Chapitre 2

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Les jours suivants se passent plutôt bien. Le quotidien du collège reprend son cours, et je m'habitue à mon emploi du temps. Pourtant, malgré les apparences, il y a une chose qui me préoccupe plus que tout : le projet de français avec Safia. Dès le premier jour où nous avons été mis en groupe, je savais que ça ne serait pas une partie de plaisir, mais je ne m’attendais pas à ce que cela dégénère aussi vite.

Tout commence une semaine après la rentrée. Mme Dupont nous laisse une heure de travail en groupe pour discuter de l'organisation du projet. Les autres élèves forment rapidement leurs groupes, mais quand je m’installe avec Alex, Naël et Safia, l’atmosphère devient immédiatement tendue. Safia, assise en bout de table, les bras croisés, ne cache pas son désintérêt.

« Bon, on fait comment ? » demande Alex, essayant de briser la glace.

Je le regarde, reconnaissante qu’il prenne l’initiative, mais Safia lève les yeux au ciel.

« Franchement, je m'en fiche. Vous pouvez faire ce que vous voulez. Moi, j'ai pas le temps pour ces conneries, » réplique-t-elle sèchement.

Naël, assis à côté de moi, pousse un soupir presque imperceptible. Il est toujours calme, mais on sent qu'il trouve la situation un peu lourde. De mon côté, je commence à bouillonner intérieurement. Safia a toujours eu ce côté hautain, mais là, c’est clairement de la mauvaise volonté.

« Écoute, Safia, on doit tous participer au projet. Tu pourrais au moins donner ton avis, » dis-je calmement, bien que ma voix trahisse une certaine irritation.

Elle hausse les épaules, visiblement pas du tout concernée. « Faites ce que vous voulez, mais comptez pas sur moi pour faire une grande partie. »

Alex et moi échangeons un regard inquiet. On a tous entendu parler de son attitude arrogante, mais maintenant que je la vis de près, ça m’agace encore plus. Pourtant, je me retiens de lui répondre comme j’en ai envie. Inutile d’envenimer la situation dès le début.

Naël, qui jusqu'à présent n’a pas dit grand-chose, décide finalement de prendre la parole. « On pourrait répartir les parties, non ? Chacun choisit un chapitre et on analyse ensemble les thèmes et les personnages. »

Je hoche la tête, contente que quelqu’un propose quelque chose de constructif. « Oui, c’est une bonne idée. On pourrait se retrouver après les cours ou le week-end pour faire le point. »

« Si ça te va, Safia ? » ajoute Alex, espérant sûrement qu’elle adhère au plan.

Elle lève les yeux de son téléphone et nous regarde comme si on venait de lui proposer la chose la plus ennuyante au monde. « Ouais, ouais, faites ce que vous voulez. »

Sa nonchalance me met les nerfs à vif, mais je respire profondément. Il va falloir que je trouve un moyen de gérer cette situation sans exploser. Je jette un regard furtif à Alex, qui semble aussi mal à l’aise que moi. Naël, quant à lui, reprend son silence habituel, se concentrant sur ses notes. Je sens que je vais devoir prendre en charge une bonne partie du travail si Safia continue comme ça.

Après une bonne demi-heure de discussions - surtout entre Alex, Naël et moi - nous avons enfin un plan. Chacun doit lire une partie du livre et préparer une analyse. Safia accepte à contrecœur de s’occuper des personnages secondaires, ce qui est probablement la partie la plus facile. Je lui propose de se retrouver chez moi samedi pour avancer, mais elle secoue la tête.

« Samedi, je peux pas. J’ai d’autres trucs à faire. »

J’étouffe un soupir. « Et dimanche ? »

Elle me regarde avec un léger sourire narquois. « Peut-être. Je verrai. »

Super. Rien n’est certain avec elle, mais au moins, on a un début d’organisation.

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