𝐼𝐼𝐼| 𝒩𝑜𝓊𝓋𝑒𝓁𝓁𝑒

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𝒜𝓇𝒾𝑒𝓁𝓁𝒶




Ce matin, tout semble étrangement calme. Je regarde par la fenêtre de ma chambre, et esquisse un sourire lorsque la lune rentre dans mon champ de vision.

L'air est frais, presque trop frais, mais je laisse la fenêtre ouverte. Le froid me garde connectée à la réalité, comme si j'en avais besoin aujourd'hui. Mais malgré ça, un sentiment désagréable m'étreint la poitrine.

Quelque chose ne va pas.

Je le sens.

Comme une ombre qui s'accroche à moi depuis que j'ai ouvert les yeux. Mon ventre se serre, et je me dis que je n'ai pas faim, que c'est sûrement juste le stress... Encore.

Le regard de mon père apparait soudainement dans mon esprit. J'ai qu'une hâte, rentré chez ma mère.

C'est presque devenu une routine, ces disputes, et le stresse comme un bruit de fond dans ma vie quotidienne.

Une tension omniprésente, toujours là, tapie, prête à éclater à tout moment. Et aujourd'hui, elle semble plus lourde. Trop lourde.

Je m'habille machinalement, enfilant un jean et un pull large. Rien qui attire l'attention. Le genre de tenue qui me permet de disparaître dans la foule sans que personne ne me remarque. Mais même sous ce pull ample, mon cœur bat déjà trop vite, trop fort.

Lorsque je descend, je vérifie que mon père n'est pas dans les parages et me détend lorsque je ne vois pas sa voiture garé en face de la maison.

Je regarde l'heure sur mon téléphone et me précipite vers la sortie quand je vois 8h passé.

En marchant vers la fac, j'essaie de me concentrer sur autre chose. Comme si quelque chose va changer.

Mes pas, le vent, les visages qui passent autour de moi. Rien n'y fait.

Mon souffle se raccourcit.

Inspire.

Expire.

Une boule se forme dans ma gorge, et je déglutis difficilement. Tous les jours, je revis ce scénarios.

Inspire.

Expire.

Rien y fait...

Arrivée devant l'amphi, je m'arrête un instant. Peut-être que je devrais juste rentrer chez moi. Peut-être que ce n'est pas une si bonne idée.

Mais non.

Entre faire face à mon père ou la fac, le choix est vite fait.

Je dois y aller. Aller Ariella, tu peux le faire.

Inspire Ariella.

Je me force à avancer, à entrer dans cette salle où tout me semble soudain trop bruyant, trop lumineux.

Expire.

Des étudiants parlent autour de moi, rient. Comment peuvent-ils être aussi détendus alors que je me sens si fragile, si vulnérable ?

Je me trouve tellement pathétique lorsque je les vois.

Je suis pathétique.

Je m'assois au fond, près de la porte. Une sécurité. Si je dois partir, je peux le faire sans que trop de monde ne me remarque.

Enfin, c'est ce que je me dis. Idiote.

Je pose mon sac à mes pieds, je prends mon carnet et mon stylo, mais rien ne semble naturel. Mes mains tremblent, et j'ai l'impression que tout le monde peut le voir.

WHO I AM : 𝓐𝓻𝓲𝓮𝓵𝓵𝓪Où les histoires vivent. Découvrez maintenant