Jeux de pouvoir- tome 1

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟯𝟮.

Le silence qui s'étend dans le hangar est lourd, presque oppressant. Les hommes se regardent, visiblement réticents à prendre le risque de m'affronter après ce qu'ils viennent de voir. Mon regard reste fixé sur eux, impatient et électrique. Finalement, un homme plus grand que les autres s'avance. Il est massif, avec des épaules larges et un visage dur, marqué par des combats passés. Ses yeux me jaugent sans aucune peur.

- Moi, dit-il d'une voix grave, brisant le silence. Il monte sur le ring, un sourire en coin, comme s'il croyait que je ne serais qu'un autre adversaire à dominer.

- T'es sûre de vouloir ça ? demande-t-il, sa voix empreinte de moquerie.

- Absolument, répondis-je, mes poings déjà serrés, prêts pour l'affrontement.

Le cercle se referme autour de nous, les autres observant avec une attention mêlée d'appréhension et de curiosité. Émir et Alil sont en arrière, les bras croisés, scrutant la scène avec intérêt. Alil a un sourire en coin, comme s'il savait déjà comment ça allait se finir. L'homme me fonce dessus d'un pas lourd, tentant un crochet du droit. Je l'esquive avec agilité, laissant son poing frapper l'air. Je me décale, cherchant une ouverture, puis je riposte avec une série de coups rapides, frappant son flanc et son ventre. Il encaisse les coups sans broncher, avant de tenter de m'attraper. Mais je suis plus rapide. J'esquive son bras qui tente de m'immobiliser et lui envoie un coup de genou dans l'estomac. Il grogne, reculant d'un pas, surpris par ma vitesse et ma précision. Ses yeux s'assombrissent, et il revient à la charge, cette fois avec plus de rage. Ses mouvements sont puissants mais prévisibles. Je continue de l'esquiver, cherchant l'opportunité parfaite pour porter un coup décisif.

Et soudain, elle se présente.
Je me faufile sous son bras tendu, pivote et, d'un coup de pied puissant, je frappe son genoux, le faisant vaciller. Avant qu'il ne puisse se reprendre, je frappe à nouveau, cette fois en plein visage. Il s'écroule au sol, grognant de douleur, la respiration lourde. Je me tiens droite au-dessus de lui, le cœur battant à un rythme frénétique, les poings encore serrés. Les spectateurs restent figés un instant, avant que des murmures d'admiration ne s'élèvent. L'homme au sol tente de se relever, mais il vacille, sonné par la force des coups. Je ne lui accorde qu'un bref regard avant de me tourner vers le reste du groupe, défiant du regard quiconque aurait encore le courage de m'affronter.

— Qui d'autre ? dis-je, le souffle court, mes yeux toujours brûlants de rage.

Le silence qui s'installe après ma question est encore plus lourd que celui qui l'a précédée. Les hommes se regardent, échangent des murmures. Personne ne bouge. La tension est palpable, et je sens que ma présence, mon énergie, ont changé la dynamique. Je fais un pas en avant, balayant la foule du regard, toujours prête à en découdre.

Alil, un sourire amusé aux lèvres, siffle doucement.

— Je crois que t'as mis tout le monde d'accord, Aela, dit-il en secouant la tête, visiblement impressionné.

Émir reste silencieux, mais son regard en dit long : il est à la fois admiratif et légèrement inquiet. Peut-être ne s'attendait-il pas à ce que je sois aussi impitoyable.

Je tourne lentement sur moi-même, le cœur encore battant, prête à répondre à toute provocation. Mais rien. Juste des regards qui m'évitent, des épaules qui se haussent. Personne ne se lève.

Puis, soudain, un téléphone sonne. Alil le sort de sa poche, un sourire en coin alors qu'il lit le message.

— Kaan demande si tout se passe bien... et s'il doit s'inquiéter, dit-il en relevant les yeux, amusé.

— Dis-lui que tout va parfaitement bien, dis-je, mon ton empreint d'ironie, encore enivrée par l'adrénaline du combat.

Alil tape rapidement sa réponse, tandis qu'Émir s'approche enfin de moi, un air plus sérieux sur le visage.