tranchante et calculée. Jade sentit sa confiance vaciller sous ses attaques, mais elle serra les dents, refusant de montrer qu’il commençait à l’atteindre.

- Vous semblez bien prompt à juger, répliqua-t-elle avec une froideur qu'elle tentait de maîtriser. Peut-être que vous n’avez jamais rencontré une femme qui sache vous surprendre.

Stanys leva un sourcil, un amusement sombre dans les yeux.

- Surprendre ? Oh, je doute que vous en soyez capable. Vous n'êtes qu'une distraction inutile dans ma soirée. Vous voulez mon attention ? Vous voulez être... spéciale ?  Il se pencha de nouveau, son visage proche du sien, presque provocateur.  Vous voulez me séduire ? Vous pensez que c’est ce genre de jeu que je joue ?

Jade se redressa dans son siège, se sentant piégée par son regard perçant. Il la sondait, comme s'il savait déjà tout d’elle, comme s’il lisait ses pensées. C’était insupportable.

- Vous ne savez rien de moi, Stanys Brakell.

- Je n’ai pas besoin de savoir plus que ce que je vois,  répondit-il, son ton rempli de dédain.  Vous êtes une petite arriviste, une femme qui pense qu’avec son corps et ses sourires elle peut obtenir ce qu’elle veut. Mais avec moi, ça ne marche pas. Alors, pourquoi ne pas épargner tout le monde et disparaître avant que je vous humilie davantage ?

Jade sentit son estomac se nouer sous l’humiliation, chaque mot de Stanys plantant des aiguilles dans son orgueil. Elle tenta de répliquer, mais la froideur dans ses yeux, la brutalité dans ses paroles, la laissaient sans voix.

Il se redressa, visiblement lassé de ce qu’il considérait comme une farce.

- Vous pensiez vraiment que je suis un homme à séduire, à manipuler ? Je ne suis pas de ceux qui tombent dans vos filets. Vous n’êtes qu’un passe-temps ennuyant pour moi, et je déteste perdre mon temps.

Jade sentit son cœur se contracter. Cette humiliation publique était un coup dur, bien plus qu’elle ne l’avait anticipé. Elle avait affronté des hommes arrogants auparavant, mais Stanys Brakell était différent. Il était brut, cruel, insensible à un niveau qu’elle n’avait jamais rencontré.

Alors qu’elle se levait de table, tentant de conserver un semblant de dignité, il ajouta, sans même lever les yeux vers elle.

- Si vous avez un semblant de fierté, je vous conseille de ne plus jamais croiser mon chemin.

Le visage de Jade se durcit. Elle avait échoué à charmer l’homme, mais elle ne pouvait se permettre de partir sans la tête haute. Elle se pencha légèrement vers lui, un sourire froid étirant ses lèvres.

- Vous ne savez pas qui je suis, Stanys Brakell. Mais vous le découvrirez. Je me fiche de ce que vous pensez de moi maintenant. Vous regretterez chaque mot que vous avez prononcé.

Stanys leva à peine un sourcil, amusé par ses paroles.

- C'est ça. Va jouer ailleurs, petite fille.

Humiliée, le cœur enflammé de rage, Jade quitta le restaurant avec un seul mot en tête : vengeance.

Elle le détesterait à jamais.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Sep 30 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

ATTRACTION SAUVAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant