Chapitre 26

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"Une obsession malsaine, teintée d'une pointe de jalousie et probablement accompagnée de troubles de la personnalité, mais cela reste à diagnostiquer, c'est pas aussi simple qu'on le pense." Avaient été les exacts mots que le psychiatre d'Alix avait prononcés auprès de l'avocat de cette dernière qui grimaçait. Il savait très bien qu'avec cet appel, la peine d'Alix risquait d'être alourdie et malheureusement pour elle, cette discussion était tombée jusqu'à dans les oreilles de l'avocat de Rohane, qui s'était empressé d'aller raconter tout cela à sa mère.

"Votre fille est encore fragile et trouver une explication médicale aux agissements d'Alix pourrait la mener à essayer de l'aider comme elle a essayé de le faire lors de sa relation. Elle est empathique, c'est tout simplement humain pour elle mais ça pourrait une nouvelle fois la mettre en danger. D'autant plus que malgré l'appel horrifiant passé, sa peine pourrait être allégée au vu de sa condition médicale. Elle pourrait même être libérée pour être transférée dans un hôpital psychiatrique." lui avait-il dit.

Hélène en avait bien conscience mais était totalement désemparée par la situation. Elle n'avait aucune idée de comment réellement protéger sa fille et espérait sincèrement que tout aille mieux suite au procès. Apparemment, elle vivait dans un monde bien trop utopique. Cette réalité la frappa avec la violence d'une gifle et elle ne sût quoi répondre au défenseur.

"J'entends votre détresse Madame Millet et le nécessaire sera fait pour assurer la protection de votre fille. Pour l'instant, les mesures à prendre ne sont pas d'énorme envergure, soyez rassurée." avait-il enchaîné, suite au silence laissé par la femme aux traits tirés d'angoisse.

Quelques jours plus tard, Rohane avait changé de numéro et toute trace d'elle sur ses réseaux avait été effacée. Cela ne la dérangeait pas vraiment de toute manière, elle préférait rester dans sa bulle, loin de tout problème. Elle était d'ailleurs cloîtrée chez elle depuis cet appel, anxieuse de sortir et de se retrouver face à un nouveau piège tendu par Alix. Nous étions pourtant samedi matin et la jeune femme devait emmener Milo à la rencontre de son frère le lendemain. Elle devait absolument tenir les délais pour ne pas décevoir Archie.

Milo quant à lui avait beau essayer de rassurer Rohane du mieux qu'il le pouvait, il voyait bien que son amie était continuellement tracassée, bien qu'elle essayait de faire paraître le contraire pour ne pas l'inquiéter. Il avait aujourd'hui décidé de la laisser tranquille toute la matinée. Elle avait besoin d'espace et de repos. Il s'est donc installé dans le grenier poussiéreux, à même le sol et s'est emparé de ses feuilles de papier légèrement cornées. Il passa la matinée à noircir le papier, mettant à plat nombreuses de ses pensées.

Après avoir dégusté un copieux repas préparé par sa mère, Rohane se mît en quête de Milo. Elle le vit descendre du grenier, des moutons de poussière pleins les cheveux et la chemise. Consternée, Rohane prît la parole.

"Qu'est-ce que tu es allé faire là-haut ? T'es plein de poussière !"

Milo s'observa de la tête au pied et lissa ses vêtements, faisant partir la saleté. Il jetta un bref regard à la porte du grenier, laissée entrouverte. Sa pile de feuilles griffonnées était cachée derrière un amas de vieux cartons n'ayant sûrement pas été ouverts depuis la naissance de son amie. En se retournant vers Rohane, il la vît poser sa main dans ses cheveux et lui ébouriffer afin de lui enlever le reste de poussière présent.

"Voilà !" dit la jeune femme, fière d'elle. "Tout propre à nouveau !"

"J'aurais pu m'épousseter seul, tu sais." lui dit Milo tout en soufflant du nez.

"Je sais. Mais du coup qu'est ce que tu faisais là-haut, tu m'as pas répondu !" demanda Rohane, visiblement curieuse.

"Rien de spécial, j'avais juste besoin d'être au calme pour... réfléchir." lui mentit-il à moitié.

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