CHAPITRE 1

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   Trois ans plus tard, dans la salle d'entraînement du centre spécialisé H.O.P.E.

"–DEBOUT!! LAISSE TA COLÈRE PRENDRE LE DESSUS!!!"

"Mon nom est A-01-03, je suis, apparemment, une guerrière robotisé...
L'entraînement est  la seule phase de ma journée ou l'on me demande de me battre avec toute la rage de mon être. Normalement, j'apprécierais beaucoup ce moment ( malgré cet imbécile de B-12-03 qui ne cessait de me hurler dessus et quand ce n'était pas lui, un humain faible et stupide nommé Asifa le remplaçait ) mais cette nuit avait été très mouvementée. Contrairement à la plupart de mes semblables, que je n'ai jamais rencontrés mis à part B-12-03 soit disant passant, je développerai des "rêves ". Seul le scientifique qui est chargé de me surveiller dit cela et ,pour être honnête, il s'agit plutôt d'une suite d'images et de sons assez répétitif; mais il se trouve que pour la première fois depuis longtemps, ces songes m'ont réveillée à plusieurs reprises dans un état de panique. Le chercheur qui...euh...."s'occupe" de moi doit venir me rendre visite d'ici une minute à l'autre....enfin, j'espère..."

Alors que l'entraînement brutal de l'unité A-01-03 se poursuivait son l'œil attentif des gardes, une silhouette vêtu d'un noir inquiétant se dirigeas d'un pas d'une lenteur presque angoissante vers la porte menant vers la pièce d'entraînement au combat. La faible lumière des ampoules à la disposition régulière jouait sur les traits de l'étrange personnage, soulignant son terrifiant rictus et la longue cicatrice qui lui barrait le visage, montrant à peine un passé de violence et de haine. Le léger battement de sa besace en cuire sur sa hanche semblait accompagner l'étrange et hypnotisante mélodie qui, malgré le fait qu'il la fredonnait à peine, résonnait contre les murs proches et métallique du long couloir légèrement courbes, telle le chant funeste des morts. La longue ascension de l'homme se finit devant deux gardes à l'allure massive et agressive lui barrant le passage ...
"– Vous n'avez pas le droit de passer dans cette aile du bâtiment, aboya le plus grand des deux, veuillez...
– Mon bon monsieur, je sais que vous ne faites que votre travail qui, au passage, est strictement inutile, mais veuillez avoir la gentillesse de me laissez passer..."
Le visage du militaire se tordit dans une expression de rage. Il s'apprêta à cracher une réplique sanglante lorsque l'inconnu sortit tranquillement une petite carte donnant son identité et son poste. Aussitôt, l'expression du sentinelle vira de la colère à la terreur.
"– Vous avez l'air d'avoir mal compris, ajouta-t-il avec son sempiternel sourire en coin, c'est un ordre... Capiche???"
Sans un mot, le garde se tourna vers la porte pour annoncer l'arrivée l'homme. Trente secondes plus tard, la porte s'ouvris en grand. Le personnage entra en sifflotant dans la pièce, toujours le sourire au lèvre...

"Et bien, c'est pas trop tôt...je commençais à me rendormir.... Aller, vite, que l'on en finisse...."
        

"– Aaaaaah! C'est pas trop tôt! Heureux de te voir, unité B-12-03! Comment c'est passer l'entraînement de notre cher A-01-03? Bien, j'imagine!
–Euuuuuh...."
L'androïde se préparait à laisser une réplique telle que "comme d'habitude, elle a essayé de tout casser" ou "cette gamine est tarée, renvoyez la d'où elle vient" ou encore "elle n'en fait qu'à sa tête et ne m'écoute jamais !!" Et comme d'habitude il se contenta d'un haussement d'épaules.
"– Bien! Aller, viens A-01-03. Nous avons à parler!"
Sans plus de discours, le scientifique ressorti par la porte du fond en sifflotant un air de musique assez étrange. L'androïde femelle le suivi tranquillement en regardant dans le vide et en hochant doucement la tête à plusieurs reprises, comme pour acquiescer une proposition silencieuse. Tous deux disparurent derrière la sortie qui se referma dès leur passage, sous l'œil attentif de B-12-03 et des caméras de surveillance. Lorsque l'entraîneur d'élite fut sur et certain que les deux personnages étaient loin, il se massât les tempes en baissant sa tête vers le sol et poussa dans  un soupir...
"– Quel bande de dégénérés...."

