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Le meurtre de Lena Fostui passa en boucle sur les chaînes d'infos locales de la ville. Tout le monde regardait le corps sans vie sous un drap blanc de la jeune fille avec la police sur les lieux du crime. Abominable, horrible, cruelle, effrayant on pouvait entendre dans la bouche des citoyens. Ce n'était que le début d'une série de meurtres au sein de l'école de la Brenckendon Police Institute. Ils ont envoyé la TAE réglait cette affaire. Tout le monde pensaient à Revenma même si on pouvait faire affaire à un prédateur sexuel. L'école fit une minute de silence pour cette élève modèle, qui était prête à être intégrée à l'une des unités de l'autre établissement. Ses amis pleuraient sa mort, les autres élèves compatissaient, c'était un destin auquel ils pouvaient vivre à tout moment. Mato et Yumi déposèrent des fleurs devant son portrait qui se trouvait à l'extérieur, dans la cour.
— Ça aurait pu être nous, dit Yumi, yeux assombris.
— Clan de merde.
— Rien nous dit que c'est eux.
— Tu crois à la piste du prédateur ?
— Ce que je comprends pas c'est pourquoi elle était en uniforme tard la nuit, peut-être qu'elle s'est faite enlever juste avant ?
— Ils ont enlevé cette piste.
— Il faut se protéger.
— C'est pas depuis hier qu'on doit se protéger, c'est depuis toujours. On est pas en sécurité dans cette ville.
Mato se retourna et continua de marcher, tenant son parapluie dans sa main, Yumi la rejoint.
Ce n'était pas la première fois que des élèves du BPI mourraient. Depuis sa création, on en décomptait pas moins de 25 avis de décès. La plus récente remontait à avril dernier. Une élève de17 ans s'était faite percuter par un camion alors qu'elle aidait une vieille dame à traverser la route. C'était une élève brillante et prête à tout pour aider le monde qui l'entourait. Sa mère n'avait pas supporté sa mort et s'est suicidée. Son père est tombé en grave dépression après la mort des deux femmes de sa vie. Il fut interné en hôpital psychiatrique. Encore une famille détruite par le destin de cette ville macabre.
— Rentrons à l'intérieur.
— Oui, tu as raison.

La fin des cours arriva. Tout le monde sortit de salle pour se diriger vers la sortie. Il pleuvait encore dans cette ville endeuillée. Mato arriva au Grani'es et s'assit à une table, une serveuse arriva et lui donna la carte, mais elle savait déjà ce qu'elle allait prendre. Un milkshake fraise vanille, son préféré.
— C'est tout ce dont tu as besoin ?
— Oui madame.
— Parfait, merci.
Elle prit la carte et retourna au comptoir. Mato sortit de son sac sa paire d'écouteur et son mp3 . Elle avait une longue playlist de groupe de rock, son genre favori. Elle prit ensuite son journal intime et commença à écrire. Elle parlait dans sa tête.
Cher Journal, 31 août 2009,
Hier soir, une fille est morte. Je pense que c'est Revenma qui est à l'origine. On dit qu'elle a été retrouvé à moitié dénudée. Je ne sais pas pourquoi mais je ne ressens pas vraiment de tristesse. Peut-être parce que je ne la connaissais pas. Mais c'est triste, elle avait la vie devant elle. Et maintenant elle est plus là. On a fait une minute de silence à l'école et ensuite on a repris les cours normalement. Je n'ai pas beaucoup vu Meredith et Hank aujourd'hui. Hank a dit qu'il essayait d'intégrer des gens à notre groupe en cherchant tout type de profil mais je pense surtout qu'il se prend des râteaux à tout va. Meredith était avec un groupe de personne aujourd'hui, j'oublie qu'elle n'a pas que nous comme amis. Je ne sais pas quoi penser d'elle. Elle a l'air bienveillante mais on dirait qu'elle ne m'apprécie pas trop, j'espère que c'est seulement dans ma tête. Le temps est super vite, je suis allée me prendre un milkshake à Grani'es. J'adore aller là-bas, la serveuse est accueillante, c'est un peu ma deuxième maison. Mais j'y suis allée seule aujourd'hui. Peut-être quelqu'un me rejoindra plus tard. Ce soir je n'ai rien prévu de spécial, je vais écouter un peu de musique. Je voulais appeler Yumi mais elle fête l'anniversaire de sa tante au resto. Alors ce soir je serai seule, encore. Grand-mère va à l'opéra dans une autre ville.
Elle ferma son journal et le rangea dans son sac.
— Tiens voici ton milkshake.
— Merci Sofia.
Il était assez imposant. Elle pris la paille dans sa main et commença à boire. Elle adorait le goût. C'était son petit plaisir du jour. Elle n'avait pas beaucoup d'argent de poche alors elle tentait de faire attention. Sa grand-mère lui donnait 100€ par mois. Elle travaillait beaucoup pour parvenir à ses besoin et qu'elle se fasse plaisir de temps en temps.
La porte du fast-food s'ouvrît, un jeune homme entra et s'installa pas très loin de la table de Mato.
— Pour les crêpes on a n'importe quelle saveur, regarde sur la carte.
— Je vais prendre caramel s'il vous plaît.
— Ça marche mon grand, je t'amène ça rapidement.
Elle partit aussitôt. Mato reconnu cette voix. Elle se leva et regarda autour d'elle quand elle l'aperçut. Elle aperçut Spencer Tinswell. Le garçon l'aperçut aussi, se leva et arriva à sa table.
— Je ne te dérange pas ?
— Non pas du tout, assis toi avec moi .
Il s'installa.
— Je ne pensais pas qu'on allait se revoir rapidement.
— Moi non plus mais je suis contente.
Mato ne comprenait pas, elle était attirée par ce garçon, pas amoureusement parlant mais c'est comme si elle devait absolument lui parler, aller à sa rencontre. Comme si les astres les avaient alignés de sorte à ce que le destin les fasse se rencontrer. Comme si le futur leur réservait de grandes choses ensembles, bien comme mal. Elle devait l'intégrer à son groupe.
— Alors comme ça toi aussi tu manges ici ?
— Je mange pas souvent ici mais j'avais envie de tester les crêpes, j'ai une grande faim, avoue le garçon.
— Tu verras elles sont excellentes, mes préférés sont celles à la crème de marron et fraise, le combo est assez spécial mais essaie de goûter un jour, elles sont incroyables.
— C'est spécial mais merci je note.
Mato sourit. Elle examinait de plus près le garçon. Il portait un polo noir et un jean bleu foncé. Il a toujours des converses sur lui. Il était bien habillé se disait-elle.
— J'ai quelque chose sur mon visage pour que tu m'observes comme ça... se demande Spencer.
— Non pas du tout, dit Mato en rougissant. En fait tu m'intrigues beaucoup. J'ai envie d'en savoir plus sur toi.
— Euh... c'est à dire ? Que veux-tu savoir exactement ?
— Bah parle moi de toi.
— C'est assez vague. Mais si tu veux savoir je m'appelle Spencer, ce que j'aime... bah... j'adore les documentaires policier, j'aime passer du temps à lire des livres et me renseigner sur tous les sujets du monde, j'adore regarder la télé, en ce moment je regarde Doctor Who, j'adore le personnage principal. Si tu veux savoir d'autres choses... euh... ma couleur préférée est le marron. En ce moment je lis Fyodor Dostoïevski, mon film préféré est La vie est belle de Roberto Benigni, mon animal préféré est le chat, j'adore les opéras, le théâtre et les comédies musicales. Mon Disney préféré est Oliver et Compagnie j'adore manger de la choucroute et un bœuf bourguignon, j'ai une soeur jumelle qui s'appelle Mila, on vit avec notre père qui est policier. Je suis aussi policier, agent de la TAE depuis quelques années... euh... ma musique préférée est Here I stand and face the Rain de A-ha, d'ailleurs j'adore écouter la musique des années 80/90. Ma chambre est très sobre, je n'aime pas quand il l y a beaucoup de deco... après je sais pas trop quoi te dire...
— Haha c'est déjà bien merci.
Elle se mit à rire.
— J'ai dit quelque chose de drôle ?
— Non, tu es juste marrant de nature.
— Je vois, je vois....
— J'ai entendu dire que tu étais un génie.
— C'est faux, c'est seulement une rumeur.
— C'est vrai ?
— Bien sur, je ne ments jamais.
Mato l'appréciait déjà beaucoup, elle adorait le personnage qu'incarnait ce jeune et étonnant garçon.
— Et toi alors, qui est tu Mato ? Je vois que tu as l'uniforme du BPI.
— Oui c'est ça, je suis dans la classe 1.1 avec mes amis, mon rêve c'est d'intégrer la TAE.
— Tu sais que se sont les plus talentueux qui sont choisis ? Beaucoup en rêve mais peu y arrivent vraiment, même si je dois avouer qu'on est en sous effectif.
— Mais si tu n'es pas un génie alors pourquoi ils t'ont choisi.
— Parce qu'ils pensent que j'en suis un. Mon père est persuadé que je suis un intello. J'ai une très grande mémoire mais ça veut pas forcément dire que je suis quelqu'un d'intelligent, tu vois ?
— Oui bien sûr.
La serveuse arriva avec la crêpe.
— Merci madame, je vous paie maintenant ?
— Oh après t'en fais pas.
— D'accord.
Elle repartit.
— Finalement tu as pris caramel, c'est une bonne saveur aussi, mais je suis pas très fan.
— Le caramel est riche en sucre, ce qui peut entraîner une augmentation rapide du taux de sucre dans le sang après sa consommation. Cela peut avoir des effets néfastes sur la santé, je comprends que tu puisses pas aimer.
— Ça te dérange pas d'en prendre ?
— Je suis en bonne santé, cela me dérange pas.
Mato sourit en le regardant manger. La dernière fois qu'elle ressentit ce sentiment, la personne disparu dans d'étranges circonstance. Peut-être qu'elle essayait de chercher au fond d'elle son amour de jeunesse qui lui manquait terriblement. C'était comme avec sa famille, ne pas avoir de réponses était difficile. Elle ne connaissait pas son nom alors elle savait qu'elle le retrouverait jamais, qui sait s'il était encore vivant.
— Je peux te demander quelque chose ?
— Oui dis-moi.
— Avec mes amis on essaie d'intégrer des gens à notre groupe pour avoir un grand groupe d'amis, si jamais on veut se faire des sorties ou des soirées ou même papoter. Mon pote ringard l'a appelé Le Club des Copains Comiques, je sais que tu n'es pas dans notre établissement mais cela te dirait d'en faire parti ?
— Je n'ai jamais eu de groupes d'amis alors ce sera un plaisir, ton ami à l'air drôle, mais j'ai une condition.
— Oui dis-moi !
— Ma soeur peut-elle venir aussi ?
— Oui bien sûr !
— Super merci je lui dirai, elle n'est pas au BPI mais ça lui ferait très plaisir d'avoir un groupe d'amis aussi, elle n'a qu'une seule amie et ça me fait de la peine de la voir seule.
— Je comprends....
La journée se termina dans la joie et la bonne humeur. Mato était vraiment heureuse d'avoir retrouvé ce jeune homme, qu'elle pensait ne plus revoir.

Mana SpelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant