Victoire des cœurs (Bardattal)

Aphrodite

Trouble ~ Coldplay

The Heart Wants What It Wants ~ Selena Gomez

Born to die ~ Lana Del Rey

Optimistique-moi ~ Mylène Farmer

I Want To Break Free ~ Queen

The Great War ~ Taylor Swift

Papaoutai ~ Stromae

Chapitre émotion, attention 🫶🏻

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Samedi 22 avril 2023 - 18h49 - Appartement dans le 7ème, Paris

La clef se coinça dans la serrure.

Bien sûr.

Il avait encore oublié de demander à la faire réparer par son cordonnier. En même temps, il n'était pas rentré chez lui depuis presqu'une semaine. Elle était peut-être là, la raison à ce dysfonctionnement fâcheux.

S'il n'y avait que ça qui dysfonctionnait.

S'il n'y avait que ça de fâcheux.

Gabriel soupira lourdement avant de forcer le métal enrayé et de finalement pouvoir entrer dans son appartement. L'odeur de renfermé attaqua sans vergogne ses narines, son nez se fronçant alors qu'il claquait la porte d'entrée.

Peut-être était-ce plus cette manie qui abîmait la serrure ?

Il lâcha un autre soupir et laissa glisser son sac et sa veste sur le porte manteau tout en retirant ses chaussures rapidement. Les petits seraient là dans moins de vingt minutes et cet endroit était tout sauf accueillant. Même si une aide ménagère passait toutes les semaines, si personne n'ouvrait ensuite, l'air restait saturé par cette odeur âpre de produit ménagers.

Absolument pas agréable pour des enfants.

Gabriel s'occupa alors d'ouvrir les fenêtres de chaque pièces pour faire entrer le peu d'oxygène que la ville de Paris concentrait. Lorsqu'il atteignit la chambre d'ami, à l'autre bout de l'appartement, il s'affaira à changer les draps du grand lit que Nikolaï occuperait cette nuit et tira le petit lit sommier de dessous pour Milo.

Ce soir, sa mère et Iris passaient une soirée à la Comédie Saint-Michel. Marie, qui avait très bien senti que son fils n'était pas en forme ces temps-ci, lui avait proposé de garder son frère comme il en avait l'habitude à ces occasions là. Iris était séparée et son ex conjoint ne pouvait pas s'occuper de Milo alors Gabriel avait volontiers accepté de le garder aussi. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient comme ça et, à vrai dire, le jeune homme aurait bien aimé que ce soit plus récurrent.

Il avait toujours eu un excellent feeling avec les enfants. Ces petits tourbillons lui donnaient de l'énergie, l'emplissaient d'une joie pure irremplaçable.

C'était certainement l'une des principales raisons qui le poussait vers l'éducation nationale.

Le jeune ministre pinça les lèvres à cette pensée alors qu'il terminait d'installer les oreillers. Depuis bientôt un mois, il travaillait d'arrache pied pour rattraper sa connerie. Il n'avait, pour ainsi dire, pas touché terre depuis son cafouillage impardonnable à l'Elysée. Tantôt dans son bureau, tantôt sur le terrain... ses journées rimaient avec dossiers et ses rêves avec grève.

Le pays était plongé dans un désordre sans nom depuis que le Conseil Constitutionnel avait validé la réforme des retraites. En réalité, depuis que Borne était passée en force sur ce texte, contre sa volonté. Il n'avait jamais voulu que tout se déroule de la sorte. Les français bloqués, les poubelles qui débordent, les casseroles qui retentissent à chaque déplacement d'un ministre...