Il couru. Il couru parce que sa vie en dépendait, parce qu'il allait bientôt se faire tuer par celui qu'il essayait d'échapper. Il couru dans l'herbe, dans la forêt de toutes ses forces, il essaya d'appeler de l'aide mais personne ne l'entendait, il était seul face à son ennemi. Je vais mourir, se demanda l'enfant. Il ne voulait pas, pas maintenant. Il avait tellement de choses à vivre, à découvrir, cela ne pouvait pas arriver maintenant, pas dans ces conditions, dans ces circonstances. Des larmes tombèrent, se glissèrent le long de ses joues, parce que le jeune garçon savait qu'il avait aucune chance de s'en sortir. Il faisait gris, les nuages se multipliaient dans le ciel, la pluie tombait fortement, les oiseaux fuyaient, entendant le bruit d'un flingue retentir. Le garçon pris peur et courut encore plus vite mais tout devint flou dans son champ de vision, les animaux, les fleurs, les plantes, le sol, l'herbe, la gadoue, tout devint flou. Et il se retrouva soudainement dans l'eau. C'est fini pour moi , se disait-il. Il n'y avait plus d'espoir.
Il ferma ses yeux.
Pour toujours.
Un orage éclata.
28 août 2005 aux Etats-Unis. La pluie tombait fort et l'atmosphère était sombre, jusqu'à effrayante. La pleine lune donnait une ambiance plutôt glacial. Les environs étaient obscurs. Toute la ville était engloutie dans le noir, marquée par le peu de lumière qu'illuminaient les lampadaires.
— Ils ont pas annoncé de pluie pourtant...
Tout près se trouvait un immeuble, en plein centre-ville. Appartement 65. Une jeune fille était dans sa chambre, bordélique. Les murs étaient remplis de posters de groupe de l'époque ancienne. The Beatles, The Rolling Stones, A-HA, Oasis... La peinture était noir, le bureau noir, le drap noir, le sol noir. Tout était ambiance noir et rock. Tout comme la jeune fille. Elle avait les cheveux noirs et portait deux petits couettes à l'arrière tout en laissant un peu de cheveux également à l'arrière de son crâne. Elle avait également une frange séparant en deux pour ne pas obscurcir sa vision. Elle ne détachait jamais ses cheveux, pour elle c'est un symbole.
Niveau vestimentaire. Elle portait un t-shirt noir avec une jupe courte noire et une veste bleu avez une étoile au dos. Elle avait également de longues chaussettes de la même couleur. C'était une jeune fille au teint pâle avec de beaux yeux bleus qui la mettait en valeur.
— Tu es dans la chambre Mato ?
Elle entendait parler derrière la porte. Ce fut sa grand-mère. Elle vivait avec depuis la mort de sa famille dans des circonstances abominables.
— Oui tu peux entrer, déclara la jeune fille.
La vieille dame s'exécuta aussitôt. Elle avait la soixantaine et portait une longue robe rouge foncé et des pantoufles noirs. Elle avait les cheveux noir.
— Alors, prête pour le grand jour ?
— Mamie, c'est après demain, souffla Mato.
— Tu peux toujours refuser ! s'exclama la dame.
Le 30 août se déroulait la rentrée des classe de la plus grande école de la ville de la BPI ( Brokenden Police Institute ), l'école policière aux 800 élèves qui souhaitaient tous intégrer les groupes de polices de l'établissement et, pour un plus grand rêve, la TAE, où les plus talentueux étaient choisis avec une place très limitée. C'était le rêve de Mato depuis son plus jeune âge, depuis la mort de sa famille.
— Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, tout va bien se passer et puis je ne serai pas seule.
— Ta mère disait la même chose et regarde ce qui s'est passé..., s'inquièta vielle dame.
Mato serra son point et baissa sa tête.
— Je te permets pas de parler d'elle, ce qui s'est passé ne concerne en rien son métier, ils ont été assassinés, c'est tout.
— Je t'assure que cela a un lien avec la police, mais tu ne veux pas me croire. Je veux pas te perdre toi aussi, Mato.
— Arrête, il ne se passera rien. Maintenant sors de ma chambre s'il te plaît.
La vieille dame sortit, le regard baissé et attristé. Mato souffla avant de regarder par la fenêtre. Elle se demandait combien de temps cela faisait qu'ils étaient partis, la laissant seule dans cette ville meurtrie, remplis de meurtres et de tristesses. Elle alluma la télévision qui était posée sur son bureau et regarda les infos. Ils parlaient de jeunes filles qui venaient d'être retrouvées au bord de la route après avoir disparu toutes les deux pendant pratiquement 2 mois, début juillet dernier. Toute la presse fut sur le coup.
L'une s'appelait Laura Morena. 15 ans. Elle a le teint bronzé et une longue chevelure brune, elle fut enlever alors qu'elle dormait dans sa chambre, non loin de celle de ses parents.
L'autre s'appelait Katie Howles. Également 15 ans. Elle a le teint très clair et une chevelure bouclée blondes, avec des yeux bleus profonds, comme la couleur de la mer une nuit d'été. Elle a été enlevée aux yeux de tous alors qu'elle courrait avec sa maman dans un parc de la ville. La fourgonnette est allée plus vite que les passants. Un seul suspect mais la police n'a jamais réussi à l'identifier.
— Katie et Laura....
Mato se sentit effrayée et aussi soulagée par leurs retrouvailles. Cela pouvait arriver à n'importe qui n'importe quand. Les disparitions paraissaient plus récurrente depuis le mois de mars, souvent les victimes n'étaient jamais retrouvées ou alors sans vie. Très peu de cas où la victime fut retrouvée vivante. Revenma était souvent pointée du doigt. Cette organisation criminelle sévissait depuis les années 80. Il y avait une possibilité d'avancement pour retrouver ce clan mais d'autres personnes pensaient que leur trouvaille allait déclencher une plus grande discrétion et une plus grande prudence. Personne ne savait si c'était volontaire ou si elles s'étaient échappées, les filles n'ayant pas encore la force de parler.
Le téléphone de Mato sonna. C'était sa meilleure amie, Yumi Winfrey, une jeune fille métisse aux cheveux frisés de son âge. Elles se connaissaient depuis leur 6 ans. Sa mère travaillait dans une boulangerie pas très loin d'un centre commercial et son père était Kendrick Winfrey, l'un des agents de la TAE, il n'était pas souvent à la maison dû à son travail, ce qui déprimait la petite.
« — Mato allo ? C'est Yumi.
— Salut Yumi, pourquoi tu m'appelles ?
— Tu as vu les infos, a retrouvé deux filles.
— Oui je regarde en ce moment même, c'est ton père qui est sur le coup ?
— Oui, il est parti avec un autre agent, l'agent Coson, c'est atroce...
— Ce qui est atroce c'est de voir apparaître ces images à la télévision, ce genre de situation ne devrait même pas exister dans notre monde.
Mato serra son poignet droit. Ses doux yeux au couleur du ciel semblaient briller. La jeune fille apparaissait comme malheureuse.
— Il faut être patient Mato, je sais que tout ça finira par s'arrêter.
— À combien de morts on les attrapera ? À combien de victimes attristées, brisées, tuées on réussira à les avoir ? Faut-il attendre que la ville se détruise et nage dans un bain de sang pour pouvoir les capturer ? Est-ce qu'on jour tout ça sera fini ? Ça fait des années et des années qu'on se pose les mêmes questions et au final rien n'a changé et rien ne changera Yumi.
— Je j'y suis pour rien, je l'espère tout autant que toi...
Yumi pensait à son père qui faisait tout avec son équipe pour retrouver les coupables, retrouver cette alliance et mettre la main sur leur chef, sur ses équipiers, sur tout ceux qui ont commis des crimes atroces, son père dont elle était fière malgré ses absences. Elle pensait de tout cœur qu'ils allaient bientôt en avoir fini et qu'elle allait retrouver une vie normale en compagnie de ses parents, loin de toute cette actualité morbide. C'était ce qu'elle pensait.
— Yumi... les jours passent et rien ne change. Nous continuons de souffrir parce que nous arrivons pas à éliminer nos ennemis. Le nombre de mort augmente encore, ceux qui finissent détruit mentalement également... la vie humaine est presque inexistante dans cette ville. C'est pour ça que je dois rejoindre la BPI, je sais de quoi je suis capable, je saurai les éliminer, jusqu'au dernier.
— Mato ne va pas absorber tous les maux des gens parce que tu as décidé que tu avais la capacité de les battre. On va être tous là pour réussir à entrer dans cette école, on est tous avec toi, ne va pas t'infliger ça seule, de toute façon je te l'interdirai. »
Sa meilleure amie était très protectrice envers elle.
Elle avait le syndrome du sauveur depuis qu'elle n'a pas pu sauver sa famille, qu'elle était impuissante quand elle a vu sa grande sœur dans un bain de sang étendue au sol. Son premier réflexe était de fuir et non de l'aider. Elle voulait fuir de toutes ses forces et retrouver ses parents mais ils furent également attaqués. Elle entendît seulement les dernières paroles de sa mère qui résonnait en elle. « Fuis Mato, fuis la, cours. Reste vivante je t'en supplie » Elle en faisait des cauchemars.
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Mana Speline
Mystery / ThrillerDans les années 2000 à Breckendon, l'organisation criminelle Revenma continue de sévir chaque jour dans une ville maintenant dévastée par l'impuissance, les morts et l'injustice. Mato Hurst, une jeune orpheline de 15 ans, intègre avec ses amis l'éco...