Chapitre 1 - De l'autre coté du mur

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     En se dirigeant à l'aide des flèches peintes au sol et tâtant d'une main le long mur ininterrompu du couloir, alors que le sol s'élevait jusqu'à former prématurément les marches d'un long escalier parsemé de sang, où il fallait dépasser fastidieusement les obstacles variés, et une fois qu'elle atteignit le sommet, les traits de son visage, petit à petit, se déformèrent pour taquiner l'expression la plus indignée qui puisse être faîte sur un visage humain.


« Qu'est-ce que... Pourquoi ? »


     Malgré l'incompréhension de ce qui se trouvait devant ses yeux, elle tendit une main. Ses ongles, à la fois fissurés et sujets à des tâches brunes de saletés en dessous, s'appuyèrent délicatement contre l'asphalte du sol avant de glisser du bout des doigts sur la roche du mur. Ils tapotèrent lentement la surface avant que sa main retombe près de sa tête au moment où un sanglot incrédule gronda dans sa gorge et dépassa ses lèvres entrouvertes.


     Un mur. Condamné. Une impasse.


     Elle se répéta cela un moment, assez pour que les pulsations dans ses jambes ne fassent plus qu'un avec les battements tonitruants de son cœur, alors qu'elle laissait reposer son front sur le goudron. Une sensation écœurante remonta le long de sa poitrine, se mit à brûler dans son œsophage– des jets inhabituels sortirent de sa bouche et à peine eut-elle le temps de respirer à travers les pleurs qu'une voix lui parvint :


« C'est vraiment trop chou, vous faîtes tous la même erreur. »


     Cette voix saccharine fit vibrer les cordelettes de chair et chaque os dans son thorax. Au bout d'une fourchette dont l'argent avait été gratté pour laisser voir l'alliage de cuivre et de bronze en dessous, on la pointa avec de grands mouvements nonchalants.


« Une bonne chasse se termine toujours par un bon repas. »


     La dinde de la farce ; au cœur d'un habitacle où son espèce était la proie des prédateurs aux dents blanchies et aux canines émoussées, similaires à celles qui trônaient sur ses propres gencives, les jambes abandonnées dans l'un des nombreux pièges dépassés et la quasi totalité de la chair et des muscles de ses bras calcinés, la poitrine aplatit au sol comme si il l'avalerait comme du sable mouvant dans un acte de pure miséricorde, elle ne ferma pas les yeux en tant que perdante et affronta par-dessus son épaule les yeux couleur terre cuite de la personne qui se profilait derrière elle.


     Lorsqu'il sourit, l'émail sur ses dents brille. Quand la fissure entre ses lèvres s'agrandit, que sa langue glissa sur ses lèvres et qu'il s'apprêta à dire quelque chose de nouveau, elle vit les ficelles de salive accrochées à son palais depuis sa langue le faire ressembler à une bête affamée. Le topaze de ses mirettes, les rétines scintillantes malgré les clignotements inconstant de l'ampoule, ne la quitta jamais.


     Dans son autre main, qu'il leva dans un acte aussi lent que patient, se trouvait un couteau. Doucement, avec le ton affectueux d'une femme à son animal de compagnie angoissé, sa voix brisa le bruit constant des gouttelettes carmin qui s'écoulaient des es plaies béantes de la « proie » :



« A table, mon sucre. »



CE QU'ILS VOIENT,

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CE QU'ILS VOIENT,

Chapitre un : De l'autre coté du mur,

(J'ai entendu ta respiration s'arrêter.)

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Que préfères-tu entre :

1. Voler sur un balai magique avec Silver,

ou

2. Faire du shopping avec Cater.

(Les choix auront un impact sur l'histoire.)

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