A moment of respite that does not last long

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Alors qu'Alison s'apprêtait à tomber, les deux amis prévirent assez vite de la retenir. Et pour ne pas s'attarder, commencèrent à courir vers une autre porte un peu plus loin.

Ils l'ouvrirent, la passèrent et s'empressèrent de la refermer. Matt déposa Alison par terre et s'assied à côté d'elle, bientôt imité par Sacha. Ils essayaient de réaliser ce qui se passait, leurs amis décédaient un par un devant leurs yeux sans qu'ils ne puissent les sauver, et ils savaient que c'était bientôt leur tour.

Alison se réveilla, la mémoire à nouveau vidée. Sacha lui expliqua la situation et lui répéta mots pour mots ce qu'elle avait dit vingt minutes plus tôt. Elle souffla.

- J'en ai marre, je suis fatiguée de courir, de crier, d'être comme possédée et d'avoir peur...

Que répondre à ça ? Ils se contentèrent de soupirer à leur tour, du même avis. Ils s'allongèrent tous les trois sur le sol humide et poussiéreux.

Pour ne pas se voiler la face, ce qu'avait dit tout à l'heure Alison était vrai.

Ils savaient que rien ne pouvait les sauver, ils étaient bel et bien emprisonnés dans cette maison. Alors l'inquiétude s'évaporait, à quoi bon s'accrocher à la vie, quand on sait qu'elle te fuit ?

C'est avec cette pensée en tête qu'ils s'endormirent, collés tous les trois ensembles, à même le sol sans même penser aux conséquences.

Leurs sieste étaient entamées depuis une bonne heure déjà, bizarrement, le couloir était illuminé et une odeur de gâteau au chocolat flottait dans l'air. Alison fut réveillée par cette odeur. Elle remarqua la douceur chanson des oiseaux heureux du printemps.

- Hey réveillez-vous !

Les deux amis sursautèrent, ils s'étaient, pendant qu'ils dormaient, enlacés sans se rendre compte. Gênés ils se détachèrent en vitesse et remarquèrent à leur tour l'ambiance relaxante du couloir auparavant humide, mais surtout glauque et sordide.

- Je lui la seule à trouver ça un peu bizarre ? Remarqua Sacha.

- Tout est chelou depuis le début de toute manière... Souffla Matt.

Alison inspecta le couloir, elle trouva une fenêtre qui ressemblait vaguement à un trompe-l'œil. Elle toucha du bout de ses doigts fins le carreaux et découvrit que c'était une vraie fenêtre avec un vrai morceau d'herbe derrière. Elle appela ses amis pour l'aider à casser la vitre.

Matt et elle commencèrent à taper dedans mais Sacha stoppa le garçon en le retenant par le bras, ce qui provoqua un frisson dans ce dernier. Que la fille ressentit mais ignora.

- Je suis sûre que c'est un piège !

- Et pourquoi ? Demanda énervée Alison. On est enfermés ici depuis tellement longtemps ! Je veux m'en aller pourquoi tu veux nous en empêcher ? Tu veux crever toi aussi ?

- Putain Alison réveille-toi quand on est entrés c'était Halloween ! Une journée au maximum est passée depuis qu'on est là, peut-être deux. Nous sommes en automne pas au printemps comme on peut le voir avec ce paysage de belle campagne ! C'est une fausse cette fenêtre et c'est justement parce que j'ai pas envie de mourir que je vous en empêche !

Malgré ce qu'elle aurait du avoué Alison, Sacha avait bel et bien raison. Un cliquetis retentit tout à coup à la place du joli chant des oiseaux, et une odeur d'œuf pourris remplaça le gâteau au chocolat.

Sacha avait remarqué le piège, et ils allaient sûrement regretter.

Ils regardèrent la fenêtre car avec la dispute ils avaient détournés leurs regards.

Le décor avait radicalement changé, le joli coin d'herbe printanier avait laissé place à un arbre dépourvu de feuilles avec une balançoire délabrée et une allure qui glaçait le dos. Ils se rapprochèrent naïvement de la fenêtre, jusqu'à n'être qu'à qu'un pauvre mètre à peine de celle-ci.

Le verre éclata soudainement, les milliers d'éclats de verres volèrent dans le couloir, venant écorcher le visage de chacun des trois amis. Pourtant Alison eut moins de blessures que les deux autres. Sauf qu'elle ne le remarqua même pas.

- Est-ce que quelqu'un en a eu dans les yeux ? S'empressa-t-elle de demander.

Ils firent automatiquement non de la tête ce qui la soulagea qu'un petit peu. Elle retira les bouts de verres incrustés dans sa peau pendant que Matt et Sacha le faisaient mutuellement. Ils se jetaient quelques regards discrets qui voulaient tout dire, mais personne ne fit la remarque.

Ils eurent finis environ dans les quinze minutes qui suivirent. Par curiosité, Matt regarda une nouvelle fois la fenêtre de plus près mais en prenant ses distances en même temps.

Venu de nulle part, dans la pénombre sinistre du paysage modifié, était une petite fille, assise sur la balançoire la tête baissée. Elle n'était habillée qu'une simple robe blanche, avait les cheveux longs et noirs, un ourson en peluche dans la main droite et la main gauche qui tenait la corde. La petite fille typique des films d'horreur.

Sans prévenir elle releva brusquement la tête et fixa un long moment Matt, qui ne réagi qu'à moitié en réfléchissant à ce qu'il devait faire.

À la façon d'un hologramme, la petite fille disparue de la balançoire en laissant tomber sa peluche sur l'herbe desséchée.

Matt se recula un peu de la fenêtre, sentant le coup foireux, et on entendit un rire d'une enfant. Automatiquement ils pensèrent tous trois à celle de la balançoire. Comme cette dernière ne réapparue pas, ils se décidèrent à lever le camp.

- Franchement question flippe on est au level max... Ne pût s'empêcher de souligner Matt avec une voix tremblante.

- T'es une mauviette. Dit sèchement Alison en avança dans le couloir qui semblait sans fin.

Matt tout comme Sacha la fusilla du regard. Et ce fut à Sacha de parler.

- Oses nous dire que tu n'as pas peur ! Nous voyons nos amis mourir un à un devant nos yeux comme si nous étions de vulgaires animaux destinés à l'abattoir !

Alison ne répondit pas, sous son allure fière, elle était aussi apeurée qu'un jeune lapin devant un renard. Mais cette endroit révélait en elle une autre facette qu'elle ne connaissait pas.

Après cinq minutes de marches, ils n'étaient toujours pas parvenus au bout.

- J'ai l'impression que ça ne sert à rien, on devrait attendre. Suggéra Sacha.

- Ce serait se jeter dans la gueule du loup. Répondit Alison en sachant pertinemment qu'ils ne devaient pas s'arrêter.

Néanmoins ils s'arrêtèrent. Mauvaise... Très mauvaise idée.

- On est déjà dedans...

[Note de l'auteur: J'ai tenté de faire plus long car j'ai pris un réel plaisir à écrire ce chapitre ! Je prépare le soleil avant la tempête... Soleil un peu sombre il est vrai... Vive le sang !]

Black BoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant