Chapitre 2

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Une jeune femme à la tenue ravageuse. Brune, aux yeux bleus gris, elle devait avoir un ou deux ans de plus que moi. Une fois descendue, elle m'observe et un large sourire se trace sur son doux visage.

- Tu ne serais pas en route pour le Palais Royal, toi ?

Je n'hésite pas à m'incliner. Je l'ai reconnue, c'est Meï-Meï la fille du Duc ! Alors autant dire que si une telle personne vous est amicale, mieux vaut de ne pas l'énerver trop vite.

- C'est un honneur Dame Horseswod. Je suis Naoun. Effectivement ma route est celle du Palais Royal.

- Mais c'est merveilleux ! Je peux t'y emmener si tu me le permets !

Son enthousiasme est respectable mais là, j'ai juste envie de lui dire que non, ça ne m'intéresse pas d'apparaître accompagnée de la plus grande dame de la société après les concubines de L'Empereur et que je tiens à la vie, moi.
Mais étais-je assez courageuse pour ça ?
Non. Bien sûr que non. Et tout mon être me demande d'accepter. Parce que ça veut dire ne pas marcher. Et figurez-vous que paresseuse est mon surnom ! L'idiot qui me sert de secrétaire général à la guilde m'a baptisée comme ça. Bon c'est pas tout ça mais je réponds quoi à la fille du Duc ? J'opte finalement pour :

- Ce serait un honneur infini, Dame Horseswod.

- Alors vendu ! Viens donc avec moi !

Elle me fait monter dans son carrosse et je finis assise face à elle.

- Alors ! Dis moi quel est ton nom, ton âge, ton style de vie, de vêtements, de garçons !

- Euh...

C'est normal que je trouve ses questions très bizarres ? Oui sûrement. Mais je m'applique quand même à y répondre.

- Mon prénom est Naoun et je n'ai pas de nom de famille. Je suis orpheline et travaille chez la fleuriste Ninn. J'ai actuellement 16 ans, j'habite un appartement respectable. J'aime tous les vêtements et ne me suis jamais vraiment intéressée aux garçons. Cela répond-t-il à vos questions ?

- Et bien.. Tu l'as dis avec un tel sérieux que s'en est inquiétant. Mais oui, je suis satisfaite.

Je hoche la tête et le reste du voyage se fait dans le calme plat. Finalement, la calèche passe les grandes portes du Palais-Royal et je m'apprête à prendre congés quand Dame Meï-Meï me dit que nous pouvons faire notre entrée ensemble. Si je n'étais pas cheffe de guilde, j'aurais sûrement pensé que ça partais d'une bonne intention. Mais malheureusement, j'en suis une.

- C'est avec regret que je me dois de refuser. Il me semble, dans un premier lieu, inconvenant de faire mon entrée avec vous et je dois attendre certaines personnes qui ne sont pas encore là. Mes hommages.

Je sors de la voiture là-dessus et retourne aux portes d'entrées. Je trouve un peu mesquin de la part de Dame Meï-Meï de me vouloir me plonger dans un tel embarras. Car si les gens du peuple ne sont pas au courant, je connais toutes les règles de la haute société. Je n'ignore donc pas le fait que lors d'un banquet où le peuple est invité, tous les nobles se retrouvent bien avant. Et hors de question pour moi de devoir me taper toute la noblesse toute seule. En tant que pouilleuse, je resterai bien derrière ! Cette idée me fait sourire. Je suis un peu tarée sur les bords, en fait.
Mon instinct me met alors en garde et je me jette à terre. Un boulet de canon percute les murs du palais dans un grand bruit. Je sens un vent de panique souffler. Nous sommes attaqués. Je bondis sur mes pieds et cours le long de la muraille, les bras protégeant ma tête. J'entends des cris d'horreur puis d'autres fracas. Je crois que les assaillants sont dans le palais. Je cours à vive allure et vois finalement une porte en bois incrustée dans la muraille du palais. C'est sûrement une porte de service. Des cris retentissent encore mais je ne pense qu'à moi à cet instant. Je relève mes jupes désormais sales et prends une grande inspiration. La petite porte n'a pas été utilisée depuis longtemps et est sûrement coincée. Je lève la jambe et envoie un coup plus que violent dans celle-ci. Le bois pourri craque et tout s'effondre. Quand la poussière disparaît, je vois que la moitié du mur est partie avec la porte. Oups la boulette.
J'entends alors des cris dans mon dos et je ne m'attarde pas. Je m'élance au pas de course dans le trou que je venais de créer et m'enfuis de ce Palais-Royal.

Lorsque j'atteins enfin chez moi, mon coeur ne s'est toujours pas calmé. Je monte quatre à quatre les escaliers et m'enferme dans l'appartement. En panique, je me jette dans la salle de bain et retire ma robe pour la jetter aussitôt.
Je plonge dans le bain que je venais de faire couler et me mets en apnée.
Je sens que je tremble encore. Pourquoi ça c'était passé comme ça ? Pire ! Et si j'avais croisé un blessé ? Avec du sang ! Rien que d'y penser, je paniquais. Depuis mon accident, le sang était devenu ma plus grande peur. Je finissais paralysée et faisais généralement un malaise. Les armes blanches étaient donc à l'origine de mes plus grandes paniques.
Je finis par me retirer du bain et je me regarde dans le miroir, une serviette autour de moi. J'avais bien frotté mes cheveux et la teinture était partie. La couleur blanche qui s'en dégageait me fit grimacer. Si seulement ils étaient d'une autre couleur... Je réfléchis puis décide de tirer l'affaire de l'attaque au clair. Demain, j'irai à la guilde. Et d'ici là, je vais... Dormir ! Meilleure activité au monde !
Je mets ma chemise de nuit et fonce droit dans mon lit. Vive les matelas !

Coucou ! Et voilà la fin de ce chapitre 2 ! Finalement je verrai pour faire deux chapitres par moi mais bon. Rien est sûr ! Je vous laisse là dessus, bonne semaine/mois !

Je suis trois. Et je suis une albinosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant