Du plus loin que je me souvienne, ça n'a jamais été la joie dans ma famille.
Mes parents, que je pensais fous amoureux, ont commencé à sérieusement se disputer lorsque j'étais toute petite. Et en fouillant bien dans ma mémoire, quelques souvenirs d'excès de violence de la part de mon père sont assez vite remontés, mais cela fera l'objet d'un autre chapitre.Difficile de dire quand cela a commencé, et si ça s'est réellement bien passé un jour entre mes parents. L'unique chose dont je suis sûre est le fait qu'ils ne s'aimaient plus. Si tant est qu'ils s'étaient aimés un jour.
Leur séparation post-confinement m'a bien prouvé cela, presque immédiatement, mon père a trouvé un appartement dans une ville proche et j'ai fini le collège en garde alternée.
Mes deux parents ont très vite retrouvé l'amour. Pour ma mère, son amour d'enfance. Et pour mon père une femme adorable, rencontrée sur internet.
C'est à ce moment que tout s'est compliqué. Ces deux personnes avaient des enfants. Deux chacun. Nous faisions donc partie, avec mes frères, de deux familles recomposée différentes. Difficile de s'y retrouver.
Nous avons bien vite appris à cohabiter avec nos nouveaux demis frères et sœurs.
Du côté du nouveau copain de ma mère, un de ses enfants ne voulait pas venir nous rencontrer. Sûrement encore le déni du divorce de ses propres parents. N était un garçon de mon âge, très gentil mais assez indépendant. J sa petite sœur venait déjà régulièrement chez nous tandis que son frère préférait passer son temps avec ses amis.Puis nous avons fini par le rencontrer. Très vite nous nous sommes rapprochés puisque nous avions des passions en commun. Avoir le même âge facilitait aussi notre entente.
Puis l'impensable arriva, sûrement pensais-je être amoureuse de lui, l'aimer ou quelque chose du genre. Nous nous sommes mis ensemble.
(Peut-être sentez-vous de l'animosité dans mon écriture mais cette histoire me débecte à chaque fois que je la raconte. Vous devez donc vous douter qu'elle a très mal fini.)
Je ne me souviens plus de la date exacte, cela devait être en octobre ou en septembre je ne sais plus bien. Mais tout s'est fait très vite. Et je regrette tant. Je regrette ne pas m'être servi de mon cerveau et d'avoir agi avec ce que je pensais être des sentiments forts et sincères...
J'étais perdue honnêtement, et cela peut sûrement se comprendre si l'on prend en compte le fait que je n'ai jamais été très attirante. Je rentrais au lycée et je n'avais jamais eu d'expériences amoureuses « sérieuses ». Les garçons ne s'intéressaient pas à moi et je n'arrivais pas à savoir ce qu'était le vrai amour. Je me posais des questions, et la relation de mes parents n'était pas vraiment un modèle à suivre.
J'avais un besoin d'affection assez conséquent, comme beaucoup de jeune fille mal dans leur peau de 14-15ans. C'est malheureux à dire, mais je sais que je n'étais pas la seule et j'espère sincèrement que les autres filles dans mon cas ne feront pas d'erreurs telles que celle-ci.
Je disais donc que le jour, où c'est arrivé, je n'en ai aucun souvenir. Nous nous entendions peut être trop bien N et moi, tout était assez étrange.
Tout ceci s'est passé un soir, nous dormions donc dans la même chambre. C'est d'ailleurs en cela que j'en veux un peu à ma mère. Mettre deux ados dans une chambre et s'attendre à une harmonie parfaite n'est pas forcément l'idée la plus judicieuse qui aurait pu lui venir. Nous nous sommes embrassés et je lui ai dit « je t'aime » sans savoir que ces mots, j'allais les regretter l'année à venir.
Je me souviens avoir passé des soirées entières à lui raconter ma vie, lui dire à quel point je n'étais pas forcément à l'aise avec moi, avec mon corps. Lui avoir tout dit sur mes amis, sur ce que j'aimais. Avoir passé des nuits à partager nos vies, il ne m'en racontait pas autant, peut-être que cela aurait dû m'alerter ? Mais pour la première fois, un garçon s'intéressait à moi.
L'effervescence de ces sentiments agissaient en moi comme un ouragan, ce que je pensais être de l'amour (je sais actuellement qu'il n'en était rien) m'a bousculé. Perturbé. Je ne l'ai, je pense, jamais dit mais je me suis empêchée beaucoup de chose pour lui.
Je pleurais souvent. Mon manque d'attention reprenait le dessus et la pression de la section bilingue était assez lourde à porter. (Sans parler du divorce de mes parents).Nous avons passé un mois à parler, s'embrasser sans jamais se montrer. Je l'ai dit à L et A, une soirée où elles sont venues dormir chez moi comme à notre habitude. Nous avons regardé un film, N était là et c'est ainsi que nous leur avons annoncé.
Elles étaient choquées évidemment, mais heureuses pour moi ? Inquiètes ? Encore aujourd'hui je ne saurais le dire.
À cette époque-ci, je voulais être en couple, avoir un copain qui s'occupe de moi et m'écoute lorsque je ne vais pas bien. N était là, il m'a écouté pendant un moment et s'occupait un peu de moi. Même si je faisais très souvent le premier pas en y repensant.
Cet objectif de relation de ma part n'était pas sain au début. Je sais que beaucoup souhaite simplement être en couple, quitte à prendre le premier venu, le premier garçon qui me donnera un minimum d'attention.
J'avais si peu confiance en moi que, n'importe qui ayant un tant soit peu d'affection et d'attention pour moi, aurait pu me faire « tomber amoureuse ».
J'étais prête à tout pour vivre le Grand Amour.________
On commence à rentrer dans les choses sérieuses !
-> J'écris à l'instinct, s'il y a des incohérences ou soucis de temporalité je m'en excuse ! <-
Je ne suis pas non plus neutre dans mon écriture, mais je m'énerve moi même alors parfois c'est difficile d'écrire sans immiscer des sentiments..
(Je re précise que cette histoire est passée, cependant certains événements récents font que les souvenirs restent écœurants à visualiser).Zazoo <3
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RandomLe début du début, ces moments de ma vie que je souhaite oublier (pour la plupart). Certains heureux et d'autres honteux. Le premier, de ce qui j'espère, deviendra une série d'ouvrage sur ma vie (presque) tranquille. ⚠️Tout ce que je raconte est V...