Chapitre 2 - La disparition de Bart Harper

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(2 mois plus tôt)

Bart Harper était sous la garde des Murray, placé dans cette famille depuis un moment, il était prévu à l'adoption prochainement par une famille new-yorkaise. À seulement dix ans, son avenir semblait prometteur : il jouait déjà du piano et du violon avec une forte aisance, il avait une passion pour la lecture, une bonne élocution et avait de très bonnes notes grâce aux cours par correspondance que leur donner les Murray. C'était le petit garçon idéal que toute famille espérait avoir. Bien que son fort caractère puisse parfois poser problème, sa gentillesse compensait largement cela.

Comme chaque samedi après-midi, les enfants avaient la permission de s'amuser dans le manoir, sous la surveillance attentive de Mme Murray. Fidèles à leur habitude, ils adoraient jouer à cache-cache, profitant non seulement du plaisir du jeu, mais aussi de l'immensité du manoir. Bart était le champion de ce jeu ; il cherchait constamment de nouvelles cachettes et était presque toujours le dernier à être trouvé, si ce n'était que parfois, il était contraint de sortir car les autres enfants ne parvenaient pas à le trouver. Mais ce jour-là, Bart ne sortit jamais de sa cachette et devint véritablement introuvable.

Dans un moment de panique, Mme Murray ordonna à tous ses domestiques de partir à sa recherche, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du manoir, malgré l'interdiction formelle de s'aventurer seuls. Chaque pièce devait être soigneusement verrouillée après vérification, afin d'éliminer toute piste déjà explorée. Les autres enfants furent immédiatement renvoyés dans leurs chambres, fermées à double tour. Je ne comprenais pas pourquoi il fallait les enfermer ainsi. Était-ce pour ne pas les effrayer ? Ou simplement pour les protéger ? Une chose était certaine, je n'acceptais pas cette situation.

Chaque recoin, chaque pièce avait été fouillé, mais toujours aucune trace de Bart quelques heures après. La tension et l'anxiété se faisait ressentir sur le visage de Mme. Murray, on voyait très bien qu'elle était au bord du désespoir.

— Madame, je pense qu'il serait prudent d'appeler la police, c'est vraiment inquiétant... Nous avons cherché partout et Bart n'est visiblement pas là !

— Non, Nora ! Continuez à chercher, il doit être quelque part. Un enfant ne disparaît pas comme ça ! s'écria-t-elle.

M. Murray venait tout juste de rentrer du travail, Mme. Murray s'empressa de lui hurler dessus du fait qu'il ne répondait pas à ses appels. Afin d'éviter toute scène devant nous, ils décidèrent de monter dans leur chambre pour discuter.

La nuit approchait à grands pas, et je cherchais désespérément Bart. J'espérais le retrouver, mais au fond de moi, je priais simplement pour qu'il soit en sécurité, où qu'il soit. Je suis retourné discrètement à l'étage des enfants, inquiète qu'ils n'aient été effrayés par les cris de Mme Murray. J'avais besoin de les rassurer. C'est alors que, contre toute attente, une dispute résonna dans le couloir, venant certainement de la chambre des Murray. Des objets se brisaient, et des hurlements se faisait entendre. Je ne parvenais pas à comprendre exactement ce qui se passait, mais une chose était certaine : cela semblait très violent.

Je redescendis en bas, attendant que Mme ou M. Murray fasse de même. Je me dirigeai vers la buanderie pour terminer le linge que j'avais mis de côté. En triant les vêtements, je tombai sur quelque chose d'étrange enfoui au fond du panier des enfants : une veste en jean tachée. D'après l'étiquette, elle appartenait à Bart. Ce qui m'inquiétait le plus, étaient les légères tâches rouges qui la couvraient, semblable à du sang. En la touchant, je sentis que le liquide était encore frais sur mes doigts. Sans réfléchir, je pris la veste et remontai discrètement dans ma chambre pour la cacher. J'espérais que cela pourrait être une preuve ou une piste concernant sa disparition.

Les Murray ne semblaient pas vouloir alerter la police, mais personne n'avait dit que quelqu'un d'autre ne devait pas le faire. À ce moment-là, je souhaitais simplement que quelqu'un remarque l'absence de cette veste pour enfin mettre un visage sur un potentiel suspect. Je n'étais que la domestique, et pourtant, je venais de mettre la main sur un secret que personne n'aurait soupçonné d'être révélé au grand jour.

LE SECRET DES MURRAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant