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Les minutes passèrent, et une sensation étrange de confort s'installa entre eux, comme si le simple fait de partager ce moment les reliait d'une manière que ni l'un ni l'autre n'avait anticipée. Léo se sentait plus légère, comme si un poids qu'elle portait depuis si longtemps commençait à se dissiper, même s'il ne s'agissait que d'une petite brèche dans le mur de sa solitude.

Caleb, lui semblait aussi à l'aise qu'il l'avait jamais été, et il la regardait avec une attention sincère. "Tu sais," dit-il après un moment, "je pense que la plupart des gens cherchent à être compris, mais il n'osent pas vraiment se montrer tels qu'ils sont. On cache souvent ce qu'on ressent le plus profondément."

Léo hocha la tête, touchée par ses mots. "C'est vrai," répondit-elle. "J'ai l'impression que personne ne me voit vraiment... et parfois, je me dis que si je me montre trop, si je dis ce que je ressens, je vais être rejetée."

"Et tu penses que tu pourrais commencer à te montrer, ne serait-ce qu'un peu ?" demanda-t-il doucement. "Peut-être que si tu oses un petit pas, ça ouvrira la porte à d'autres."

Elle le regarda dans les yeux, son cœur battant plus fort. Peut-être que ce qu'il disait avait du sens. Peut-être qu'en se libérant un peu, en laissant les autres voir qui elle était vraiment, elle pourrait enfin trouver un lien authentique.

"Je n'ai jamais su comment le faire," avoua-t-elle. "Mais ce soir, en te parlant, c'est comme si j'avais un petit espoir. Comme si c'était enfin possible."

Il lui sourit chaleureusement. "C'est déjà un grand pas," répondit-il. "Et même si c'est difficile, même si ça prend du temps, je pense que ce chemin là vaut la peine d'être parcouru."

Leurs yeux se croisèrent, et pour la première fois depuis longtemps, Léo se sentit entendue. Pas seulement comme une voix dans la foule, mais comme une personne réelle, avec ses propres émotions, ses propres douleurs, et ses propres espoirs. Ce n'était pas l'amour qu'elle cherchait, pas encore, mais quelque chose de précieux : une connexion, une validation de son existence.

"Tu sais," dit-elle après un moment de silence," je ne sais pas où cela nous mènera, mais je suis contente de t'avoir parlé."

"Moi aussi," répondit Caleb. "C'est déjà un début, n'est-ce pas ?"

Ils restèrent encore un moment dans ce café, partageant des mots, des silences, et une compréhension qui allait bien au-delà de la simple rencontre de deux inconnus. Léo ne savait pas ce que l'avenir lui réservait, mais elle savait qu'elle ne se sentait plus aussi seule qu'avant. Et cela, pour l'instant, était suffisant.

Au delà de la solitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant