Just a little lie

Chapitre 1

6 mois plus tard.

Bip-bip-bip-bip.

Mes yeux s'entrouvrent difficilement pour trouver d'où provient ce bruit insupportable. L'écran de mon smartphone affiche la photo de mon meilleur ami avec un chapeau d'anniversaire digne d'un enfant de cinq ans. Je me tourne complètement pour l'attraper et répondre malgré le fait que la fatigue est encore présente.

— Tu es en retard. Hurle-t-il dans le combiné.

Je marmonne des salutations auxquelles je n'ai pas eu droit tout en bâillant. J'écarte mon téléphone pour apercevoir l'heure et me rends compte qu'il me restait cinq minutes après avoir fait répéter mon alarme à dix reprises. Cinq minutes c'est sacré.

— La prochaine fois que tu me réveilles en avance Juan, je t'égorge.
— J'aime entendre les doux mots que tu prononces le matin. Rit-il.

Je ronchonne en me levant difficilement, déjà que cette journée ne m'enchantait pas, mais avoir perdu cinq minutes de sommeil ne m'aide pas.

Je fais quelques pas dans ma chambre pour atteindre la lumière et finis par l'allumer avant de trébucher sur un vêtement que j'avais laissé traîner. J'entends le rire de l'abruti résonner à travers mon téléphone alors que je me masse la joue après un violent câlin avec le sol.

— Je t'emmerde.
— C'est ta faute. Il suffirait que tu ranges ton appartement. S'amuse-t-il en toussotant.

C'est vrai que j'ai une tendance à tout reporter au lendemain, encore plus le ménage. Mais en même temps, je n'ai pas une minute dans ma vie pour le faire. Entre mon travail, ma famille et mes meilleurs amis, cette tâche descend très bas dans mon échelle de priorité.

— Au lieu de te marrer, c'est quand que tu arrives ? demandé-je en attrapant des vêtements propres.

Il se racle la gorge, ce qui n'est jamais bon signe avec lui, je fronce instantanément les sourcils en me dirigeant à présent vers ma salle de bain. J'ai déménagé il y a un mois et je crois que ce que je préfère, c'est d'avoir une douche fonctionnelle tous les matins.

— Il se trouve que les gamins m'ont refilé leur rhume.

Je sais ce que ça sous-entend et ça ne me plaît pas du tout.
Comme si cette journée n'était pas suffisamment difficile. Maintenant, je me retrouve à aller seule à un mariage que j'aurais aimé éviter.

Juan est instituteur à l'école élémentaire depuis cinq ans, il tombe moins souvent malade qu'au début de sa carrière, mais évidemment ça devait arriver aujourd'hui.

— Je savais que j'aurais dû demander à Mike. Lancè-je désespérée.

Il s'étouffe en toussant, bien que ça ressemble plus à un rire. Je me douche rapidement, pour ne pas le faire attendre trop longtemps, suivi d'un brossage de dents expéditif avant de le reprendre au téléphone. Je me dirige finalement dans mon salon où je vois l'heure avancer à toute vitesse. Sans surprise, je serai en retard.

— Tu aurais pu au moins me contaminer, ça m'aurait évité d'y aller aussi.

Et ça m'aurait sauvé de la journée que je redoute le plus.

Non pas que je n'aime pas les mariages, loin de là, la majorité de mon travail consiste à en organiser. Mais je n'aurais jamais pensé compter parmi mes clients ma sœur et mon ex-copain.

— Pardonne-moi cette erreur. Cependant, commence-t-il avec un sourire que je lui devine aux lèvres, j'ai prévu un plan b.

Je hausse les sourcils, même s'il ne peut pas les voir, intrigué par la suite de cette conversation.