Chapitre 23: Se réveillera-t-elle un jour?

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P.D.V. Riker

Cela fait deux semaines que l'accident est arrivé. Leyla est toujours dans le coma. Je vais la voir tous les jours sans exception. Je dors très peu car chaque nuit, je rêve de l'accident. Je me repasse cette scène d'horreur encore et encore. Je me réveille en sursaut et en sueur. Plus le temps passe et plus les chances de survie de Leyla s'effritent. Les médecins ne veulent pas nous donner de faux espoirs. Selon eux, il y a de fortes chances qu'elle ne soit plus jamais comme avant. Bien que les radiographies disent le contraire pour l'instant, il se pourrait qu'elle perde la mémoire, devienne paralysée et dans le meilleur des cas, elle n'aura subit qu'un choc et restera marquée psychologiquement pour la vie. Je refuse pourtant de voir la vérité en face. Je refuse de me la représenter dans un fauteuil roulant ou bien paniquer en me voyant assis près d'elle lorsqu'elle se réveillera, parce qu'elle n'aura aucun souvenir de moi.


La vie à la maison est rendue triste. Plus personne ne ri, ni ne sourit. Carla, Camille et Lena sont reparties chez elles quelques jours après l'accident, pour reprendre leurs cours. Nous leurs parlons chaque jours, même si nous n'avons pas de nouveaux détails à leur donner. Quant à ses parents, ma mère les a appelés lorsqu'elle est arrivée à l'hôpital avec Ross. Ils ont immédiatement pris des dispositions pour trouver un vol direction Los Angeles. Ils sont arrivés deux jours plus tard. Il résident chez Catheryn depuis ce temps. Mais, ils sont pratiquement toujours au chevet de leur fille. C'est bien pour cette raison que je ne reste plus avec Leyla la nuit, cette place revient à John et Debby, qui s'échangent la garde constante auprès de leur fille. La seule chose positive, c'est que les policiers ont mis la main sur le conducteur ayant heurté Leyla. Ça nous a tous soulagé.


John et Debby s'étaient finalement accordés une pause, lorsque je leurs avais assuré qu'ils avaient besoin de rentrer et de se reposer un peu. Ils avaient tous les deux les traits tirés et des poches sous les yeux. Ça ne pouvait que leur faire du bien. J'entrai doucement dans la chambre d'hôpital et me dirigeai vers Leyla. C'était la première fois que j'étais seul avec elle depuis l'arrivé de ses parents. Elle était branchée à toutes sortes de machines et ses hématomes n'avaient fait qu'empirer au fil de jours. Elle était difficile à reconnaître dans cet état.

Moi : Salut.

J'attendis, comme si elle allait me répondre, mais elle ne le fit pas. Je promenai mon regard triste sur elle. Malgré le fait qu'on la nourrissait par intraveineuse, elle avait maigri. Je passai le revers de mes doigts gentiment sur sa joue. Ross avait raison. Tout comme lui, je ne savais pas comment j'allais réussir à vivre sans elle. Mais, plus les jours passaient et plus l'espoir de la voir s'en sortir s'estompait. Je ne voulais pas y penser, mais c'était plus fort que moi. Je m'approchai de son visage et déposai un baiser sur sa tempe.

Moi : C'est dur de te voir ici, dans ce lit, dans cette chambre déprimante.


Je pris sa main entre les miennes et me penchai vers elle.

Moi *hésitant* : J'ai peur Leyla... j'ai peur de te perdre. Je t'ai promis que je ne te laisserais pas tomber et j'essaies. J'essaies fort, mais ça fait mal de te voir dans cet état. Je crois que j'ai largement tenu ma promesse. Maintenant c'est à toi d'agir, de te décider. Soit tu te bats, soit tu abandonnes. Mais sache que tu as encore de belles choses qui t'attendent. Ta vie est loin d'être terminée Leyla...

Une larme roula sur ma joue et je détournai mon regard vers la fenêtre comme je l'aurais fait si elle avait été consciente. Pour l'empêcher de voir ma faiblesse.


Je crus alors sentir ses doigts serrer ma main. Mais j'avais tellement visualisé ce moment que je croyais que ce n'était que mon imagination. Sauf que je ressentis encore cette même pression. Cette fois, je me retournai vers elle et pour la première fois depuis l'accident, ses magnifiques yeux verts rencontrèrent les miens. Leyla essayait de dire quelque chose, mais le masque qui l'aidait à respirer lui en empêchait. Je n'aurais pas dû, mais je lui retirai.

Leyla *difficilement* : Riker...?

Moi *souriant* : Ça va, je suis là.

Je lui réinstallai le masque et appuyai sur le bouton servant à appeler les infirmières. Puis, je passai un coup de fil à ses parents, puis à Ross, qui avertit tous les autres. Des femmes en tenues blanches entrèrent dans la chambre et prévinrent les médecins du réveil de Leyla. Ils vinrent l'examiner et après avoir reçu les résultats, ils la débranchèrent quelques heures plus tard du respirateur et de la machine qui la maintenait en vie.

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Trois jours après son réveil, assis près de son lit, Leyla et moi discutions. Elle m'avait demandé les détails de l'accident. Elle ne se souvenait pas de ce dernier, ni des heures le précédant. Elle fut surprise d'apprendre qu'elle était restée deux semaines dans le coma. Nous parlions de tout et de rien lorsqu'elle me posa une question que j'aurais voulu ne pas avoir à lui répondre.

Leyla : Riker?

Moi : Mmm?

Leyla : Je... je voudrais me voir. Tu pourrais m'emmener un miroir?

Ses ecchymoses avaient beau avoir diminuées, elles étaient encore visibles.

Moi *après quelques secondes* : Leyla... je ne pense pas que ce soit une bonne idée...

Leyla : Pourquoi? J'ai bien le droit de voir à quoi je ressemble!

Moi : Je sais, mais tu dois éviter toutes sources de stress, et d'émotions fortes.

Leyla : Alors je suis laide?

Moi : Ce n'est pas ce que j'ai dit.

Leyla : Mais tu ne l'as pas nié.


Je me levai à contre cœur et décrochai le miroir accroché au mur. Je retournai près de Leyla et plaçai le miroir devant elle. Quelques secondes suffirent pour qu'elle se mette à pleurer. Je posai le miroir et tentai de baisser ses mains qu'elle utilisait pour cacher son visage.

Leyla : Ne me regarde pas, je suis affreuse.

Moi : Mais non.

Leyla : Si!

Moi : Mais bien sûr que non Leyla.

Leyla : Je ne me reconnais même pas...

Elle me laissa enfin la prendre dans mes bras. Je voulais la serrer fort contre moi, mais j'avais peur de lui faire mal à cause des bleus couvrant ses bras. Et puis elle semblait si fragile que j'avais peur de la casser.

Moi : Ce n'est qu'une question de temps.

Leyla : Je ne change tout de même pas d'avis, je suis laide et je fais peur.

Moi : Ce n'est pas vrai! Tu es belle Leyla. Tu l'as toujours été...

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Aonn Riker est trop chou de dire à Leyla qu'elle a toujours été belle! Essaie-t-il seulement de la rassurer ou se cache-t-il quelque chose sous cette phrase? Dites-moi ce que vous avez pensé de ce chapitre. :)

Des ''R'' plein le cœur (R5 fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant