HEART (T1)

Shoot on Sight

The Neighbourhood—Nervous

Mon cœur cogne violemment dans ma poitrine, chaque battement résonnant comme un avertissement dans mes oreilles. Mon souffle se fait rare, à peine audible, étouffé par la proximité de son corps contre le mien. Le plan de travail derrière moi me bloque toute échappatoire, comme si l'univers lui-même conspirait pour me garder ici, prisonnière de ce moment. Ses yeux, d'un vert perçant, sont hypnotisants, presque inhumains par leur intensité. Ils me scrutent sans relâche, me privant de toute tentative de contrôle sur la situation. Plus je tente de fuir son regard, plus il m'attire, comme un aimant contre lequel je ne peux lutter.

Ses lèvres sont dangereusement proches des miennes, si près que je peux sentir son souffle brûlant effleurer ma peau, me faisant frissonner. L'air est lourd de tension, presque palpable. Mon cœur menace d'exploser. Je suis paralysée, ne sachant comment réagir. Ses lèvres... Si je ne détourne pas les yeux, je sais que je vais perdre tout contrôle, mais une part de moi se demande... Est-ce que je dois l'embrasser ? Est-ce ça qu'il attend de moi ?

Je déglutis difficilement, ma gorge nouée par l'angoisse et l'excitation qui se mélangent étrangement. C'est ridicule... Je n'ai jamais eu le temps pour un petit ami, jamais osé faire le premier pas. Est-ce que je suis censée dire quelque chose ? Est-ce que je suis censée... le toucher ? Mes pensées sont en désordre.

— Je... Je suis vierge...

La phrase franchit mes lèvres avant que je puisse m'en empêcher, et l'aveu me semble presque irréel. Mon corps se tend sous la pression de la situation. Pourtant, son expression ne change pas, il ne cligne même pas des yeux, comme si cette confession n'avait aucune importance pour lui. Il se recule doucement, et l'espace qui s'ouvre entre nous me permet enfin de respirer. Mais mon cœur, lui, continue de battre à un rythme effréné, menaçant de me trahir.

— Vous devriez y aller, dis-je d'une voix mal assurée, essayant de reprendre le contrôle de la situation, de moi-même.

Mes cuisses se serrent instinctivement. La chaleur entre mes jambes est presque insupportable, et je suis certaine que ma culotte est déjà trempée. C'est humiliant... Je ne veux surtout pas qu'il s'en rende compte. Je baisse les yeux, évitant son regard, consciente que mes pensées sont bien trop évidentes.

— Vous êtes vraiment directe, vous savez...

Sa voix est calme, presque amusée. Je triture nerveusement mes cheveux, évitant de croiser son regard, mes yeux fixés sur ses lèvres... ces lèvres qui semblent à la fois douces et dangereuses. Un frisson parcourt ma peau à l'idée qu'elles puissent parcourir chaque centimètre de mon corps. Je me secoue mentalement. Non, c'est absurde. Il faut que je reprenne mes esprits.

— C'est mieux comme ça, murmuré-je, puis j'ajoute une excuse maladroite, je dois aller travailler...

Il se passe la main dans la nuque, un geste qui lui donne un air détendu, presque désinvolte. Ses doigts effleurent ses cheveux, sombres avec des reflets prune. Il pousse un léger soupir, puis me regarde avant de souffler un simple "Ok", se dirigeant vers la porte sans un mot de plus.

Je reste là, figée, ma tête entre les mains. "Bon sang, Lyla, qu'est-ce que tu viens de faire ?!" Je viens littéralement de faire des avances à mon voisin... Je souffle de frustration. Il doit me prendre pour une espèce de nymphomane en manque, désespérée. Je me traîne jusqu'à la porte, essayant de calmer mon esprit en ébullition. Mais par la petite vitre de la porte, je le vois encore là, en bas des marches.

Il est de dos, mais je l'entends distinctement parler au téléphone.

— Pour le moment, il s'agit juste de l'approcher doucement... Je m'occupe de tout, reste à distance.