Travaux forcés

Chapitre 24 - Ben

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Je suis enfermé dans ma chambre depuis 3 jours. Je n'ai pas touché mon téléphone depuis. Je suis juste dans mon lit, dans le noir, à attendre et réfléchir. Et même au bout de trois jours de réflexion, je n'arrive toujours pas à savoir si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle.

Quelqu'un toque à ma porte.

-Mon chéri ? Je peux entrer ?

- Hum.

Elle me prend directement dans ses bras et je m'effondre.

-Je suis désolée mon chéri.

Elle reste avec moi un long moment, mais je ne serai dire combien de temps.

-Tu n'as presque pas mangé depuis 3 jours. Descends avec moi, je vais te préparer ton plat préférer.

Je ne réponds que d'un signe de tête.

- Allez, mon chéri ! Tu ne peux pas rester comme ça. Je sais que tu es triste, mais tu dois vivre pour lui.

Une fois qu'elle est sortie, je trouve un peu de motivation au fond de mon âme pour récupérer mon carnet et un stylo.

Je l'ouvre et commence à écrire.

Chère Madame Filler,
Les nouvelles vont mal ses derniers temps. Il m'est arrivé quelque chose de tragique ces derniers jours.
Sauf que je ne sais pas comment réagir.
Et je sais que je fais du mal à tous mes proches depuis.
Ma mère voit que je ne vais pas bien, mais ne trouve pas les mots pour m'aider.
Mon frère et mon sœur ne comprennent pas ce que j'ai.
Je n'ai pas répondu à Élya depuis, je pense qu'elle doit se poser un milliard de questions.
Mais c'est encore trop tôt pour moi, je ne peux pas parler.
Tout se confond dans ma tête.
Je ne sais pas comment aller de l'avant.
Comment surmonter cette épreuve.
Gabriel essaye de montrer son soutien mais préfère rester en retrait et ne pas trop s'imposer.
Tout ce qui se passe, je dois le traverser seul, car j'étais le seul.
Ben.

Ma mère entre de nouveau avec un plateau dans les mains. Elle le dépose sur mon lit et je découvre mon plat préféré.

- Ce serait bien que tu aie fini dans 20 minutes, après je t'emmène marcher.

- Maman, je n'ai pas très envie.

- Je ne te laisse pas le choix. Ça fait 3 jours que tu n'as pas respirer l'air et vu le jour. Tu ne peux pas rester comme ça. Ça te fera penser à autre chose.

Je n'ai plus envie de rien. Avant, j'adorais sortir, prendre l'air, aller courir, me retrouver sur un terrain. Maintenant, je veux juste retourner en arrière. Profiter avec les bonnes personnes, comme je ne l'ai pas fait, avant qu'il ne soit trop tard.

- Je reviens dans 20 minutes, m'informe-t-elle.

J'essaye tant bien que mal de manger, mais rien ne passe dans ma gorge. Elle reste nouée. Mais je me force au maximum car je sais que ce n'est pas bon pour moi. Surtout qu'il y a un match important à la rentrée, et j'espère que je pourrais jouer.

*

Je me balade avec ma mère pendant 1 heure. Elle m'emmène au bord de la plage. Mais nous n'avons aucune discussion. Elle me laisse dans mon silence, et je la remercie pour ça.

Quand je suis sûre la plage, elle me laisse tout seul pendant au moins une demi-heure. Je regarde les vagues s'écraser à 30 centimètres de mes pieds. Je pense que je serai même capable de me laisser envahir par les vagues.