2. La fin du mirage

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Ténébris est assise au pied d’un arbre , profitant de l’ombre que le grand chêne projette pour se rafraîchir et réfléchir . L'objet de son intention n’est autre que son frère , Gryf . 

Quelqu’un s’assoit à côté d’elle , elle ne prend pas la peine de détourner le regard sachant déjà qui est là . 

‘’Tu regardes beaucoup Gryf , Téné . T’a déjà l’intention de voler mon ex-petit copain ?’’ Le ton utilisé est celui de la taquinerie mais la blessure est toujours là , à peine perceptible . 

‘’Non , c’est juste qu’il est bizarre ses dernier temps’’ 

‘’Tu veux dire plus joyeux ? ‘’ Shimy demande intrigué , ses mains caressant l’herbe . 

Gryf est plus loin , l’aura de tristesse qui l’entourait  il y a encore quelques jours semble avoir complètement disparu, laissant le jaguarian étrangement joyeux et enthousiaste . Ce n’est pas comme si Gryf n'était pas joyeux de base , mais ses dernier temps c’est comme s’il ne pouvait pas rester un seul moment sans être avec quelque , rire ou parler . 

‘’ Je sait pas Shim’ , j’ai l’impression qu’il cache quelque chose mais-‘’ 
 
‘’Sa suffit Ténébris !’’ La noiraude n’a pas le temps de finir sa phrase que Shimy se lève d’un bond . ‘’Tu n'es pas ici depuis très longtemps et je comprends que tu essaies de faire partie de groupe , de la famille mais ce n’est pas en accusant quelqu’un , Gryf surtout , que nous t'accorderons plus de confiance ! ‘’

’’Mais je ne-‘’ 

‘’Non . Je ne veux pas l’entendre . Ténébris tu fait certes pas partie du groupe depuis bien longtemps mais tu devrais savoir que , tu n’a rien à prouver et Gryf a le droit de garder des secret comme chacun ici alors s’il te plaît arrête .’’ Et sur ceux-ci , l’elfe s’éloigne d’un pas décidé . 

Ténébris reste sous son arbre légèrement sous le choc , d’un côté c’est rassurant de se faire affirmer par l’elfe qui l’a détesté autrefois qu’elle fait parti du groupe , d’un autre c’est blessant que celle ci pense qu’elle accuse Gryf de quelque chose . 

Elle pose sa tête sur ses genoux réfléchissants . 

OoO 

Les feuilles émeraude se colorent de rubis , tandis que les cigales entament le dernier couplet de leur longue chanson . Le vibrant été , laissant peu à peu place à la pause de vie tant attendu . 

C'est lorsque le froid commence à redevenir plus qu'un simple souvenir , que la direction du vent invite le changement brusque , d’une destinée autrefois toute tracée.

La journée commence normalement par un beau soleil d'automne , évidemment. 

“Hey Gryf ! Tu veux venir manger ?”

Un sourire fatigué sur les lèvres , il lève les yeux , les cernes sont profondes et perfectibles malgré la fourrure , sa famille s’inquiète il le sait mais il ne peut toujours pas leur dire . Il … Il ne  peut toujours pas l’accepter malgré les rappels douloureux de son corps en déclin . Son cœur n’ai pas la seul chose impacter par l’éclat qui se rapproche, la simple proximité intime avec un infime morceaux d’une arme emplie d’autant de magie noir laisse des trace permanente . Son sang est contaminé et circule avec une lenteur presque boueuse dans ses veines , ses poumons peine à transporter l’air et son cerveau se fait trop souvent long et brouillon . Il traverse ses journées dans un passage de flou continu encastré dans les yeux , le visage de sa famille c’est depuis longtemps , fait flou et il ne perçoit plus que le brouillon trait de leur contours . 

Sa souplesse et son éternelle énergie on laisser place à une lutte sans fin pour seulement mettre une jambe devant l’autre . 
Sa famille bien sûr la remarque , mais tous sont soit incertains -Razzia et Ténébris- soit encore trop plongés dans leur propre chagrin pour le remarquer pleinement -Jadina et Shimy- . 

Il ne veut pas mourrir , mais est ce que la vie mérite t’elle réélement d’être vécu dans une douleur constante et un brouillard de couleur flou sans fin ? 

Il n’est pas sûr de la réponse . 

« J’arrive Razzia ! » 

Il se lève , s’appuyant légèrement sur le tronc d’arbre derrière lui , l’herbe lui chatouille les pieds et le soleil lui caresse les joues . Il pose un pied devant l’autre , et le monde s'arrête . Il se souvient du regard brun perplexe virant sur l’inquiétude de son dernier meilleur ami , il se souvient de la brise presque trop froide qui descend le long de son dos , il se souvient du brusque arrêt du chant des cigales et de la vie . 

Il se souvient de la douleur brûlante qui traverse sa poitrine comme des milliers de pic glacé . 

Et il sait , il sait que le temps des illusions et des mirages et finit , que l’oasis qu’il a créé reviendra le sable qu’elle a toujours été . 

Le temps des faux semblant s'arrête avec les cris de Razzia qui appelle son nom au loin. 

Je ne veux pas mourir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant