Octobre Rêve

Sorcière

 Puis-je faire des choix sans trop y réfléchir
Sans que les gens changent de camp, sans qu'ils allument le bûcher
Je n'ai rien fait de mal, pourquoi me maudire
Comme si c'était moi qui avait fait le pire, qui avait brisé
Brisé ma propre vie, mon propre avenir
Brisé la confiance que l'on ne m'a jamais vraiment accordé

Sorcière, sorcière, je crois que je préfère me réfugier dans ta maison de pain d'épice, avoir le malheur de faire confiance en Circé, pourvu qu'elle les change en porcelets. Sorcière, sorcière, je t'en prie, on peut s'aider. Sorcière sorcière, il ne faut pas céder.
Je ne comprends pas pourquoi lyncher des femmes qui vivent en leur bon droit, pourquoi leur infliger un sort dont elle ne sortiront pas, où l'on choisit entre la noyade et la peine de mort, tomber entre Charybde et Scylla.
Démones innocentes dont le seul tord était de vivre, torturée à déraison, on peut s'attendre au pire. Justifiée par des fiction, les amis font défection, et personne ne nous écoute, sans doute que la vérité est moins belle à entendre alors le poison du mensonge devient notre élixir.

Parfois je me demande si je suis en accord avec moi même
Je vis en silence, je cache ma chance, j'attends la danse
Peut-être que le courage viendra en même temps que le requiem
Je suis folle par essence, les pensées tournent, plus rien n'a de sens
Ballottée de ces poèmes, ces blasphèmes, ces théorèmes
La mélodie ne conduit qu'à mon inexcusable absence

Tout ce que je cache sous ma cape et mon chapeau
Toutes ces chose que je ne sais me révéler,
Tous mes secrets, mes pensées, mes rêves et ma peau.
Je sais qu'un jour, perdue, je vais me réveiller
Un jour lointain ou simplement bien trop tôt
Le lot de mes questions va exploser

Sotte que j'étais je croyais encore avoir le contrôle
Alors que je me contentais simplement de jouer mon rôle
Laissant derrière moi mes ambitions et mes sentiments
Oubliant de réfléchir aux bonheurs qui existent simplement
Privée par moi même de découvrir toutes les facettes de mon coeur
Ébahie, j'ai parfois envie de me prendre au jeu, en être l'acteur

Sotte que je suis la balance n'a toujours pas fait de choix,
Oubliant au passage que je dois suivre ma voie.
Riant face à ma feinte indifférence, le bal masqué
Continue encore, sans jamais vouloir se refermer
Ignorant les dangers, je me suis jetée dans ses bras
Et j'ai tout oublié, pour une fois, dans la gueule du cobras
Rattrapée pourtant par la réalité partiellement effacée
Et je savais pourquoi le bruissement avait cessé

Je l'avais entendue murmurer : Salope, Sorcière
Je l'avais entendue cette voix par le passé
Je l'avais entendue me demander, la tortionnaire
Des mots qui m'enchaînent au passé,
Sa voix qui me demande quand est-ce que je vais crever.