Les Sexoliques Anonymes [Namjin]

1 Thessaloniciens 4:16-17

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Il regardait les dernières gouttes de pluie tomber dans un tic tac lent et agaçant, sa cigarette coincée paresseusement entre ses lèvres gercées. Le ciel dehors, paraissait aussi morose que son humeur qu'il voyait se détériorer et si ce n'était qu'il avait à faire aujourd'hui, il serait resté au lit à espérer se réveiller dans peut être dix ans.

On était au printemps et quoique la neige avait terminé de tomber depuis belles lurettes, on voyait ça et là quelques blancheurs s'attarder sur les ombres de la ville cotonneuse, rendant sa nature déjà si grise et déprimante, beaucoup plus désagréable à supporter.

"Temps de merde, situation encore plus merdique!" Il souffla entre ses dents serrées.

Comment allait il se débarrasser de celle-ci? Ne pouvait-il s'empêcher de se demander toutes les vingt secondes et honnêtement, cela commençait sérieusement à l'irriter. Il aspira une bouffée monstrueuse de la nicotine et rejeta ce qui ne lui servirait pas et ferma douloureusement ses paupières lorsqu'un mouvement derrière lui, lui annonça que l'autre se réveillait.

"Putain!" Il grommela tout bas avant d'écraser le reste de ce qui subsistait de son mégot sur le bord de la fenêtre branlante.

Regardant sa montre, il soupira quand même soulagé, en constatant qu'il était presque treize heures et qu'il allait trouver l'excuse parfaite pour s'échapper. Il eut un sourire mesquin, presque cruel avant de se retourner vers la silhouette voluptueuse qui s'étirait dans le lit King size, du moins c'est ce qui était écrit sur la brochure, de la chambre d'hôtel miteuse.

"Miss Choi, bon réveil." Il susurra à l'adresse de la femme aux courbes tentatrices. Cette dernière, encore piégée dans les résidus de son sommeil, sourit bêtement, pointant la bouche en coeur en quête d'un baiser qui ne vint jamais.

Cela eut don de la réveiller complètement et elle fixa l'homme qui l'avait fait grimper jusqu'au rideaux, jusqu'à atteindre les cieux, de la veille au petit matin. Encore, elle fut saisit par la beauté du spécimen en face d'elle.

Si la veille encore, son charme animal et ses traits ciselés aussi parfaitement qu'une sculpture grecque dans la pénombre du Golden Closet, lui avait fait l'effet des flammes torrides de l'enfer allumées dans l'antre même de sa féminité, aujourd'hui alors que les bribes curieuses du soleil de midi caressaient son visage, elle ne pouvait qu'être stupéfiée par la douceur de sa physionomie angélique.

Nul n'avait le droit d'être aussi beau.

L'homme devant elle, avait tout de ce que les poésies et mythes avaient décrit d'Apollon. Avec un physique mince mais fort et parfaitement proportionné, que personne n'aurait deviné sous ses habituelles robes et vêtements larges, ses larges épaules portaient son corps svelte en forme de V surligné par de longues jambes athlétiques.

Miss Choi le déshabillait rêveusement, repensant à l'hystérie qui l'avait habitée lorsque ce corps l'avait surplombé et dominé, faisant d'elle une masse méconnaissable de gémissements et de supplications.

Oh combien il l'avait fait supplié. Elle était certaine de ce qu'elle avait pu constater, que l'homme prenait son pied à être vénéré. Il se souvenait parfaitement de la noirceur qu'avait habité ses yeux lorsqu'à genoux, elle avait supplié grâce et pardons, lorsqu'à quatre pattes, elle avait juré que par lui et pour lui.

Jamais de sa vie elle n'avait connu pareil vulnérabilité. Jamais n'avait elle souhaité que la mort la foudroie et fasse d'elle esclave des enfers. Et pourtant, pourtant elle recommencerait encore, même si Dieu ne le lui pardonnerait jamais.

"Je pense qu'il est temps que je m'en aille, maintenant, belle dame" Reprit l'homme avec un sourire en coin, conscient de ce qui pouvait bien passer par la tête de la mère de famille esseulée. Elle haleta doucement, la panique effritant son visage pourtant si beau encore malgré l'âge et les déceptions.