The Prohibitions and Me, Tome 2

Chapitre 1

                   Les lumières stroboscopiques scintillent à travers la fumée épaisse qui enveloppe la piste de danse. Le rythme frénétique de la musique électronique pulse dans l'air, vibrant dans mes veines alors que je me laisse emporter par la fébrilité de la nuit. Je n'ai aucunement l'intention de penser à ce qui m'attends au-delà de ces murs, pas ce soir. Mes cheveux blonds sont en bataille, dansant au rythme de mes mouvements effrénés sur la piste de danse. Une coupe de champagne à la main, je lève mon verre dans un toast à l'ivresse, à la liberté, à tout ce qui peut me garder loin du monde extérieur. Les basses profondes résonnent dans ma poitrine, étouffant les pensées qui tentent de s'infiltrer dans mon esprit. Je me fraie un chemin à travers la foule, m'approchant du bar avec une assurance feinte. Les regards brûlants des autres fêtards glissent sur moi, mais je les ignore. Cette nuit est une fois de plus mon évasion, ma parenthèse dans une existence que je préfère oublier.

Le barman me lance un sourire complice lorsque je commande un cocktail exotique, mélange explosif de vodka et de fruits tropicaux. Je saisis le verre d'une main fébrile, portant le liquide coloré à mes lèvres avec une avidité insatiable. Chaque gorgée est une promesse de plaisir, un instant de félicité éphémère dans un monde en perpétuel mouvement. La musique s'intensifie, m'enveloppant dans son étreinte enivrante. Je me laisse emporter par le tourbillon de sons et de sensations, ignorant les avertissements silencieux de ma conscience. Autour de moi, d'autres danseurs se laissent aller à la même frénésie, cherchant à repousser les limites de l'extase. Bientôt, une main se pose sur mon épaule, interrompant ma transe éphémère. Je me tourne lentement, mes pupilles dilatées rencontrant le regard pétillant d'un inconnu au sourire charmeur. Il me tend une petite pilule, un éclat malicieux dans les yeux.

-Pourquoi pas ? me dis-je à moi-même, saisissant la drogue sans hésitation.

Les conséquences semblent lointaines, oubliées dans les méandres de la nuit sans fin. J'avale la pilule d'un geste fluide, laissant mon corps se noyer dans un océan de sensations. Dans ce sanctuaire de plaisirs éphémères, je suis reine, maîtresse de mon destin peu importe l'heure et le jour. Et je compte bien en profiter, quitte à repousser les limites de l'interdit jusqu'à ce que l'aube vienne dissiper les ombres de la nuit.

                Alors que les heures avancent et que les verres se succèdent, la réalité semble se dissoudre lentement autour de moi. Les contours des visages deviennent flous, les sons de la musique et des rires se mêlent en un bourdonnement indistinct. Je sens le sol vaciller sous mes pieds, mais même cela ne parvient pas à briser l'emprise enivrante de la nuit. Finalement, l'air étouffant de la boîte de nuit devient suffocant. Une irrépressible envie de liberté m'envahit, et sans réfléchir davantage, je me fraie un chemin à travers la foule enivrée vers la sortie. L'air frais de la nuit me caresse le visage lorsque je franchis enfin les portes de l'établissement. Dehors, les rues de Los Angeles s'étendent devant moi, un labyrinthe de lumières et de mouvements. Mes pas vacillent légèrement sur le trottoir alors que je m'aventure plus loin dans la nuit. Les néons des enseignes clignotent comme des étoiles artificielles, éclairant mon chemin avec une lueur hypnotique. Je marche sans but précis, laissant mes pensées errer dans les méandres de mon esprit brumeux. Les voitures filent à toute allure à côté de moi, leurs phares laissant des traînées lumineuses dans leur sillage. Je me sens comme une ombre parmi les ombres, une silhouette solitaire perdue dans le chaos de la ville. Le vent nocturne souffle doucement, apportant avec lui les murmures de la nuit. Je me laisse bercer par cette symphonie urbaine, mon esprit voguant entre lucidité et désorientation. Chaque pas m'éloigne un peu plus de la réalité, m'immergeant davantage dans ce monde de sensations éphémères. Je ne sais pas où mes pas me mèneront, ni ce que l'aube me réserve. Mais pour l'instant, cela n'a aucune importance. Dans cet instant fugace, je me sens libre, libre de toutes les contraintes qui pèsent sur moi, libre de simplement être. Et c'est tout ce qui compte.