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                   "– Nous y voilà! Je t'en prie ma grande, asseyais-toi."
Après une demi-heure de marche dans les couloirs étroit et vide du centre, le professeur et A-01-03 sont arrivés à la pièce habituelle où ils avaient l'habitude d'aller. Cette salle était blanche et lumineuse, uniquement meubler d'un bureau dans un coin et d'une chaise en son centre. Machinalement, l'androïde se dirigea vers le siège et s'assit, raide comme un pieux et muette comme une tombe. Comme à son habitude, le docteur posa quelques livres qu'il sortit de sa besace, un stylo et son petit carnet noir sur le bureau, en prenant bien soin de tourner le dos à la jeune guerrière, sans cesser de chantonner. Malgré son apparence froid et neutre, la jeune fille aurait fait n'importe quoi pour voir ce qu'il y avait dans le carnet. À chacun de leurs rendez-vous, le professeur apportait le livret et y notait des choses tout le long, et à la fin il le remettait rapidement dans sa blouse. Leur petit rituel se prolongea encore une minute puis l'homme se plaça devant A-01-03, son petit cahier dans la main droite et son stylo dans la main gauche, la sourire au lèvre.
"–Alors, il paraît que tu as encore rêver cette nuit...tu veux bien me raconter?"
L'androïde pris une grande inspiration, à la fois annonce d'une certaine lassitude et présage d'un grand discours résumé en quelques phrases
"– D'abord, je ne vois que du blanc...puis j'entends des rires....il y a deux silhouettes, une grande et forte et l'autre plus petite et lointaine...je fait un mouvement brusque et juste après un éclair suivi d'une vive douleur et le noir...à nouveau du blanc, je refais un mouvement et encore un éclair et je me réveille..."
Une ou deux minutes s'écoule, accompagné du grattement du stylo contre le papier.
"–C'est tout?
– Je crois.
–Donc aucun changement par rapport à d'habitude?
–..."
L'homme referma son carnet avec un soupir, retourne au bureau et commence à ranger ses affaires. Une minute passe, dans le silence seulement troublé par le bruit de livres qui se heurtent. Puis soudainement, l'androïde recommence à parler au professeur, toujours de dos.
"–  ...Mais avant que le rêve de d'habitude ne commence, il m'a semblé voir autre chose..."
Pas de réaction...
"– Il y avait du vent, beaucoup de vent et il faisait très froid... Là aussi il y avait deux silhouettes...Une grande et massive juste derrière moi et une plus fine, plus féline, en face de moi...je parle...apparemment, de quelque chose d'important...la silhouette devant moi hurle, sort un poignard et se jette sur moi...l'ombre de derrière hurle aussi, me pousse sur le côté et commence à se battre avec l'autre...juste après, un cri....une effusion de sang et la plus grande des deux ombre tombe en arrière dans la neige qui commence à se teinter de rouge autour de son visage... Un autre hurlement surgit mise cette fois ci, c'est moi qui le pousse...je saute sur la silhouette encore debout... Une vive douleur au ventre puis je tombe...j'entends le murmure du vent dans mes oreilles...je me sens soulevé...et tout devient noir...même les sons deviennent noir....même le vent....même la neige....même le sang...."
Le scientifique est toujours de dos et la fille le regarde, en attendant sa réaction...Une minute file...puis deux...puis trois...et quatre...cinq...six...sept... Jusqu'au moment où le chercheur tourne légèrement la tête dont le rictus montre à présent des dents parfaitement blanches et aligné et des canines légèrement plus pointus que la normale. Il se retourne doucement vers le bureau, range son dernier livre et son stylo dans son sac, le met en bandoulière et quitte tranquillement la pièce, cette fois ci en chantant carrément sa chanson. Avant de sortir, il sort une sorte de petit micro de la poche intérieur de sa veste et parlant assez fort pour que l'androïde entende sans se forcer.
"– Allô, Wyk? Je crois que l'unité A-01-03 est prête à être mise avec les autres! Hum...huhum...bien! Oui exactement...Dans deux heures? Non, plutôt une heure...oui...oui, j'en suis sur... Dans la salle centrale? Excellent! Oui, à plus tard!"
Il range soigneusement le petit appareil dans sa poche et sort en continuant à chanter la mélodie.

                                                     "Bon...bin....je fais quoi moi, maintenant?"

Âme de titane (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant