Shoot on Sight

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The Neighbourhood— A Little Death


23:30

Commissariat Nord Détroit

Je somnole sur la paperasse accumulée sur mon bureau, encore un cadeau des collègues trop paresseux pour s'en occuper eux-mêmes. Je suis également de mauvaise humeur. Lors de mon réveil, un œil sur ma table de chevet, mes mains se son posé dessus en cherchant mon téléphone pour l'éteindre. Je fais un bond, manquant de tomber du lit. À cause de ce malade, ma voix est complètement cassée ; je sens que je frôle l'extinction.

Je me lève. Il me faut absolument une tasse de café, sinon je vais recevoir des réprimandes, et j'aimerais éviter cela si je ne veux pas tout envoyer balader. J'ai besoin de mon travail.

Il faut que je coince ce putain de tueur. J'ai besoin de savoir s'il a un lien avec l'intrus qui rentre chez moi. Je commence à verser mon café quand mon capitaine me surprend.

— Donovan.

Je manque de renverser mon café brûlant sur mon uniforme. Je me retourne, légèrement crispée. Mon regard passe de lui à la montagne de muscles à ses côtés. Je suis obligée de lever la tête ; mes yeux parcourent une longue distance pour le regarder. Il me scrute aussi, mais avec un sourire moqueur sur le visage. Je fronce les sourcils, ne sachant pas comment interpréter la situation.

— Oui, capitaine, dis-je d'une voix cassée.

— Avez-vous trouvé des preuves sur la scène de crime ?

Quoi ? Polkovish ne lui a rien dit ? Bon sang, je serre les poings.

— Le tueur semble mettre en scène des compositions avec le corps découpé de sa victime, mais en regardant de plus près, il laisse derrière lui des indices pour qu'on le retrouve. Ce tueur a l'air de vouloir s'amuser avec nous.

Il m'écoute attentivement, sans m'interrompre. Une première... Cette affaire a l'air de l'inquiéter.

— De plus près, un bout de papier se trouvait dans la bouche de la victime. On aurait dit une sorte de poème ou bien une énigme sur sa prochaine victime. Assurément, il va réitérer son crime.

— Que disaient les mots ?

Hier, il s'est passé beaucoup de choses. Polkovish a embarqué la preuve je ne sais où, et il n'en a même pas informé le capitaine. Je ne me souviens pas exactement de ce qui était écrit, car quatre heures plus tard, je me suis fait étrangler par un psychopathe.

— Alors, Donovan ?

Je cherche encore et encore, mais seulement quelques mots me viennent à l'esprit, il me manque la majorité de la phrase.

— "Une palpitation, un battement frénétique, la douce mélodie de ton cœur qui se brise..." dit soudainement Polkovish derrière le capitaine.

Je lève les yeux au ciel. Toujours pour briller, celui-là... Le regard du capitaine se détourne pour se poser sur Polkovish, qui tient le scellé en le brandissant fièrement.

— Bien joué, Polkovish. Donovan, concentrez-vous sur votre travail.

Sur ces mots, il tourne les talons pour aller dans son bureau.

Je serre tellement ma tasse dans ma main qu'elle est prête à se briser... Du calme, Lyla, du calme... Je me détourne pour ne pas tuer Polkovish du regard, mais il vient me taper dans le dos.

— Allez, ramène-toi, vermisseau... Son téléphone interrompt son monologue.

Je fulmine intérieurement. J'ai envie de lui éclater la tasse sur la tête, une envie irrésistible, mais je pose celle-ci. J'écoute discrètement son appel.

HEART (T1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant