Échos du Passé

1

L'attente infinie

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Hina ouvrit les yeux au son lointain d'oiseaux chantant à l'aube. Le même chant, chaque matin, depuis dix ans. Dix longues années s'étaient écoulées depuis que Zoro avait quitté leur village natal, emportant avec lui une promesse et laissant derrière lui un vide que rien ni personne n'avait su combler.

Elle se redressa lentement, les longs pans de son kimono glissant sur le tatami. Le dojo était silencieux. Autrefois rempli de rires et du fracas des sabres en bois, il ne résonnait plus que de l'écho des souvenirs. Hina caressa doucement la poignée d'un des sabres d'entraînement, se remémorant les nombreuses heures passées ici, aux côtés de Zoro et Kuina. Ses doigts traçaient les contours familiers du manche, comme s'ils pouvaient la transporter dans le passé, là où tout semblait plus simple.

Les flashbacks affluèrent malgré elle. Elle se revit, plus jeune, riant avec Kuina alors que Zoro s'obstinait à la défier, à s'entraîner jusqu'à l'épuisement. Kuina, si vive, si forte. Elle avait été le pilier, la lumière de leur trio. Puis, tout s'était effondré le jour où Kuina avait disparu, emportée par un destin tragique et brutal.

Après cela, Zoro avait changé. Il s'était enfermé dans une détermination féroce, refusant de laisser la tristesse le submerger. Et elle... elle l'avait vu se consumer, se forger un objectif qui l'avait finalement poussé à partir. Cette nuit-là, sous les étoiles étincelantes, il avait fait une promesse. Une promesse qui résonnait encore dans sa tête, comme une mélodie qu'elle ne pouvait oublier :

« Je reviendrai, en tant que plus grand épéiste du monde. »

Hina s'était accrochée à ces mots pendant une décennie. Chaque jour, elle guettait l'horizon, espérant voir la silhouette de Zoro revenir. Mais rien. Le village continuait de vivre, de prospérer même, grâce à ses efforts. Les habitants lui étaient reconnaissants. Elle était devenue une protectrice, prenant soin d'eux, veillant sur le dojo et la mémoire de Kuina. Pourtant, malgré son apparente force, chaque jour était un combat silencieux contre l'absence de Zoro.

Alors qu'elle balayait le sol du dojo ce matin-là, ses pensées s'égarèrent. L'image de Zoro, jeune et impétueux, hantait ses souvenirs. Son sourire en coin après chaque duel, ses sourcils froncés de concentration, et cette façon qu'il avait de se redresser, essuyant la sueur de son front, prêt à repartir à l'assaut. La nostalgie lui serra la poitrine. Combien de temps pouvait-elle encore l'attendre ? Dix ans... Est-ce qu'il pensait seulement à elle, là où il était ?

Un brouhaha soudain la sortit de ses pensées. Dehors, dans la rue principale, des voix s'élevaient, excitées, agitées. Hina fronça les sourcils. Ce n'était pas commun dans leur village tranquille. Elle déposa soigneusement le sabre en bois contre le mur du dojo, réajustant son kimono avant de sortir.

L'air frais du matin l'accueillit tandis qu'elle s'avançait vers la source de l'agitation. Les villageois étaient rassemblés, chuchotant et désignant quelque chose – ou quelqu'un. Hina sentit son cœur s'accélérer sans raison apparente. Elle fendit la foule, sa curiosité piquée à vif. Une silhouette massive, familière, se détachait au loin. Les mains de Hina se mirent à trembler.

C'était impossible. Pas lui. Pas maintenant.

Elle avança, chaque pas devenant plus lourd que le précédent, comme si le poids des années d'attente s'accumulait sur ses épaules. Mais elle ne pouvait détourner le regard. Là, au milieu de la route poussiéreuse, un homme se tenait debout, de dos. Ses cheveux verts, indisciplinés, brillaient sous le soleil du matin, et à sa taille, trois sabres pendaient fièrement.

Hina s'arrêta, son souffle coupé. Zoro.

La réalité la frappa de plein fouet, et elle sentit une vague d'émotion monter en elle, incontrôlable. Tous ces jours, ces mois, ces années à l'imaginer, à espérer son retour. Il était enfin là. Ses poings se serrèrent autour des pans de son kimono, comme pour empêcher son corps de trembler. Les souvenirs de leurs adieux resurgirent violemment, cette promesse, ce dernier regard.

Zoro ne bougeait pas, comme s'il attendait quelque chose. Ou quelqu'un. Son visage resta impassible, mais Hina, qui le connaissait mieux que quiconque, savait que ce moment avait aussi du poids pour lui. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit.

C'est à ce moment-là qu'il se tourna lentement. Leurs regards se croisèrent. Hina sentit son cœur s'emballer. Les mêmes yeux sombres, la même détermination implacable, mais il y avait quelque chose de plus. Une fatigue, une gravité qui n'était pas là auparavant.

- « Hina... » Sa voix, rauque, brisa le silence.

Le monde sembla s'arrêter autour d'elle. Tout ce qu'elle avait attendu, espéré, redouté était là, condensé dans ce simple mot.

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Tadaaaa premièr chapitre n'hésitez pas à me donner vos avis